Algérie-Egypte, à c'ur vaillant... Demi-finale de la 20e édition de la CAN 2012 de handball à Rabat (Maroc)

Les Verts, difficiles vainqueurs des Congolais de la RDC, sont devant une épreuve de courage et de conquête. On aimerait maintenant voir cette détermination des joueurs en cette demi-finale continentale. Pourquoi les Verts ne jouent pas toujours de la sorte ' La question est à poser. Avant-hier, face aux Congolais de Denis Tristant, l'entraîneur, les coéquipiers de Hamza Zouaoui ont démontré qu'ils avaient des ressources et qu'on pouvait compter sur eux dans les grands moments. L'Algérie a certes fait un grand pas vers la finale, mais il reste une grande demi-finale à disputer face à l'Egypte avec tous les aléas que cela comporte sachant que l'IHF est gérée par un Egyptien Mustapha Hassen. «Pour nous autres compétiteurs, il n'y a pas de préférences ou d'avis à émettre sur tel ou tel adversaire. Les choix du staff technique sont faits en fonction de la disponibilité des joueurs et du profil de l'adversaire. Nous devons nous tenir prêts. Maintenant et vu notre parcours, il serait regrettable de nous disperser, alors que nous sommes si près du but. Nous n'avons lésiné sur aucun effort pour honorer nos couleurs jusque-là», dira le coach Salah Bouchekriou. En dépit de l'inexpérience et de l'insouciance de certains jeunes, la sélection algérienne n'a pas tremblé lors de ses multiples safaris africains. Cela dit, commençons par ce message que le coach veut faire passer à son groupe pour le garder sous pression. Les Algériens sont appelés à oublier le résultat de la rencontre des quarts de finale et se présenter en conquérants devant une équipe égyptienne dont l'entraîneur ne doute pas un instant de la qualification de ses protégés. Et ce n'est pas pour le plaisir que le coach Allemand Ume Lommel a opté à trois reprises pour des systèmes de défense et d'attaque différents. Sa seule raison étant d'entretenir ses joueurs dans un haut degré de mobilisation face aux Verts. Mais la défense algérienne va avancer un peu pour bloquer les espaces et priver les Pharaons des possibilités de man'uvrer. Tâche qui va être pénible pour les équipiers de Tahar Labane, le meneur des Algériens. Le coach allemand, qui a remplacé de pied levé Gamal Chams, directeur technique de la sélection, suite à l'échec de l'Egypte lors du Championnat d'Afrique qui a eu lieu au Caire en 2010 et qui possède déjà une expérience à la tête du cadre technique de la sélection, a décidé de la reconstruire en convoquant plusieurs jeunes joueurs à la place des anciennes stars. L'effectif de la sélection a connu beaucoup de changements. Plusieurs jeunes joueurs ont intégré les rangs des Pharaons. C'est vrai qu'ils manquent encore de l'expérience nécessaire pour une telle compétition, mais ils sont talentueux et peuvent représenter l'avenir du handball égyptien. Des talents comme Mohamad Abdel-Salam (Richa) ou Mohamad Kechk qui évolue initialement au poste de milieu, ou finalement Omar Hagag qui s'illustre au fil des compétitions, pour assumer la responsabilité de ce poste important, un arrière droit comme Hussein Zaki, le gaucher ainsi que l'arrière droit doué Ahmad Al-Ahmar, meilleur joueur en Afrique lors des deux dernières éditions de la Coupe d'Afrique des nations. Il figure actuellement parmi les meilleurs joueurs du monde à son poste. Le coach allemand de l'équipe égyptienne ne veut pas revivre les frayeurs du match face à l'Algérie au Caire, quand la défense a dû supporter tout le poids de la partie. C'est pourquoi, il va demander à ses éléments de se montrer hautement vigilants afin d'empêcher le détenteur de la balle adverse de diriger la man'uvre à sa guise. La stratégie du sept égyptien est simple et claire : résister en défense et porter le danger, avec le jeu direct et les contres, à la zone de l'adversaire. Marquer beaucoup de buts dès l'entame pour déboussoler l'adversaire et évoluer à l'aise pour la suite de la rencontre arrangeraient beaucoup les affaires des Rouge et Blanc du Nil. Et c'est la défense qui va avoir la part du lion dans ce match. Et comme à chaque rencontre, l'Algérie sera acculée à jouer sans plus d'un joueur pour différentes raisons. Cette fois-ci, il lui manquera son gardien titulaire Abderazak Slahdji (GS Pétrolier). Et l'arrière droit Abdelmalek Berriah de l'Etoile du Sahel, le pivot Dunkerquois Momo Mokrani assommé par les handboxeurs du Cameroun et l'autre pivot du CRB Baraki, Abdelatif Hedjaïdji, blessé contre l'Egypte. Malgré ses absences de taille, l'Algérie jouera avec les atouts qui sont les siens et cherchera dans son jeu des motifs de se rassurer et d'assurer la qualification. Cela pour dire qu'en poules comme ce soir pour le match des demi-finales, le représentant algérien s'est mis dans la peau d'un favori. Et s'il a souffert contre la RD Congo surtout avec un arbitrage vicieux commandé, il n'a, à aucun moment, donné l'impression de plier ou de craquer. L'unique regret est peut-être de ne pas avoir inscrit davantage de buts, surtout vu le nombre d'occasions ratées suite à l'énervement. Mais tout cela relève de la vieille histoire. Il est certain que les co-équipiers de Sassi Boultif vont prendre leur destin à bras-le-corps. Aller en finale avec de grandes chances de conquérir le trophée implique une totale mobilisation et une totale concentration pour éviter l'excès de confiance après avoir découvert que l'Egypte n'est plus imbattable en Afrique. Ne pas jouer contre-nature pour ne pas être à la merci d'une contre-performance a été l'autre message communiqué aux joueurs
Y. B.