Algérie

Algérie - Deux morts et des centaines d'hectares ravagés: Nuit cauchemardesque dans une dizaine de wilayas



Algérie - Deux morts et des centaines d'hectares ravagés: Nuit cauchemardesque dans une dizaine de wilayas


Une dizaine de wilayas du pays, principalement au centre et à l'ouest du pays, ont été touchées, ce vendredi, par plusieurs feux de forêt qui se sont déclarés dans l'après-midi de manière quasi simultanée. Premier bilan de cette vague d'incendies de forêts pratiquement inédite en cette période de l'année, deux morts enregistrés à Tipaza et des dizaines de personnes évacuées par les secours souffrant, pour une bonne partie d'entre elles, de difficultés respiratoires. Pour les dégâts matériels, le bilan reste encore provisoire même si on recense, d'ores et déjà, des centaines d'hectares partis en fumée.

On déplore, ainsi, au total 21 feux de forêt, selon un bilan rendu public hier par les services de la Protection civile. Des incendies qui ont été enregistrés à Oran, Mostaganem, Sidi Bel Abbes, Chlef, Aïn Defla, Tipaza, Boumerdes, Tizi-Ouzou et Béjaïa, indique la même source, précisant que deux personnes sont mortes dans l'incendie d'un poulailler au lieu-dit «Douar Mehaba» après avoir été surpris par le feu, tandis que dix autres personnes ont été victimes de gêne respiratoire, alors que trois familles composées de quinze personnes ont été évacuées suite à un feu de forêt qui s'est déclaré au niveau de la commune de Gouraya, dans la même wilaya. C'est en effet une soirée «apocalyptique» qu'ont dû passer les pompiers de plusieurs wilayas du pays, parfois avec le soutien des populations locales, comme le montrent des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux, pour faire barrage à l'expansion vertigineuse des flammes qui menaçaient les villages avoisinants. Un exercice qui a été particulièrement périlleux dans la forêt de Gouraya dans la wilaya de Tipaza, où pas moins de 12 villages mitoyens étaient sous la menace des flammes dont l'extension rapide et imprévisible était favorisée par les vents violents et secs qui soufflaient sans interruption sur la région tout au long de la journée et de la soirée de ce vendredi. Selon le directeur de l'information et des statistiques à la Protection civile, le colonel Farouk Achour, «la priorité a été, tout de suite, de sécuriser les populations des villages avoisinants, dont un bon nombre a dû être évacué vers les structures hospitalières, ce qui a rendu la mission pour les éléments de la Protection civile doublement délicate». Pour ce qui est des causes ayant provoqué ces incendies, «aucune piste n'est écartée», dira le responsable de la communication de la Protection civile, qui souligne que «des enquêtes sont ouvertes par les services de sécurité compétents pour déterminer ces causes».

- La réaction de Djerad

A ce propos, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a eu, hier, des mots à la fois rassurants et encourageants pour les services de protection civile, mais aussi durs contre les auteurs présumés de ces incendies s'il s'avère qu'ils sont d'origine criminelle. «On va faire face aux incendies par le reboisement. Chaque arbre détruit par le feu sera remplacé. Et s'il s'avère, à l'issue des enquêtes, que ces incendies sont l'œuvre d'actes planifiés et prémédités, on sera impitoyable avec leurs auteurs, ennemis de la vie et du pays», a écrit le Premier ministre dans un post publié sur son compte Facebook, avant d'exprimer sa «gratitude et son respect aux éléments de la Protection civile et aux gardes-forestiers pour leur courage et leur dévouement au pays et aux citoyens.»

Par ailleurs, le directeur général de la Protection civile, le colonel Boughlaf Boualem, qui s'est exprimé hier à la Télévision nationale a assuré que «les services de la Protection civile font tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la protection des citoyens et de leurs biens». Le même responsable a révélé que les différentes unités de la Protection civile qui se trouvent dans les zones touchées par les feux de forêt sont mobilisées pour venir à bout de ces incendies. Il indiquera que depuis le début de ces incendies, vendredi jusqu'à samedi matin, ses services ont enregistré pas moins de 20 départs de feu répartis sur des territoires relevant d'une dizaine de wilayas du pays.

Dans la wilaya d'Oran, sapeurs-pompiers et habitants des localités limitrophes des zones forestières ont vécu un véritable calvaire. Quatre violents incendies se sont déclarés en fin d'après-midi de la journée du vendredi au niveau des quatre coins de la wilaya à savoir les forêts de Madagh et Cap Blanc à l'entrée ouest de la ville, la forêt de Ras El Aïn, entre Kristel et Gdyel, du côté Est, et la forêt de Sidi Ghalem dans la commune de Tafaroui, au sud la wilaya.

Une importante superficie estimée à quelque 420 hectares de forêt, maquis et broussailles est partie en fumée. Le plus important incendie s'est déclaré peu après 16h dans le massif forestier de Madagh et Cap Blanc dans la commune de Aïn El Kerma. Attisé par les rafales de vent, le feu s'est vite propagé, détruisant une importante superficie de forêt et s'est rapproché dangereusement des habitations, notamment au niveau de la localité de Cap Blanc.

Selon les premières estimations de la conservation des forêts, près de 400 hectares de maquis, broussailles et d'arbres ont été détruits à Madagh et Cap Blanc. Dix personnes (riverains et agents de la Protection civile), asphyxiées par la fumée, ont été évacuées vers les structures de santé. Les flammes ont aussi causé d'énormes dégâts aux cultures, bétails et apiculture. Une grosse panique s'est emparée des riverains. L'intensité des feux, filmés par des amateurs de passage ou par des habitants de la région, a vite gagné en ampleur. Durant toute la nuit, des appels furent lancés par des dizaines de citoyens afin d'alerter sur la situation et par la même occasion dissuader les gens qui devaient emprunter ces itinéraires dangereux. Cet incendie hors normes a mobilisé plus de 110 agents et cadres de la Protection civile et une quarantaine de véhicules de lutte contre les feux de forêt des wilayas d'Oran et de Aïn Témouchent, ainsi que la colonne mobile. Selon la Protection civile, «le vent qui soufflait sur la région avant-hier et les terrains accidentés ont compliqué l'intervention des sapeurs-pompiers. Le feu a été maîtrisé après 10 heurs de lutte et un dispositif de sécurité était toujours en vigueur sur place, hier. L'opération a permis de sauver le centre de convalescence des cancéreux situé au milieu de la forêt de Madagh et les habitations avoisinantes notamment à Cap Blanc». «La conservation des forêts a mobilisé tous ses moyens et a pu compter sur l'aide des citoyens qui ont prêté main-forte aux sapeurs-pompiers», ajoute la même source.

Au même moment, deux autres incendies se sont déclarés à la forêt de Ras El Aïn entre Kristel et la forêt de Sidi Ghalem dans la commune de Tafraoui. 17 hectares de massif forestier ont été ravagés par ces deux sinistres, qui ont nécessité la mobilisation d'une centaine d'agents et une trentaine de véhicules de lutte contre les incendies de la wilaya d'Oran et de Mascara.

Selon la Protection civile, une enquête a été diligentée par les services concernés pour déterminer les causes exactes de ces départs de feu.



Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration du présent article

Houari Barti Et J. Boukraa


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