L'Union pour la
Méditerranée (UPM) est revenue hier à Alger par la voix de
deux présidents de chambres de Commerce françaises, venus expliquer aux
institutions publiques et entreprises algériennes, les missions et les
objectifs de l'IMeder.
L'IMeder, l'Institut méditerranéen des énergies
renouvelables a été créé le 11 juin 2009, dans le sillage de l'initiative
politique sarkozienne, l'UPM.
Il compte 11 membres dont la
Chambre syndicale nationale des énergies renouvelables et le
parc technologique de Tunisie ainsi que l'Association marocaine des industries
solaires et éoliennes. La chambre de Commerce et d'Industrie régionale
Languedoc Roussillon (Montpellier) et la
CCI de Perpignan, dans les Pyrénées Orientales, le sont aussi.
Leurs présidents respectifs ont décidé de le présenter aux institutions et
entreprises algériennes spécialisées dans les énergies nouvelles ainsi que dans
les industries amont et aval. Leur mission a débuté mardi dernier à partir de
l'Oranie, plus précisément Mostaganem et Relizane parce que, dit le président de la CCI régionale Languedoc
Roussillon, «leurs entreprises sont venues nous voir à Perpignan.» Il y a aussi
cette pointe de nostalgie que ne doit pas cacher le maire de Perpignan né, dit
le président de la CCI
de la région, Jean-Pierre Navarro, «à Mostaganem.»
D'ailleurs, les deux villes sont jumelées depuis octobre dernier. Mais aussi
«dans le jardin de l'Algérie du moins dans cette région, il y a énormément
d'agriculture, les perspectives présentes sont très, très importantes,» affirme
le président de la
CCI Montpellier. «On doit voir ensemble, s'il y a moyen
d'exporter, il y a 1,5 millions de tonnes de marchandises, c'est important de
collaborer entre nous évidemment avec tout ce que cela exige comme normes et
qualité européennes,» précise-t-il.
Bernard Fourcade qui est aussi président de l'IMeder
et son homologue Jean-Pierre Navarro, se sont fait
accompagner dans cette première mission qui prend fin aujourd'hui, par 7
patrons d'entreprises françaises spécialisées dans le domaine. Des rencontres
ont eu lieu hier à Alger avec des entreprises nationales activant dans le même
créneau. «L'IMeder est une association qui a pour
objectif de fédérer le monde professionnel des énergies renouvelables, autour
de projets collaboratifs intégrant des acteurs publics et privés mais aussi des
centres de formation, des laboratoires de recherche, sur les territoires des 44
pays de l'Union pour la
Méditerranée,» a-t-on appris auprès d'eux, au cours d'une
conférence de presse qu'ils ont animée au siège d'Ubifrance,
à El Mouradia. Soutenue dans sa tâche par le patron
d'Ubifrance, Alain Boutebel,
la délégation française a ainsi réussi à sauter le pas et venir en Algérie pour
faire connaître «la vocation de l'IMeder (qui) est de
contribuer au développement économique aussi bien des territoires que des
entreprises.»
L'ALGERIE «CE MAILLON MANQUANT»
Il se veut être -comme il l'est pour entre d'autres pays, le Maroc et la Tunisie- «une source de
contact, et incite aux échanges entre les entreprises des pays de l'Union pour la Méditerranée.» Pour
son équipe dirigeante, l'Algérie était «ce maillon manquant» d'une chaîne
qu'ils veulent bien solide dans le pourtour méditerranéen. «L'IMeder c'est l'ingénierie de projet et la recherche et
développement,» font-ils savoir. «Il conseille les porteurs de projets, leur
apporte une expertise, conçoit des programmes collectifs et facilite le montage
de partenariats internationaux.» Il accueille, disent-ils «des organismes de
droit public, mais aussi des structures professionnelles, des pôles de
compétitivité, des clusters, des entreprises, des parcs technologiques, des
centres de formation et des laboratoires de recherche.» Autre mission «il
organise des colloques, séminaires, expositions sur les thématiques fortes dans
les différents pays de l'Union pour la Méditerranée.» Il
supervise aussi des formations parce qu'est-il estimé «le développement des EnR sur le bassin méditerranéen ne peut se faire sans
l'apport de la formation.» Elle peut être «technique, mais aussi managériale (…),
diplômante ou qualifiante.» Les Français proposent ainsi d'«aider les
entreprises des deux rives à leur faire prendre des marchés moyens puisqu'il
s'agit de PME qui n'ont pas véritablement les moyens pour s'intégrer dans les
grands projets comme Dessertec,» explique Bernard
Fourcade. Pour lui «c'est un moyen efficace pour développer l'économique et
l'emploi par les PME au lieu d'avoir de grosses entreprises chinoises par
exemple.»
LE RETOUR DISCRET DE L'UPM ?
L'IMeder s'active d'ailleurs, dit-il «à créer
une plate-forme collaborative d'échanges qui accueillera des acteurs publics et
privés des 44 pays de l'UPM.» Ce qui permettra, selon
lui à des projets collaboratifs de voir le jour. Les entreprises peuvent
prétendre, indique-t-il «à des informations les plus actualisées possibles en
plus des possibilités de contacts pour des projets et des partenariats
financiers.» Il pense que les acteurs institutionnels publics ont la
possibilité de coordonner les projets, d'où la nécessité pour «l'IMeder de sensibiliser tous les Etats membres de l'UPM à cette politiquer énergétique.» L'Institut labellise
les projets collaboratifs. «Il existe 6 en cours entre des entreprises
françaises, marocaines et tunisiennes,» fait-il savoir. Autre objectif alors
«accélérer les transferts de technologie tout en développant les flux intra
méditerranéens et les relations Nord/Sud.» Prochain appel à projet collaboratif
«en janvier 2012.» En attendant, Djerba la tunisienne abrite une opération
pilote en matière d'énergies renouvelables «pour avoir de l'eau chaude dans les
établissements à partir du soleil mais aussi de l'eau froide,» indique Fourcade.
Il rappelle l'existence d'un plan solaire algérien important «qui a été mis en
place et pour lequel l'Etat consacre 1% des ressources pétrolières.»
L'IMeder tiendra son prochain conseil
d'administration en décembre prochain et espère «y accueillir avec grand
plaisir 1, 2 sinon 3 institutions algériennes spécialisées dans les EnR,» dit-il. Il estime qu' «on est tous gagnant la dedans
en plus, on protège la planète pour nos enfants et on protège notre héritage.»
Dans l'optique de toutes ces missions et objectifs, L'IMeder
repose sur le plan solaire méditerranéen (PSM) et sur «la mise en réseau de
partenaires économiques et institutionnels des pays de l'UPM.»
Mise en veilleuse dès son lancement en raison de réticences politiques
profondes entre autres algériennes, l'UPM revient
discrètement dans le discours français distillé aux pays de la rive sud. L'UPM
est donc relancée par des méthodes et moyens présentés comme étant
économiquement «nécessaires et gagnants pour les deux rives.» L'IMeder semble en être une puisqu'il est né, sous ses
auspices. Interrogés à ce sujet, ses animateurs ont affirmé que leurs missions
sont détachées de celles assignées à l'UPM. On
susurre pourtant en aparté qu'avec le Maroc et la Tunisie, «on n'a pas de
problème à ce sujet, ils acceptent, mais en Algérie, on entend des dents
grincer.» D'autant, comme dernier point dans leur communiqué de presse, que «l'IMeder a pour ambition d'établir des nouveaux modes de
gouvernance et de fonctionnement à l'échelle du pourtour méditerranéen, en
développant les actions et réseau et en assurant une dissémination des
expériences réussies (…).»
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Posté Le : 24/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com