Convaincue de la nécessité de porter une attention particulière aux produits agroalimentaires, l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) se penche depuis quelque temps sur ce secteur de production pour, justement, apprendre aux consommateurs les principes basiques de la vigilance.
Selon son président, le docteur Mustapha Zebdi (photo), «le secteur de production des boissons figure parmi les secteurs où il y a une grande utilisation des additifs alimentaires. L’entrée en application de l’obligation de mentionner tous les intrants avec détail ne s’est faite qu’à la mi-mai 2013 et, avant cela, on était déjà persuadé que de multiples infractions étaient commises à l’égard du consommateur algérien, que cela soit dans le nombre d’additifs ou bien même dans la concentration».
Pour argumenter ses propos, le docteur Zebdi nous dira qu’«il y a de cela deux années, un producteur de boissons algérien était certain qu’un de ses concurrents utilisait une publicité mensongère en mettant dans la composition du produit un nombre restreint d’intrants! Fait vérifié par lui-même, mais qu’il ne pouvait dénoncer».
Voulant entamer une étude comparative afin d’éclaircir les choses, l’Apoce n’a trouvé aucun soutien de la part des laboratoires algériens qui ont tous refusé de collaborer.
Selon le docteur Zebdi, «les boissons gazeuses et les jus sont des produits très largement consommés chez nous, et c’est la raison pour laquelle ce secteur est devenu très attractif pour les opérateurs, mais aussi où l’arnaque et la tromperie sont facilement adoptées».
Lors d’une enquête menée par l’Association sur les additifs utilisés en Algérie, un grand importateur et producteur d’arômes en Algérie a fait savoir que certains producteurs ne s’approvisionnent pas chez lui et préfèrent importer la marchandise de Chine, «vu que le produit chinois est moins cher, même si c’est au dépend de la qualité», a affirmé notre interlocuteur.
Pour lui, comme dans tout secteur, les composants d’un produit peuvent être naturels ou synthétiques, de bonne comme de mauvaise qualité, «et les différents additifs (conservateurs, colorants, émulsifiants…) utilisés dans la production des boissons sont un des éléments qui intriguent».
Et d’ajouter: «L’utilisation accrue et abusive des additifs alimentaires ainsi que leur qualité est un problème de santé public, car aucun organisme de santé international crédible ne fait distinction entre additifs et cancer.»
L’Apoce affirme par ailleurs avoir identifié sur le marché national «plusieurs boissons suspectes juste par leur étiquetage», mais qu’elle était dans l’obligation de coopérer avec l’APAB pour la simple raison qu’elle n’avait pas le droit de prendre l’échantillonnage et de le déposer aux labos pour contrôle.
«C’est une formalité qui doit être faite par les agents de contrôle. Nous avons pu découvrir des boissons, et sans exagérer, toxiques avec une acidité élevée et un taux de ‘‘Brex’’ à 1°, c’est-à-dire bourrées de sucres artificiels», souligne encore le président de l’Apoce.
Lyès Mecheti
Posté Le : 03/01/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Lyès Mecheti
Source : El Watan.com du jeudi 2 janvier 2014