C'est sur la base d'un climat de confiance partagée que les relations bilatéralesalgéro-françaises peuvent réellement aller de l'avant. C'est là une convictionréitérée par le président de la République, hier. Sans occulter les horreurs et lesstigmates du colonialisme, le chef de l'Etat a plaidé, dans un message àl'occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, pour un climat deconfiance entre l'Algérie et la France. Evoquant le passé traumatisant de cesévénements, le chef de l'Etat a ajouté que cette situation «ne pourrait êtredépassée que dans un climat de confiance fondée sur des valeurs universelles deliberté et de respect, sans lequel toute approche audacieuse des rapportsbilatéraux et des équilibres régionaux risque de s'enliser dans de vainesrésurgences du passé colonial». Avant d'aborder le dossiersensible des relations algéro-française, le président de la République s'estlonguement étalé sur la portée de cette date historique affirmant que le 8 mai1945 «est l'une des dates les plus tragiques de notre histoire nationale», car,précisera-t-il, elle «restera marquée par l'ampleur des massacres perpétrés surune population algérienne sans défense par les représentants de l'Etat colonialfrançais». Invitant, en ce 62ème anniversaire de ce jour fatidique, lesAlgériens à se recueillir à la mémoire des victimes innocentes de ces tueries«où la lâcheté le dispute à l'abjection», le président Bouteflika a rappelé que«ces victimes sont les pionniers de notre indépendance...». «Par son ampleur, sa durée et ladiversité des opérations combinées de l'armée, de la police et des milicescoloniales», a affirmé le chef de l'Etat, ce fut l'un des plus importantscrimes d'Etat de l'époque contemporaine. «Pendant des semaines, rien ne seraépargné à une population désarmée, ni les bombardements par l'aviation et lamarine de guerre, ni les exécutions sommaires, ni les chasses à l'homme, nimême les fours à chaux d'Héliopolis», a-t-il ajouté. «Cette féroce campagne deterreur d'Etat», dira le président de la République, «fera des dizaines demilliers de victimes qu'aucune comptabilité macabre n'arrivera jamais àdénombrer avec exactitude, même si notre mémoire nationale a retenu le nombresymbolique de 45.000 morts». C'est la raison pour laquelle le chef de l'Etatinvite le peuple algérien à faire de ce jour anniversaire du 8 mai 1945 unmoment de réflexion lucide et courageuse sur notre passé proche et sur notreavenir immédiat. «Le 8 mai 1945 est un moment qui s'inscrit dans la longuehistoire de notre résistance nationale à la domination coloniale, une histoirefaite de sang et de larmes depuis l'épopée inaboutie de l'Emir Abdelkaderjusqu'au combat victorieux initié le 1er novembre 1954...», souligne le chef del'Etat qui rappelle aux Algériens qu'ils ne doivent pas voir le présent etl'avenir seulement avec les yeux d'un passé traumatisant. «En deux générationsd'indépendance, notre pays a pansé la plupart de ses blessures et pourl'essentiel, il est sorti de la nuit coloniale», souligne le président. «Notrepeuple tente de nouer avec les autres peuples du monde, et notamment ceux del'espace méditerranéen, des rapports de partenariat fondés sur le respectmutuel et les intérêts partagés», a-t-il souligné. «Il n'en demeure pas moinsque nos relations avec notre ancien colonisateur restent marquées par lesséquelles de cette domination», a-t-il fait remarquer. Une situation qui, selonle président de la République, ne saurait être dépassée que dans un climat deconfiance fondée sur des valeurs universelles de liberté et de respect». «Lesacrifice de toutes les Algériennes et de tous les Algériens qui ont perdu lavie en ce tragique 8 mai 1945, a finalement contribué à l'abolition de ce passécolonial et à l'émergence d'un monde multipolaire fondé sur la liberté desnations et leur respect mutuel», a conclu le chef de l'Etat.
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Posté Le : 09/05/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com