Algérie - Développement de la production agricole : L'implication des investisseurs s'impose

L’Union nationale des agronomes (UNA) est catégorique : pour créer une véritable industrie agricole, il faut l’implication des grands investisseurs.

Les cadres de l’UNA, qui ont animé, hier, une conférence de presse au centre d’ El Moudjahid, estiment que la stratégie actuelle du gouvernement pour booster la production agricole ne pourra pas apporter les résultats attendus.

Leurs arguments : le manque de sol et d’eau, entre autres, posera forcément problème.

Ainsi, pour nourrir toute la population d’ici 2018, l’Algérie aura besoin, selon ces agronomes, de 900 000 ha supplémentaires, 500 000 nouvelles vaches, 400 000 ha de soja, 300 000 ha de maïs et de 170 000 ha de sucre.

«Au rythme actuel, l’autosuffisance est impossible à réaliser», a lancé M. Chabor, expert et membre de l’UNA.

La solution ?

Aller vers de nouvelles agricultures technologiques.

Or, relèvent ces experts, la technologie demande beaucoup de capitaux. Pour y arriver, il faut donc impliquer les grandes entreprises de production et que les banques apportent l’argent nécessaire.

Pour améliorer la production agricole et éviter les problèmes de la famine d’ici quelques années, l’Union nationale des agronomes n’exclut pas, également comme solution, l’intégration des biotechnologies et les organismes génétiquement modifiés (OGM) dans la production.

«Les risques sanitaires ne sont toujours pas prouvés», a déclaré M. Feraoun, expert et consultant en agronomie.

Une solution rejetée systématiquement par M. Serrai, un autre expert.

Selon ce dernier, avec cette formule, la production nationale deviendra tributaire des fournisseurs étrangers. L’OGM, a-t-il expliqué, est utilisable une seule fois, il faut donc importer chaque année.

Par contre, pour développer l’agriculture, cet expert propose de forcer sur la production nationale et la mobilisation des efforts locaux.

S. A.