«La secrétaire d'Etat américaine aux Affaires étrangères a recommandé à
tous les ambassadeurs américains, de par le monde, de se consacrer à la mise en
place d'un Conseil de jeunes».
C'est ce qu'a déclaré à des journalistes, la sous-secrétaire d'Etat
américaine chargée des Affaires publiques et de la Diplomatie publique, Kathleen Stephens, en marge d'un déjeuner qu'elle a
organisé au domicile de Tashawna Bethea,
la chargée du service des relations extérieures à
l'ambassade américaine à Alger.
Accompagnée de six membres de son département dont la secrétaire d'Etat
ajointe aux Affaires publiques pour le Proche-Orient, Greta Holz, et la
coordinatrice des programmes internationaux d'information, Maureen Cormack, la
sous-secrétaire d'Etat américaine avait aussi à sa table la conservatrice du
musée du Bardo, le représentant de l'équipe nationale A de Basket-ball, un
représentant du ballet de l'ONCI, un directeur d'une
école de langue et une enseignante d'anglais. Ce choix n'est pas fortuit
puisque ces invités ont eu à travailler sur des programmes de partenariat avec
l'ambassade américaine à Alger. L'équipe nationale de Basket est dirigée par
deux entraîneurs américains et a aussi fait bénéficier son staff technique et
ses joueurs d'une formation qui s'est déclinée en trois phases aux Etats-Unis. Le
directeur de l'école de langue est partie prenante
d'un programme de partenariat avec les Américains pour assurer gratuitement des
cours d'anglais de plusieurs niveaux et le ballet de l'ONCI
a suivi un stage de formation aux Etats-Unis.
Diplomate de carrière (depuis 1978),
Kathleen Stephens a occupé des postes importants au
sein de l'Administration et des institutions américaines et a été leur
représentante à l'étranger. Elle a été, de 95 à 98, consule
générale à Belfast (Irlande du Nord), de 1998 à 2001, chef de mission adjointe,
c'est-à-dire numéro deux de l'ambassade américaine à Lisbonne en Portugal, de 2003
à 2005, secrétaire d'Etat au bureau des affaires européennes dans les Balkans
et plus tard, dans l'Administration du président Bill Clinton. Elle a géré le
même dossier au Royaume-Uni, et de 2005 à 2007, pour le compte de l'Est de l'Asie-Pacifique, de la Corée et du Japon. De septembre 2008 à octobre 2011,
elle était ambassadrice en Corée.
AVEC «LES VŒUX DU GOUVERNEMENT AMERICAIN DE REUSSITE»
La secrétaire d'Etat a fait de l'Algérie sa première destination
étrangère après sa nomination à ce poste le 6 février 2012. Kathleen
Stephens reconnaît que sa visite en Algérie «s'inscrit dans le sillage de la
visite qu'Hillary Clinton a effectuée à Alger». Visite à laquelle, pense-t-elle,
«il faut donner une suite et assurer une continuité». Elle explique que son
déplacement a été aussi dicté par d'autres raisons à savoir que «l'ex-chef de
service des affaires publiques de l'ambassade américaine qui y a passé deux ans,
une fois rappelée à Washington, m'a parlé de l'Algérie avec beaucoup de passion
et d'enthousiasme et a vanté les potentialités dont elle recèle pour renforcer
nos relations bilatérales». K. Stephens reconnaît qu' «en me parlant de
l'Algérie ainsi, ça m'a emballé pour faire le voyage». Elle a fait le
déplacement certainement (même si elle ne le dit pas explicitement) parce que, note-t-elle,
«l'Algérie fête le 50ème anniversaire de son indépendance et organise des
élections législatives le 10 mai prochain». Elle affirme alors que «je viens
avec les vÅ“ux du gouvernement américain de réussite de ces élections, de succès
et de développement démocratique». Autre dossier qui l'a amené à faire d'Alger
sa première destination étrangère, la création d'un Conseil de jeunes dont
le lancement a été opéré en février dernier à l'occasion de la visite du
conseiller spécial d'Hillary Clinton pour les questions liées à la jeunesse. Son
appellation exacte est «le Conseil de l'Ambassadeur pour les jeunes». C'est sur
recommandation de la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères que toutes les
ambassades américaines accréditées à travers le monde se doivent de faire la
création du conseil en question une de leurs priorités. «C'est une
recommandation de la secrétaire d'Etat, en particulier dans un pays comme
l'Algérie où il y a beaucoup de jeunes», indique l'hôte de l'Algérie aux
journalistes. Elle précise que «nos relations dans le futur dépendront des
jeunes, il faut donc les écouter, les comprendre, savoir ce à quoi ils pensent,
comment ils voient les Etats-Unis, c'est ainsi que nous pouvons avoir ensemble
des programmes d'échanges». Elle rappelle que le gouvernement travaille avec
tout le monde «que ce soit des représentants du gouvernement ou des chefs de
file de la société civile, nous avons beaucoup de programmes dans lesquels
participent les uns ou les autres ou les deux à la fois».
«DES CHANGEMENTS IMPORTANTS SE SONT PRODUITS EN ALGERIE»
A une question sur les critères du choix des jeunes concernés, K. Stephens
affirme que «nous essayons de choisir des représentants de la société civile, selon
leur âge, leurs compétences, leurs activités… ». Elle estime que «les échanges
entre les deux pays ne doivent pas aller dans un sens unique» et demande qu'
«il faut qu'il y ait des Américains qui viennent en Algérie parce qu'il y a de
grandes opportunités pour renforcer les relations entre les deux pays». L'exemple
pour de tels échanges, le workshop qui a regroupé à Alger 160 basketteurs et 7
entraîneurs américains. «Il faut déterminer les moyens pour travailler ensemble
notamment dans le domaine de l'éducation et les échanges», souligne K. Stephens.
Interrogée sur le fait qu'elle a été ou pas étonnée que l'Algérie ne vit pas
«son printemps» comme les autres pays arabes, la responsable américaine a
répondu qu' «elle n'a pas travaillé dans cette région d'où l'importance de ma
visite, je voudrais comprendre l'histoire et les changements en cours». Elle
admet que «des changements importants se produisent en Algérie et des
changements significatifs se sont produits en Tunisie et en Libye, des pays
pour lesquels nous souhaitons un futur démocratique brillant». La secrétaire
d'Etat américaine a eu, samedi, des entretiens avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hachemi Djiar mais elle avoue
qu'elle ne lui a pas demandé son avis sur le Conseil de l'Ambassadeur des
jeunes. Elle a visité hier le siège de la télévision nationale où elle a été
reçue par Mustapha Benabi, directeur des relations
extérieures en l'absence du directeur général, Tewfik
Khaladi. Elle a été interviewée pour une émission du
matin. Elle a aussi visité une maison de jeunes à Sidi M'Hamed.
La responsable américaine a discuté hier avec le ministre des Affaires
étrangères, de l'Enseignement supérieur et la ministre de la Culture. Elle devait
aussi rencontrer le premier responsable des scouts. K. Stephens s'envolera
aujourd'hui pour Doha où elle doit assister à la conférence annuelle des chefs
de service des affaires publiques de toutes les ambassades américaines à
travers le monde.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 26/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com