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Algérie - DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES: «L’Algérie accuse un grand retard»



Algérie - DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES: «L’Algérie accuse un grand retard»


L’Algérie accuse un grand retard en matière de développement des énergies renouvelables. Une situation que le secrétaire général du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe) incombe à l’absence de l’application de la législation dans ce domaine mais aussi à l’entreprise nationale Sonelgaz qui «plombe» ce développement.

Rym Nasri - Alger (Le Soir) -

Qualifiant la transition énergétique de question «prioritaire» et «stratégique», le SG du Cerefe affirme que l’Algérie accuse un grand retard dans ce domaine même par rapport aux pays voisins.

Messaoud Khelif souligne, à cet effet, que la consommation interne en énergie est en train de «galoper» à un grand rythme alors que la production nationale baisse. Il cite, ainsi, les chiffres du bilan de 2019 qui révèle une production globale en énergie primaire de l’ordre de 157 millions de tonnes équivalent pétrole et une consommation locale de 70 millions de tonnes équivalent pétrole, soit 43%. À ce rythme, «les deux cours vont, dans 10 ou 15 ans, se rencontrer ce qui signifie que nous n’aurons plus la capacité d’exporter puisque toute la production locale sera de la même échelle que la consommation interne», expliquait-il hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3.

Afin que l’Algérie puisse sauvegarder une partie de ce potentiel pour les générations futures, l’expert préconise d’ouvrir de nouvelles niches d’énergies.

«La niche du renouvelable est extrêmement importante d’autant que notre pays est fortement doté de cette ressource, notamment le solaire», précise-t-il.

Mais pourquoi le développement des énergies renouvelables dans notre pays accuse un tel retard?

Selon le diagnostic du SG du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, les tenants et les aboutissants de cette situation ont été identifiés et il va falloir «clarifier le discours dans ce domaine afin que les choses puissent avancer correctement».

Il estime qu’aujourd’hui, il va falloir trouver les moyens d’intéresser les éventuels investisseurs dans le domaine des énergies renouvelables.

«Au final, il n’y a qu’un seul produit et c’est l’électricité produite à partir de ces ressources. Pour la vendre, il faut la mettre sur le réseau électrique national. D’ailleurs, 99% de l’électricité renouvelable dans le monde est déversée dans le réseau. C’est sur ce plan que les choses butent justement», dit-il.

Évoquant le monopole de l’entreprise nationale Sonelgaz en matière de gestion du réseau électrique, il est convaincu que c’est l’idéal afin d’éviter la multiplication des intervenants.

Pour la production d’électricité, par contre, il fait remarquer que notre pays est en retard par rapport à sa propre législation.

«La loi de 2002 a complètement libéralisé la production d’électricité mais, malheureusement, à ce jour, les articles relatifs au vrai développement des énergies renouvelables n’ont jamais été appliqués», déplore-t-il.

Messaoud Khelif insiste, par ailleurs, sur la «mise à jour» de Sonelgaz, un acteur majeur, indispensable pour démarrer dans ce domaine où «nous avons perdu beaucoup de temps», note-t-il.



Ry. N.


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