L’implication des industriels des filières lait et céréales dans l’amont agricole est, selon le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, une des clés qui permettra de renforcer la production nationale et de tendre vers la sécurité alimentaire.
Rachid Benaïssa, qui s’exprimait, hier, lors d’un colloque organisé par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) autour de la réduction de la dépendance alimentaire, a estimé que les industriels «sont de plus en plus nombreux à s’investir dans une complémentarité avec le monde agricole, alors que dans un passé proche, ils adoptaient une démarche extravertie en optant pour les importations tous azimuts».
«Les industriels étaient devenus dans les années 1990 les adversaires des agriculteurs, alors qu’aujourd’hui, la tendance s’inverse vers une plus grande complémentarité», soutient-il.
Le ministre y décèle les conséquences des leçons tirées de la crise alimentaire de 2008. Certains pays producteurs avaient refusé alors de vendre leurs céréales aux pays demandeurs.
Il y voit également la réussite des mesures prises par l’Etat en vue de l’organisation des filières et l’amélioration de la production laitière et céréalière.
M. Benaïssa a donné hier pour exemple à suivre l’expérience réussie des grands groupes industriels à travers le monde, dont l’expansion a été possible grâce à une complémentarité avec l’amont agricole.
Dans son appel à une plus grande intégration entre l’amont agricole et le secteur agroalimentaire, le ministre préconise que l’implication des industriels ne se fasse pas sans les agriculteurs.
«Il ne faut pas que les chefs d’entreprise se substituent aux agriculteurs», a déclaré en substance M. Benaïssa.
Une nuance mise clairement en exergue par le ministre dans son allocution d’ouverture face à un large parterre de patrons et de représentants du monde agricole.
Les chefs d’entreprise sont pourtant, selon les échos recueillis hier, nombreux à vouloir se lancer dans l’amont agricole en vue de la création de complexes intégrés agro-industriels. Ils s’investissent déjà dans l’accompagnement des agriculteurs pour assurer la matière première nécessaire à la bonne marche de leur industrie, mais sont aussi de plus en plus enclins à vouloir s’investir directement dans l’amont agricole, notamment après les avancées considérables enregistrées dans les filières lait et céréales.
Abdelwahab Ziani, président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), estime à ce propos qu’«il faut libérer les initiatives et les terres afin de permettre aux industriels de s’investir dans l’amont agricole».
Pour lui, «il n’y a pas de contradiction avec l’approche préconisée par le ministère, puisque les deux options d’investissement obéissent à l’objectif d’améliorer la production agricole».
M. Ziani défend, par ailleurs, l’encouragement des investisseurs nationaux en priorité par rapport aux investisseurs étrangers.
Zhor Hadjam
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Posté Le : 10/04/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: pleinchamp.com ; texte: Zhor Hadjam
Source : El Watan.com du mardi 9 avril 2013