Ignorant presque la crise diploma-tique qui caractérise les relations entre Paris et Alger, depuis la déclaration officielle, fin juillet, du soutien de la France au prétendu plan d'autonomie pour le Sahara occidental, le président Macron a saisi l'occasion d'une réunion à Paris, jeudi dernier, de la commission mixte d'historiens pour faire part de sa détermination à «poursuivre le travail de mémoire, de vérité et de réconciliation» avec l'Algérie sur la colonisation française, selon une annonce, hier dimanche, de l'Elysée.
Ainsi, le président français s'est dit «déterminé» à «poursuivre le travail de mémoire, de vérité et de réconciliation» avec l'Algérie sur la colonisation française, lors d'une rencontre avec la commission mixte d'historiens, et ce, malgré les tensions récurrentes entre l'Algérie et la France. Le président Emmanuel Macron dit vouloir avancer sur ce dossier mémoriel, qui semble constituer pour la France sa propre réconciliation avec son passé colonial tâché de sang et d'horreurs avec des séquelles qui se vivent jusqu'à aujourd'hui, s'agissant des essais nucléaires, alors qu'il est question de se préoccuper d'un présent très mal en point sur le plan des relations diplomatiques après le retrait de l'ambassadeur algérien en France depuis le 30 juillet dernier, soit bientôt deux mois que la représentation diplomatique algérienne en France est du ressort d'un chargé d'affaires. Et ce n'est pas une mince affaire quand on parle du lourd dossier mémoriel entre les deux pays, ou encore les relations humaines (forte communauté de binationaux et d'émigrés) et économiques liant les deux pays. Lors de la réunion qui s'est tenue jeudi à l'Élysée, Emmanuel Macron a «appelé de ses vÅ“ux» à ce que les travaux déjà engagés aboutissent et que les «propositions concrètes formulées par la commission mixte puissent être mises en Å“uvre». Rappelons que pendant les travaux de la commission d'historiens, Alger a demandé à Paris la restitution de crânes de résistants à la colonisation et de biens historiques et symboliques de l'Algérie, dont des objets ayant appartenu à l'émir Abdelkader. Les deux présidents algérien et français avaient décidé lors d'une visite du président Macron en Algérie, en août 2022, de relancer la relation bilatérale en créant cette commission mixte d'historiens, et qu'il était même question d'une visite d'Etat que le président Tebboune devait effectuer en France dans cette période, mais cela ne devrait pas faire oublier que les relations tendues entre les deux pays, pouvant remettre en cause pas mal de dossiers. Le dossier du Sahara occidental qui tient une place importante dans la politique extérieure de l'Algérie, étant non négociable pour les autorités algériennes, peut brouiller les relations entre les deux pays pour une durée indéterminée. En tout cas, la nouvelle brouille sur le Sahara occidental complique sérieusement la résolution des questions mémorielles, qui demeurent une plaie ouverte, selon des observateurs avertis. La relation bilatérale tumultueuse avait déjà connu un grave coup de froid à l'automne 2021 avant de se ressaisir et « regretter » des « malentendus » avec l'Algérie. S'agit-il maintenant de corriger sa position par rapport au dossier du Sahara occidental ou persistera-t-il dans sa nouvelle conviction jusqu'à son départ de l'Elysée ?
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/09/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A. Z.
Source : www.lequotidien-oran.com