Algérie

Algérie ' En attendant une stratégie, le feu continue de décimer des milliers d'hectares de forêts



Algérie ' En attendant une stratégie, le feu continue de décimer des milliers d'hectares de forêts
Un peu plus de 30.000 hectares de massifs forestiers ont été la proie des flammes depuis l'été 2012. Un bilan ''normal'', selon le directeur général des forêts (DGF), pour qui les surfaces rasées par le feu se régénèrent rapidement. Le débat sur l'utilisation des canadairs, pour lutter contre les feux de forêts, a été vite refermé. Ces avions sont trop coûteux, selon le patron de la protection civile. Le coût d'un hectare de forêt est difficilement estimable.
Déjà, au niveau du bilan, les estimations sont différentes. Plus de 20.000 hectares selon la DGF, alors que la protection civile avance le chiffre de 30.000 ha de forêts seulement. Avec un été particulièrement caniculaire, les feux de forêts avaient trouvé des conditions idéales pour se propager. Le bilan définitif n'est pas encore établi. A fin août, et dans un premier état des lieux sur les incendies de forêts, Mohamed Seghir Noual, directeur général des forêts, relève que le bilan 2012 est loin d'être "catastrophique". Au Forum d'El Moudjahid, il a déclaré à la presse que ''ce bilan est normal" et que "le qualifier de catastrophique n'est pas d'actualité''. Les feux de forêts ont ravagé 15.000 hectares de forêts dont le chêne liège et le pin, et 5.000 hectares de maquis, selon le DGF pour qui ces chiffres restent "normaux", même si cet été est marqué par des conditions météorologiques "exceptionnelles". Cependant, pour les riverains des massifs forestiers, cette situation est loin d'être ''normale''. Certains affirment avoir perdu des milliers d'arbres fruitiers qui ont été réduits en cendres.
De la difficulté d'évaluer les pertes financières
''Il est difficile d'établir pour le moment les pertes financières'' de ces feux de forêts, a assuré à Maghreb Emergent un responsable à la DGF. ''Nous sommes actuellement en train de préparer le bilan définitif et dans une dizaine de jours nous saurons à peu près le niveau des pertes financières subies par ces feux de forêts, ainsi que le bilan définitif'', a t-il précisé. A la direction de la production de la DGF, ont est également prudent. "Pour établir les pertes financières occasionnées par les feux de forêts, ou le coût d'un hectare brûlé, il faut prendre en considération plusieurs éléments dont le coût de l'entretien des forêts (pistes pare feux, petites retenues collinaires, défense et restauration des sols, ...), le reboisement des superficies décimées par le feu, l'achat de matériel d'intervention et l'entretien des plants". Pour autant, les pertes seraient importantes, de l'ordre de plusieurs centaines de millions de dinars, que les services des forêts récupèrent en ''vendant par adjudication, dès la fin de l'automne les superficies mangées par le feu aux professionnels du bois'', résume un ''forestier''.
Canadairs, le débat est clos
Mais, devant l'ampleur des incendies de forêts et leur nombre ahurissant constaté durant cet été, beaucoup avaient reproché aux pouvoirs publics de n'avoir pas mis les moyens qu'il faut, notamment des Canadairs, pour lutter un peu plus efficacement et dans des délais raisonnables d'intervention contre ce fléau, qui touche également d'autres pays méditerranéens. C'est le patron de la Protection civile, le colonel Mustapha Lehbiri, qui ouvre et referme aussitôt le débat sur l'éventuel achat de ces avions. Selon lui, il faut au moins sept appareils. Il a expliqué, dans un récent entretien accordé au quotidien Liberté, que ces canadairs ne sont pas ''aussi efficaces qu'on le pense". "Si nous avons un feu à Sétif ou à Tiaret, il faudra au moins 90 minutes pour intervenir, le temps de ramener l'eau. Or, notre mission se base sur l'action instantanée. Aussi, il nous faudra des aérogares, des pilotes chevronnés ayant dépassé les 4000 heures de vol, l'entretien des appareils et leurs coûts de revient'', dit-il encore. Argument massue: le coût d'un seul appareil revient à plus de 50 millions d'euros, selon M. Lehbiri. Un prix largement au dessus du prix réel, qui serait d'environ 25 millions d'euros, un peu moins que le prix d'achat d'un Mig 29 qui est de 32 millions de dollars. Et, à défaut de Canadairs, la Protection civile a opté pour l'achat de 6 hélicoptères qui seront de service dés 2013. En attendant, les ''petits calculs'' finiront par brûler des pans entiers de la forêt algérienne, qui ne couvre que moins de 11% du territoire national, loin des ''minima'' internationaux de 25%.
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