Algérie

Algérie - EXPLOITATION DU GAZ DE SCHSITE: Vers un moratoire tacite?



Algérie - EXPLOITATION DU GAZ DE SCHSITE:  Vers un moratoire tacite?




Après l’épisode de l’offensive musclée, en 2014, pour faire plier les populations du Sud à coups de matraque et de mobilisation de “spécialistes” pour expliquer que point de salut, pour notre pays, sans l’exploitation du gaz de schiste, les autorités algériennes semblent revenir à la raison.

C’est le ministre de l’Énergie, Noureddine Bouterfa, qui l’a affirmé le 18 avril, lors de son passage à Koléa (wilaya de Tipasa) pour animer une conférence à l’École des hautes études commerciales, sur le programme national des énergies renouvelables.

“L’Algérie n’a pas besoin à l’heure actuelle du gaz de schiste, l’avenir est aux énergies renouvelables”, a-t-il déclaré dans sa réponse à la question d’un journaliste de l’APS.

Il a précisé que le secteur de l’énergie connaissait des mutations accélérées dans le domaine des technologies et des techniques utilisées dans la production des énergies, notamment les énergies renouvelables.

“Les études et les projections dans ce domaine conduiront à un changement du mode énergétique en Algérie à l’horizon 2050.”

Sur la question spécifique des huiles de schiste, le ministre a ajouté que les techniques utilisées dans l’exploitation du gaz de schiste aux États-Unis, leader en la matière, ont changé en deux ans. C’est aussi le cas dans le domaine de la réglementation et des dispositifs juridiques en vue de la protection de l’environnement.

Tout en soulignant le dynamisme du marché mondial du renouvelable, il soutiendra que “l’Algérie a adopté en la matière une stratégie qui s’adaptera à tous les cas de figure, suivant les études qui seront réalisées et les besoins des marchés mondiaux”.

Le programme vise à l’horizon 2050 à relier les centrales solaires photovoltaïques installées au Sud notamment celles d’Adrar aux centrales du Nord.

Cet enjeu sera relevé avec la participation de chercheurs, de savants, d’industriels et d’investisseurs algériens, a soutenu le ministre qui ne manquera de mettre en avant “le désintérêt de la part des investisseurs algériens pour la réalisation de centrales électriques en soulignant que le développement durable nécessitait la maîtrise des technologies”.

Il semble bien que l’ancien PDG de Sonelgaz, qui a “piqué plus d’un coup de gueule” contre ceux qui défendaient la maturité et la faisabilité d’un programme de promotion des énergies renouvelables à une grande échelle, s’est présentement rangé, à l’occasion de sa promotion de ministre, aux positions, par ailleurs changeantes, du Premier ministre.

En tout cas, il est loin le temps où l’actuel ministre affirmait en face de sa tutelle représentée par Salah Khebri, éphémère ministre de l’Énergie, que “les énergies renouvelables ne sont pas une priorité. La priorité, aujourd’hui, est de satisfaire le consommateur, car l’Algérien a besoin d’avoir son électricité, qu’importe l’origine”.

C’était en pleine crise qui a suivi l’annonce par le gouvernement de se tourner vers l’exploitation du gaz de schiste pour suppléer à moyen terme une baisse durable des cours des hydrocarbures. Si cette piste est une fausse solution à une vraie crise financière, il n’en demeure pas moins que lorsque des responsables, à un tel niveau, brouillent toute visibilité des orientations stratégiques et même à moyen terme de la politique énergétique d’un pays qui tire l’essentiel de ses revenus de l’extraction et de la vente de telles ressources, on ne peut pas venir se lamenter du comportement des investisseurs nationaux ou étrangers.

Rabah Said



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