Des années durant, nul n'a prêté l'oreille aux alertes sur la mauvaise gouvernance de l'ex-chef d'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, ses Premiers ministres, et la plupart de ceux qui avaient fait partie de ses gouvernements traitaient les rapports critiques, que ce soit ceux provenant d'experts algériens, d'institutions ou d'ONG internationales, d'inventions de l'esprit. Ils traitaient de «mensongères» les informations publiées par certains titres de la presse nationale sur les détournements des deniers publics, sur la mauvaise gestion et les dérives qui menaçaient le pays tout entier.Lorsqu'on voit défiler ces mêmes responsables devant le tribunal de Sidi M'hamed, on mesure l'étendue du désastre dans lequel le règne de Bouteflika a plongé le pays. Lorsque des économistes soutenaient qu'avec 1000 milliards de dollars l'on pouvait reconstruire un pays qui sort totalement détruit par une guerre, Ahmed Ouyahia répondait avec son habituelle arrogance que les dépenses ne souffrent d'aucune irrégularité, il parlait de «réalisations».
L'Algérie était donc, selon lui, bien gérée, son économie superbement managée. Rien à dire, et tous ceux qui disent le contraire n'aiment pas le pays, ce sont des trouble-fêtes, des traîtres.
Jusqu'au jour où les cours du pétrole dégringolèrent sur les marchés internationaux sur lesquels nous n'avons aucune prise. Le Premier ministre et les membres de son staff gouvernemental trouvèrent alors la solution dans «la clairvoyante» et «ingénieuse» idée de recourir à la planche à billets pour «sauver une économie en grave perdition».
C'était une trouvaille de l'ex-Président, aimait à dire le Premier ministre pour sauver l'Algérie du désastre économique. En moins de deux années, la Banque d'Algérie a imprimé l'équivalent de 55 milliards de dollars, devenus aujourd'hui problématique, parce que l'économie nationale est au fond du gouffre.
Que le financement non conventionnel ne constituait pas la voie royale pour sortir de la crise. Non seulement, dans le pays, il y a comme une dilapidation organisée, mais aussi un plan sophistiqué pour siphonner toutes les ressources du pays.
C'est le hold-up du siècle. La corruption, le vol, le détournement des deniers publics ne sont pas un phénomène propre à l'Algérie. Cela aurait été tellement normal, si c'était le fait de quelques individus cupides et sans éthique. Mais que plusieurs membres du gouvernement, de très hauts responsables soient impliqués démontre que le pays était entre les mains d'une vraie mafia.
Les grands dossiers de corruption, l'autoroute Est-Ouest, l'affaire «El Bouchi», les deux affaires Sonatrach, et de nombreux autres dossiers qui ont tué l'économie algérienne révéleront sûrement de scandaleuses implications. Et tout cela donne une hideuse image de l'Algérie. Que la belle révolution en finisse donc avec un système qui a réellement mis le pays en situation de danger !
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Posté Le : 18/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Said Rabia
Source : www.elwatan.com