L’instruction ministérielle faisant obligation aux chirurgiens dentistes de s’équiper en autoclaves datant de plus d’une année, les concernés ne s’y sont pas tous conformés. Des cabinets dentaires continuent de fonctionner sans le matériel nécessaire à une bonne stérilisation.
L’obligation faite aux dentistes de s’équiper en autoclaves avait suscité une vive réaction de la part des concernés qui trouvaient que le délai de 20 jours accordé par la tutelle n’était pas «raisonnable».
Plus d’une année plus tard, force est de constater que l’autoclave en question n’est toujours pas systématiquement utilisé par les dentistes.
Pourquoi ?
En avril dernier, date de l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure, le Conseil de l’ordre des chirurgiens évoquait non seulement des problèmes liés au financement mais également à la disponibilité des autoclaves.
Son président plaidait pour la mise en place d’un dispositif de financement du matériel exigé mais pas seulement. Il expliquait que le marché local n’était pas en mesure de répondre à une grande demande en un laps de temps aussi court sans compter la question de la conformité du matériel.
C’est pour ces raisons que le représentant des chirurgiens réclamait l’allongement des délais pour permettre aux chirurgiens de s’équiper.
Une année plus tard, tous n’ont pas jugé utile de se plier aux recommandations de leur tutelle. La raison ?
L’absence quasi totale de contrôle est à l’origine de cette situation qui n’est pas propre aux chirurgiens installés à titre privé. Les cabinets dentaires dans les cliniques publiques ne sont pas en reste.
Et pourtant, les risques de contamination liés à une mauvaise stérilisation sont connus de tous. Les chirurgiens dentistes sont souvent pointés du doigt.
L’association SOS hépatites est formelle : sur les 500 000 personnes atteintes d'hépatite, 70% sont contaminées au niveau des cabinets de chirurgie dentaire.
Des chiffres que récuse le représentant de la corporation qui estime que les risques de contamination sont les mêmes aussi bien chez le dentiste que lors d’opérations chirurgicales ou au cours du passage chez un coiffeur.
Une étude réalisée par l'Institut national de santé publique (INSP), sur «les connaissances, attitudes et pratiques des personnels de santé exerçant au cabinet dentaire vis-à-vis du risque de contamination professionnelle» est pourtant sans appel. Se basant sur un échantillon de 905 chirurgiens dentistes, répartis sur le territoire national, les enquêteurs ont conclu que «dans un tiers des cas, l'état général du cabinet est médiocre et désorganisé».
Le matériel à lui seul n’est pas une garantie. La formation continue des dentistes et des assistantes médicales est la condition sine qua non pour mettre à l’abri corps médical et patients sans oublier le traitement des déchets qui continue de poser problème.
Les dentistes sont souvent réduits à jeter les déchets de leurs cabinets avec les déchets ménagers. Une situation souvent dénoncée par les dentistes.
Nawel Imès
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Posté Le : 14/08/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Nawal Imès
Source : LeSoirdAlgerie.com du dimanche 14 août 2011