Pour deux
entreprises de droit algérien, Fertial, un
partenariat entre l'espagnol Villar et Asmidal, et la
Sorfert, joint-venture entre Sonatrach et Orascom
Constructions Industries (OCI) censée démarrer mais qui tarde encore pour des
raisons inexpliquées, la levée de la taxe protectionniste imposée par l'Union
européenne est une bonne nouvelle. D'autant que l'ambition de l'Algérie d'être
un grand pôle
de production
d'engrais a été renouvelée par Youcef Yousfi.
Sous la pression
des producteurs européens d'engrais, les produits de Fertial
étaient soumis à une taxe «anti-dumping» et l'ont de fait éliminé du marché
européen. Cette taxe était un des motifs de «discorde» entre l'Algérie et
l'Europe. Les responsables algériens l'ont constamment présenté comme un cas
d'école d'une certaine mauvaise foi européenne et de la tendance de l'UE à
interpréter l'accord d'association à sens unique. Cette levée de la taxe anti-dumping
de 13% imposé aux produits algériens sous l'argument d'un prix de gaz
subventionné – chose niée catégoriquement par les responsables algériens – a
été prise en 2009 pour n'entrer en vigueur qu'en 2012 avec sa publication dans
le Journal officiel de l'Union européenne. Mieux vaut tard que jamais. L'industrie
algérienne des engrais avec l'entreprise algéro-espagnole
Fertial (Asmidal 34% et Villar Mir 66%) et le complexe d'engrais de la Sorfert
(Orascom Industrie 51% et Sonatrach
49%) dont le décollage, prévu en janvier 2012, n'est toujours pas effectif, ne
peut que se réjouir de la levée de cette barrière protectionniste érigée sous
la pression des producteurs européens de fertilisants.
DES DISCUSSIONS AVEC
DES PRODUCTEURS MONDIAUX D'ENGRAIS
Le ministre
algérien de l'Energie, Youcef Yousfi,
a souligné, récemment à la radio algérienne, l'importance de cette levée de la
taxe anti-dumping pour l'avenir de la filière engrais dans le pays. Il a
indiqué que l'une des priorités de l'Algérie est d'être un grand pôle de
production d'engrais que ce soit par le biais du phosphate ou par le gaz
naturel. Et selon les propos de M.Yousfi, d'autres
investissements devraient avoir lieu dans cette filière jugée «stratégique». Le
ministre a souligné qu'une priorité allait être donnée à la «transformation des
phosphates car nous avons des réserves très importantes. Notre objectif est de
transformer dans une première étape cinq millions de tonnes de phosphate pour
en faire des engrais». L'Algérie compte également valoriser davantage sa
production de gaz. «Nous allons tirer de l'ammoniac du gaz que nous produisons
pour ensuite l'utiliser dans la fabrication d'engrais, l'objectif à terme est
que l'Algérie devienne un pôle important de tous les types d'engrais» a-t-il
précisé. Les engrais fabriqués localement seront destinés à la couverture des
besoins nationaux mais également à l'exportation. D'après le ministre de
l'Energie, des négociations sont en cours entre son département et de grandes
compagnies internationales qui produisent et commercialisent des engrais
chimiques. L'annulation de la taxe anti-dumping vient donc renforcer les
ambitions algériennes d'exportation de fertilisants industriels vers l'Europe.
RETARD INEXPLIQUE
POUR LE COMPLEXE DE LA SORFERT
Pour Fertial, c'est enfin une entrave injustifiée qui est levée
pour l'accès au marché européen. Le terrain européen est ainsi d'emblée dégagé
pour le complexe ammoniac et urée d'Arzew réalisé dans le cadre la joint-venture
Sorfert par le groupe égyptien Orascom
Construction Industries (OCI) et Sonatrach. La vraie
source d'interrogation est le report de fait successif du démarrage du complexe.
La dernière annonce de Nassif Sawiris,
PDG d'OCI, situait l'entrée en production à janvier 2012.
Un autre rendez-vous manqué pour un complexe qui devait, selon le propos de Sawiris, permettre à OCI de devenir le troisième producteur
mondial d'engrais azoté. Il semblerait que le directeur du complexe, Mohamed Zemmouri, ait été limogé de son poste. Aucune information
officielle n'a été délivrée mais dans la page Facebook
«Sorfert Algérie», créée par des employés du complexe,
on lit ce message de regret : «SORFERT est aveugle sans vous monsieur le
directeur ! Vous resterez dans nos cÅ“urs…». Le complexe d'Arzew comprend une
unité de production d'ammoniac et d'urée d'une capacité de 1,2 million de
tonnes par an et d'une seconde unité de production d'ammoniac de 800 000 tonnes.
Le 22 février 2009, Sonatrach et Sorfert
Algérie ont signé un contrat de vente et d'achat de gaz naturel d'une durée de
vingt ans. L'accord portait sur la fourniture, à compter de 2010, de 1,75
milliard de mètres cubes par an de gaz naturel pour alimenter le complexe
pétrochimique d'Arzew. On est en 2012…
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Posté Le : 21/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Hairouz
Source : www.lequotidien-oran.com