Algérie

Algérie-France : «L'économie ce n'est pas tout»


«C'est bien qu'on se le dise, qu'on le fasse, ça nous libère un peu,» avait commencé par dire le président du Conseil national économique et social (CNES), lors de la session conjointe de concertation tenue, hier, à Marseille avec son homologue français, le président du CESE.

La cité phocéenne a accueilli, hier, les animateurs de la session conjointe de concertation entre le CNES et le CESE français dont la séance inaugurale a eu lieu, dimanche dernier, à Alger et dont la problématique est loin d'être simple quand elle se veut fondatrice d'un espace de dialogue et de concertation entre les sociétés civiles organisées, algériennes et françaises, pour comprendre et requalifier la relation entre les deux pays. C'est une véritable gageure puisqu'elle se veut innovatrice d'approches dans une relation Algérie/France que l'amour et la haine déchirent depuis la longue nuit coloniale.

D'ailleurs, l'on observera du côté français, un apparent manque de tact comme pour rappeler cette difficulté à transcender une histoire détestable pour les uns et détestée par les autres. «L'Algérie est un de nos principaux partenaires économiques dans la région,» dira Jean Paul Viti, président du Conseil régional qui fera référence à un accord-cadre signé entre la région Paca et Alger. Karim Guendouf, un des membres de ce conseil estimera qu'«on ne construit pas un espace euro méditerranéen sur la base d'une zone de libre échange.»

L'Union pour la Méditerranée, très souvent rappelée aux esprits algériens depuis le commencement de cette session conjointe, est présentée par Guendouf comme «une idée novatrice» non sans souligner qu'«elle a été approuvée par le gouvernement algérien.» Le président du CNES dira avec un sourire à propos de tout ce qui a été dit à Alger et hier à Marseille que «c'est bien qu'on se le dise, qu'on le fasse, ça nous libère un peu». Son homologue français, Jacques Demargne, pour sa part, affirmera que «Marseille et Alger, ce sont des villes miroir de notre mémoire, ce sont des villes soeurs.» C'est, dira-t-il «dans l'action qu'on a fait l'Europe.» Demargne recommande de «dépasser les discours partisans grâce à l'action de nos sociétés civiles impliquées dans tous les domaines, d'aller vers la vraie vie, la réalité des choses, le concret sans spéculations.» Il estime que «c'est à nous de répondre à cette confiance que mettent en nous les sociétés civiles, avec la pertinence de nos travaux, de nos propositions, de nos actions, de nos énergies, ce sont-là les vraies réponses dans un monde de plus en plus complexe.» Pour lui «la requalification des relations se fait par une participation à la refondation du monde en moralisant la mondialisation marchande qui nous a dépassés.» Des projets structurants doivent être, selon lui, initiés pour promouvoir «cette relation d'exception qui doit exister entre les deux pays avant toute chose.» Mais, dira-t-il «l'économie, ce n'est pas tout, l'amitié et le respect ça compte aussi, avec la distanciation, on avance mieux.» Sa conclusion «il y a bien trop de passé pour qu'il n'y ait pas beaucoup d'avenir.»

 

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