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Algérie - FILIÈRE DES JUS DE FRUITS: Une progression et des risques



Algérie - FILIÈRE DES JUS DE FRUITS:  Une progression et des risques




La filière algérienne des jus de fruits continue de progresser et est appelée à croître malgré les risques de nonconformité, les dysfonctionnements du système de distribution...

Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)

Jus de fruits périmés. Contrefaits. Incolores. Des breuvages qualifiés de jus, sans indications sur leur origine. Les cherbetes (citronnades traditionnelles), fabriquées en l’absence d’hygiène mais dont raffolent plusieurs jeûneurs algériens. Des liquides, des substances dont les consommateurs algériens sont très friands, peu soucieux au demeurant de préserver leur santé.

Pourtant, des dispositions réglementaires sont édictées, des normes sont élaborées, des contrôles de qualité et de conformité sont institués et des actions de sensibilisation, prévention et vigilance accrue sont régulièrement lancées en ce sens notamment par les associations de protection des consommateurs, les fabricants de boissons et divers services gouvernementaux.

Ainsi, une démarche d’amélioration et intensification du contrôle de la qualité a été impulsée sous l’égide notable des services du ministère du Commerce et l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB).

Cette association a dans ce cadre initié un processus de maturation d’une marque collective, d’un Label Qualité qui n’est pas toutefois encore opérationnel. Une problématique qu'aggravent les insuffisances et dysfonctionnements avérés du système de distribution, la prégnance de l’informel...

Pour autant, le secteur des jus enregistre un boom, en raison de l’engouement des Algériens à consommer les liquides non fermentés mais fermentescibles, qu’ils soient tirés de la partie comestible de fruits sains, parvenus au degré de maturation approprié et frais ou de fruits conservés dans de saines conditions par des moyens adaptés et/ou par des traitements de surface post-récolte.

Dans la catégorie des jus de fruits, l’on retrouve cinq familles commercialisées en Algérie. Il s’agit des purs jus obtenus à partir de fruits, des purs jus de concentrés, obtenus à base de jus de fruits concentrés et les jus de fruits déshydratés (importés), ainsi que les jus de fruits concentrés et les nectars de fruits.

Selon les statistiques présentées récemment par l’APAB, la consommation de jus de fruits progresse fortement, avec une croissance de 9% comme estimée naguère. Cette consommation est assez diversifiée malgré la confusion entre eaux fruitées, boissons plates et jus, car privilégiant davantage les liquides fabriqués industriellement, de manière innovante et bénéficiant des préoccupations de la santé des consommateurs et notamment chez les citadins et les femmes.

Ce que l’on explique par le pouvoir d’achat assez élevé, d’autant que l’augmentation des prix observée n’a pas eu d’incidence élevée sur les ventes en volume. Ainsi, la demande par habitant, 6 litres par tête par an en 2011 (elle était de 5,1 l/tête/an en 2005) et de 6,3 l/tête/an en 2012, devrait progresser à 6,7 l/tête/an en 2013, à 7,4 l/tête/ an en 2014 et 8,3 litres par tête. Soit des ventes en volume jus et boissons fruitées de 2,331 millions d’hectolitres et en valeur de 7,918 milliards de dinars en 2011, pour un prix moyen de 33,97 dinars par litre.

Pour 2015, l’on escompte une demande globale de 319,55 millions de litres de jus. Certes, l’importation notamment des intrants (extraits et concentrés) en provenance d’une vingtaine de pays est assez importante, évaluée selon l’APAB à 1,047 milliard de dinars en 2009 dont 29,37% proviennent du Brésil et à 1,403 milliard de dinars en 2010 dont 42, 17% proviennent également du Brésil.

Toutefois, l’exportation de jus fabriqués en Algérie se développe, évaluée à 29,5 millions de dinars en 2010 vers 6 pays, la France restant le plus grand importateur.

Notons que parmi les principaux producteurs de jus, peu nombreux au demeurant, figure l’entreprise privée NCA Rouiba qui assure un peu plus de 18% de la valeur, qui est réputée pour sa politique marketing et d’innovation et a été introduite récemment en bourse, ainsi que deux entreprises traditionnelles qui opèrent avec succès grâce à la reprise des unités de production de Ngaous et Tchina (El Ksar) respectivement par les entreprises privées Trèfle et Cevital.

En somme, et à l’instar de la filière eaux embouteillées, la filière des jus de fruits est appelée à progresser, à croître malgré les risques de non conformité. A charge cependant pour les acteurs du marché de développer l’innovation, l’offre de produits de qualité, utiles à la santé et à faible teneur en calories et de booster la fabrication industrielle, outre l’impératif de remédier aux lacunes du système de distribution.

C. B.



veuillez revoir vos chiffres , ils sont concernant la consommation par habitant
kaci kenza - ingenieur - alger, Algérie

09/06/2016 - 300662

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