Algérie - Accidents et insécurité routière

Algérie - Des spécialistes s’expriment: Plaidoyer pour plus de pédagogie "Accidents de la route"



Algérie - Des spécialistes s’expriment: Plaidoyer pour plus de pédagogie




Le texte de loi relative à l’organisation et la sécurité de la circulation routière, adopté hier par l’APN a prévu un durcissement drastique des sanctions contre les contrevenants.

Une manière, selon le législateur, de pousser les conducteurs à changer leur comportement au volant et indirectement d’éviter les situations accidentogènes (excès de vitesse, dépassement dangereux et non-respect de la distance de sécurité). Par exemple, est «puni d’une amende de 10.000 DA à 50.000 DA tout conducteur de véhicule qui a dépassé la vitesse limite autorisée de 30% et plus». D’aucuns pensent que c’est un peu exagéré.

Contacté pour avoir son éclairage, Mohamed Lazouni, expert en sécurité routière et président de l’association nationale Tariq Essalama, nous a déclaré: «Moi, je suis contre la sanction et plutôt favorable à l’éducation et la sensibilisation qui demandent beaucoup plus de temps pour porter les fruits. La sanction est limitée dans l’espace et le temps et on ne peut pas avoir un policier ou un gendarme partout. Elle ne sera efficace que là où il y a un gendarme. Le citoyen doit respecter le code de la route pour sa sécurité et non par peur de la casquette».

A ses yeux, une sanction de 50.000 DA veut tout simplement dire «ouvrir la porte à la corruption», même s’il avoue que «commettre un délit doit être sévèrement réprimé».

Comment expliquer que les initiateurs de cette loi ont pu aller jusqu’à cette extrémité?

La réponse de M. Lazouni est sans équivoque: «Ils ne vivent pas la réalité. Ce sont des gens de bureau, je ne suis pas d’accord pour 50.000 DA. On veut faire peur au citoyen?»

De son côté, Zineddine Aoudia, président de la Fédération nationale des auto-écoles (FNAE), reconnaît que l’instauration du système du permis à points est «une bonne chose». Il nous a confié aussi que le programme national de formation permettra une «meilleure assimilation des cours théoriques et pratiques. Le volume horaire d’apprentissage passera de 30 à 55 heures: 25 heures de théorie (code, mécanique et sécurité) et 30 heures de pratique (conduite). Pour appliquer ce programme, il faut des critères : diminuer les examens à une ou deux fois par mois ainsi que le nombre de candidats».

Avec le nouveau programme, les accidents seront réduits de 30 à 40%, selon le président de la FNAE. Selon lui, cela va mettre de l’ordre dans un secteur où «la concurrence est déloyale entre les auto-écoles qui axaient sur la quantité et non la qualité. Il faut revenir à la formation et s’éloigner du commerce». 


Kamel Benelkadi



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