Algérie-Espagne: De nouvelles pistes de coopération

Les ministres algérien et espagnol ont annoncé hier la tenue en avril prochain d'un sommet Europe du Nord-Afrique du Nord aux Baléares et une réunion de la haute commission mixte algéro-espagnole à Alger au courant du 2e semestre 2012.

José Manuel Garcia Margallo a animé hier au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger une conférence de presse aux côtés de Mourad Medelci. «C'est essentiellement du futur dont nous avons parlé», a déclare Medelci à propos des discussions qu'il a partagées avec son homologue espagnol depuis son arrivée mardi soir à Alger. «Les relations entre l'Algérie et l'Espagne sont excellentes sur tous les plans, politique, économique et culturel», a-t-il encore affirmé en évoquant le traité d'amitié et de bon voisinage que les deux pays ont signé conjointement en 2003. «Nous avons enregistré depuis des progrès remarquables dans nos relations», a-t-il noté. «Parler essentiellement du futur» est pour le MAE «au plan politique, aborder ensemble les questions intéressant les deux pays en tant que méditerranéens et en tant qu'associés puisque l'Espagne fait partie de l'Union européenne avec qui nous avons un accord d'association».

Medelci a fait part à ce sujet de «la volonté des deux pays de mettre en place plus de mécanismes pour atteindre deux objectifs, le premier espagnol qui est de développer les biens et services et le second de l'Algérie, de développer la production hors hydrocarbures pour en devenir un pays exportateur». Il est donc question «de consolider l'existant en appuyant et en aidant davantage les opérateurs économiques». Le ministre table sur un «appui espagnol pluriel» en annonçant la mise en place, avant la fin de l'année en cours, d'une chambre de commerce algéro-espagnole. Les deux responsables se sont entendus pour développer «de nouvelles pistes de coopération». Ils ont retenu dans cet agenda «le développement de nos capacités dans les énergies renouvelables par le gaz et le solaire puisque l'Algérie en a et avec la technologie que l'Espagne maîtrise». C'est, selon Medelci, un axe qui donnera «à nos relations stratégiques un accent encore plus fort». L'Algérie voudrait aussi faire valoir «les atouts touristiques importants qu'elle a» pour les développer avec l'aide espagnole. Les deux pays sont appelés à «intensifier leurs contacts et leurs consultations» en prévision de la réunion de la haute commission mixte qui se tiendra à Alger au courant du 2e semestre 2012.

Accompagné du ministre de l'Energie, de l'Industrie et du Tourisme ainsi que du secrétaire d'Etat chargé de l'économie, le MAE espagnol a conforté les propos de Medelci en indiquant que le gouvernement espagnol a chargé son secrétaire d'Etat chargé de l'économie pour dresser des états périodiques sur le développement de la coopération entre les deux pays. Margallo annoncera en même temps la tenue le 23 avril prochain aux Baléares d'un sommet regroupant les pays du nord de l'Europe et les pays de l'Afrique du Nord en vue d'une consultation plus large sur les questions d'actualité et sur le rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée. Il estime que son pays profite de son statut de membre de l'UE pour «accorder une attention plus forte aux pays de l'Afrique du Nord».

L'Algérie peut aussi compter, selon lui, sur l'Espagne pour examiner son accord d'association auprès de Bruxelles. Mourad Medelci a rappelé que «l'Algérie n'a pas demandé de changer l'accord mais de réviser le démantèlement tarifaire inscrit dans ce cadre». Le MAE fera savoir que «l'Algérie connaîtra prochainement les résultats des négociations sur ce volet et sur celui de lui ajouter des années supplémentaires pour que ses entreprises puissent devenir compétitives». Négociations qu'il espère voir conclues «dans les prochaines semaines». Alger s'emploie aussi, selon lui, à mettre au point un mémorandum avec l'UE sur l'énergie. Medelci souligne que le mémorandum est «finalisé et sera signé le moment venu». Cet accord stratégique sur l'énergie avec l'UE n'est pas, selon lui, en contradiction avec les accords bilatéraux que l'Algérie signe avec les pays membres de l'Union. «Il est pour jeter les bases de notre coopération énergétique avec toute l'Europe et doit tenir compte de nos équilibres et de nos intérêts en nous soutenant dans nos efforts d'intensification de nos capacités en énergies renouvelables».

José Manuel Garcia Margallo avait tout au début de son intervention affirmé qu'«on félicite l'Algérie pour les réformes qu'elle a entamées en prévision de ses élections législatives à venir et pour les voir se réaliser sur le terrain sur le long terme». A une question sur le conflit du Sahara Occidental, le MAE espagnol a affirmé que «l'Espagne adopte une attitude constructive pour une solution politique juste, conforme aux résolutions des Nations unies et mutuellement acceptable sur la base du rapport de l'envoyé spécial du SG de l'ONU».