Algérie

Algérie-France Les aveux de l'ambassadeur de France



Il n'y a pas de doute : à beaucoup d'égards, l'année 2007, élections présidentielles obligent, sera l'année de la confrontation des promesses électorales avec une dure réalité en France, et cela tous domaines confondus, politique, économique, social, sécuritaire mais aussi sur le plan des relations internationales, avec de bien lourds dossiers dans un monde globalisé et livré à toutes les répugnances. Et l'Algérie dans tout cela ? Même si le débat n'est pas nouveau, qu'il suscite tantôt l'intérêt et tantôt l'inquiétude, face à la complexité des relations algéro-françaises, que ce soit M. Sarkozy ou Mme Royal, l'un ou l'autre va devoir affronter très vite des dossiers bien encombrants. Et celui du fameux traité d'amitié, dont on peut regretter peu ou prou qu'il soit resté lettre morte, n'est pas des moindres.  En attendant, c'est la récente visite dans l'antique Cirta de l'ambassadeur de France en Algérie, M. Bernard Bajolet, qui a levé un coin de voile, livrant fort opportunément, sans donner l'impression d'en faire plus, des informations de première main sur la topographie idéale de la «nouvelle et future» (?) architecture qui dessinera les relations franco-algériennes à venir, «qui n'ont pas besoin d'être gravées dans le marbre pour exister», a dit un jour Sarkozy. L'ambassadeur a révélé ainsi pour nous, sur ce registre, l'existence d'un projet bien ficelé, à l'enseigne d'une «Convention de coopération» étalée sur 10 ans, tous secteurs d'activité confondus, y compris sécuritaire, proposée par les autorités françaises, avec en prime un accord-cadre étalé sur 5 ans qui serait l'instrument pour actualiser, concrétiser et dynamiser des objectifs stratégiques importants. A la vérité, s'il n'est pas sûr qu'après le 6 mai, en France, l'on se fasse à cette idée et que d'âpres controverses sur le sujet n'aient pas lieu, il reste qu'une logique doit pouvoir enfin s'installer. Une chose est sûre: en attendant que l'effet d'annonce trouve les connexions et les prolongements nécessaires à son épanouissement, loin de l'écume médiatique, assurément c'est l'enterrement de première classe pour le fameux traité d'amitié qui est ainsi confirmé.  Sur un autre plan, «la mémoire étant l'avenir du passé», comme l'affirmait un écrivain célèbre, l'affaire dite des cimetières chrétiens en Algérie, qui n'est pas seulement, à vrai dire, un problème franco-français, leur regroupement pour des raisons de logistique et de proximité, et au motif qu'ils sont disséminés sur tout le territoire national, est désormais définitivement réglé, semble-t-il. Il faut dire que l'Etat français, pour faire cesser la polémique née des critiques des uns et des autres, étant entendu que les cimetières appartiennent aussi au patrimoine de l'Algérie, et surtout neutraliser l'agitation de certaines associations de rapatriés d'Algérie qui jugeaient insuffisants les moyens financiers alloués à l'opération, a accordé au final une rallonge de près de 220.000 euros. Il faut souligner que les autorités françaises ont aussi favorisé, pour ceux qui le souhaitaient, dans des délais raisonnables, le rapatriement de leurs proches enterrés en Algérie à l'échelle de tous les cimetières chrétiens du polygone.  Enfin, à propos des missions économiques, M. Bernard Bajolet, dont il faut louer, pour l'anecdote, une remarquable maîtrise de l'arabe classique et qui n'a pas tari d'éloges sur la qualité universelle du fonds documentaire et la valeur inestimable de certains textes anciens de la mosquée Emir Abdelkader, a démenti catégoriquement l'information, arguant que celles-ci auraient reçu de l'ambassade des directives les enjoignant à limiter leurs déplacements à l'intérieur du pays, à la suite des attentats du 11 avril dernier à Alger. Il nous a confié par contre que s'il y a eu des restrictions, pour des raisons sécuritaires qui ont été prises, elles ne peuvent qu'émaner des entreprises mêmes et édictées à l'endroit de leurs propres personnels.


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