Le président de la Chambre de wilaya d’agriculture M. Saci Labadlia, qui s’est prêté volontiers aux questions du Soir d’Algérie a indiqué que «les 900 fellahs de la wilaya qui sont versés dans la filière de la tomate industrielle, revendiquent la révision des aides de l’État afin de faire face aux augmentations drastiques et récurrentes des prix concernant, en particulier, les intrants».
«Les marges bénéficiaires se réduisent, chaque saison, comme peau de chagrin et l’itinéraire technique pour la plantation d’un hectare de tomate industrielle coûte au bas mot, actuellement, plus de (140.000 de cts, chiffre à vérifier par Akar Qacentina) . Certes, la prime octroyée par l’État aux agriculteurs pour chaque hectare cultivé est de (16.000 dinars, chiffre à vérifier par Akar Qacentina) et de 4 dinars pour chaque kilogramme livré aux unités de transformation, mais la prime de 4 dinars le kilogramme reste dérisoire et il serait judicieux pour toute la filière, de procéder à une revalorisation de ladite aide pour atteindre le prix de 10 dinars par kilogramme. Ce qui est équitable et économiquement rentable».
Notre interlocuteur a étayé sa revendication en faisant savoir que «les engrais et les pesticides exigés pour chaque hectare cultivé sont de plus en plus onéreux. Beaucoup de fellahs, compte tenu de cette situation, veulent se tourner vers d’autres cultures plus rentables. Actuellement, le pays n’importe plus du double ou du triple de concentré de tomate et nous disposons de stocks importants. La revalorisation de l’ensemble des aides permettra dans un avenir proche de procéder à des exportations massives du concentré de tomate. Nous avons exporté des quantités appréciables vers la Lybie et la Russie. Aux États-Unis et en Italie, ce produit stratégique est appelé l’or rouge. La filière fait gagner au pays chaque année plus de 40 millions de dollars, ce qui est encourageant à plus d’un titre».
Le président de la chambre a expliqué, avec enthousiasme, que «nous comptons cultiver cette saison, une superficie de 5.000 hectares et nous avons, déjà, délivré 335 attestations de facilitation. Nous avons bénéficié de 6 millions de mètres cubes pour l’irrigation du périmètre de Bounamoussa qui est situé dans la partie ouest de la wilaya, où la culture de la tomate est prépondérante, avec une possible augmentation de ce quota et ce, par rapport aux dernières précipitations qui se sont abattues sur la wilaya. Il faut savoir que la wilaya compte 11 unités de transformation dont 7 sont en activité. Je vous annonce que l’unité sise dans la commune de Ben M’hidi entrera en production cette saison après plusieurs années d’arrêt. Nous utilisons des semences hybrides qui sont importées à 100% de l’étranger, De fait, nous revendiquons la création d’une banque des semences nationale dédiée à la tomate, qui sera implantée dans la wilaya d’El Tarf et qui fournira toutes les wilayas du pays par nos propres semences, consolidant, ainsi, notre souveraineté alimentaire. La filière emploie plus de 15.000 travailleurs dont 5.000 postes permanents. Nous avons au niveau de notre wilaya 5 récolteuses ce qui indique, explicitement, que la mécanisation de la filière est en marche et va crescendo».
- Abordant les perspectives de la filière,
M. Labadlia a noté que «l’achèvement du barrage de Boukhroufa dont les travaux ont atteint les 80%, permettra de récupérer la plaine très fertile d’El Tarf avec ses 9.600 hectares et d’en faire une superficie irriguée au bénéfice de la tomate industrielle et d’autres cultures stratégiques. Le barrage de Boukhroufa impulsera la filière et permettra des rendements plus importants.
Même le ministre de l’Hydraulique a évoqué, il y a deux jours au Sénat, l’achèvement des travaux de ce barrage stratégique en réponse à une question orale sur le sujet du sénateur de la wilaya M. Larab Youcef.
La revalorisation des aides de l’État et l’entrée en exploitation du barrage de Boukhroufa redynamiseront, encore plus, la filière de la tomate industrielle, avec à la clé la création de milliers de postes d’emploi directs.
La wilaya en plus du corail rouge dispose de l’atout de l’or rouge. C’est la wilaya aux deux bijoux».
Daoud Allam
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Posté Le : 12/05/2024
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Daoud Allam
Source : lesoirdalgerie.com du samedi 11 Mai 2024