Algérie

Algérie - Des milliards de dollars dans le train pour tenter de freiner le boom automobile



Algérie - Des milliards de dollars dans le train pour tenter de freiner le boom automobile




L'Algérie va consacrer 32 milliards de dollars en dix ans au développement du chemin de fer. Modernisation des lignes existantes et lancement de nouvelles lignes, extension vers le sud, tout est mis en œuvre pour tenter de freiner le boom du transport routier, dont le coût économique et social est exorbitant.

Mais il faudra du temps pour que cet effort destiné à améliorer les transports publics fasse son effet. Pour l'heure, les importations de voitures continuent de progresser. La voiture accentue son avance.

Malgré les projets d'envergure annoncés en Algérie pour développer les transports publics, les ventes de véhicules particuliers continuent de croître à un rythme effréné. Les importations de véhicules occupent désormais une place inquiétante dans la balance commerciale, et aucune mesure ne semble en mesure de freiner cet élan.

Selon les douanes algériennes, l'Algérie a importé près de 92.000 véhicules durant les deux premiers mois de 2013, en augmentation de 23.28% par rapport à la même période de 2012 (74.534 unités).

En valeur, ces importations ont atteint 88,82 milliards de dinars (1,1 milliard de dollars), contre 63,72 milliards de dinars un an auparavant.

En 2012, l'Algérie avait importé 568.000 véhicules, en augmentation de 40% par rapport à 2011. Ni les mesures décidées par l'ancien premier ministre Ahmed Ouyahia, avec notamment l'instauration d'une «taxe véhicule neuf » et la suppression du crédit destiné à la consommation, ni la circulation, très difficile, dans les principales villes du pays, ni l'incapacité des concessionnaires à répondre à la demande, n'ont pu freiner cette tendance à la hausse.

Chez certains concessionnaires, le délai d'attente pour des types de véhicules très demandés peut dépasser dix mois.

Les augmentations massives de salaires décidées en 2011 ont boosté la demande de véhicules. L'amélioration des revenus a favorisé cette tendance, qui avait été amorcée depuis le lancement de l'autoroute est-ouest, qui avait sonné le décollage du marché algérien de l'automobile.

Le gouvernement tente, avec beaucoup de retard et de maladresses, de promouvoir le transport public, dans l'espoir d'infléchir la courbe des importations de véhicules. Ainsi, dans la capitale, le gouvernement tente d'aller vite dans l'extension du métro d'Alger, qui connait un vif succès, mais qui reste cantonné à une seule ligne, sans impact significatif sur le transport d'une ville de quatre millions d'habitants.

De plus, les travaux, techniquement complexes, devraient prendre plusieurs années, sans pour autant assurer un vrai maillage de la ville. Un tramway circule également à Alger, dans la partie est, alors qu'une quinzaine d'autres villes en seront dotées prochainement, comme Oran, où l'exploitation commerciale sera lancée en juin, Constantine, Annaba, Tlemcen et Sétif.

LE TRAIN AU CŒUR DU SAHARA

Le gouvernement algérien mise aussi sur le chemin de fer pour atténuer la pression sur le transport routier. Un immense programme, devant coûter 32 milliards de dollars, a été lancé pour doter le pays d'un système de chemins de fer performant en dix ans.

Ce plan inclut de grandes lignes nord-sud, et des transversales est-ouest, pour assurer un maillage de tout le territoire. Des études seront lancées pour envisager l'extension du réseau jusqu'à Tindouf et Tamanrasset. Les spécialistes se montrent sceptiques sur ces deux tronçons, car leur rentabilité semble hypothétique.

Pour l'heure, ont été engagés les travaux pour relier Alger à Hassi Messaoud, en passant par Blida, Laghouat, Ghardaïa et Ouargla.

Le tronçon Laghouat-Hassi Messaoud doit être réalisé, pour être relié à une autre boucle, celle du sud-est, qui passe par Touggourt et Biskra, pour atteindre Constantine.

Le financement du projet sera inclus dans la loi de finances complémentaire pour 2013, selon un responsable du ministère des transports.

A l'ouest, la ligne Oran-Béchar sera étendue jusqu'à Adrar.

A terme, le ministère des transports envisage une seconde boucle par le sud-ouest, pour relier cette ligne à Ghardaïa.

Pour l'heure, la ligne du sud-ouest transporte des marchandises du nord vers le sud, mais peu de choses en sens inverse, après l'abandon de la culture traditionnelle de l'alfa depuis plusieurs décennies.

De grandes prospections sont menées actuellement pour étudier la rentabilité de certains gisements miniers, en vue d'en exploiter certains et transporter leur produit vers le nord.

Au total, l'Algérie, qui exploitait 1.769 km de voies ferrées en 2008, est passée à 4.000 kms en 2012, alors que 2.200 kms sont en cours de réalisation. Dans deux ans, 6.000 kms seront en exploitation, et ce chiffre montera à 10.000 kms en 2017, selon M. Mustapha Nassim, conseiller au ministère des transports.

Parallèlement à ces nouvelles lignes, des travaux de modernisation ont été engagés. Toutes les voies du nord ont été ainsi dédoublées. Une partie, notamment autour d'Alger, a été électrifiée.

Il n'est pas question de lancer des TGV, mais toutes les lignes seront à grande vitesse (LGV).





Le train de banlieue de Constantine par le passé, assurait une bonne desserte vers El Khroub et Zighoud Youcef en matière du nombre des navettes et des horaires qui convenaient aux travailleurs. Puis tout ce dispositif est tombé à l'eau, remplacé par des bus de particuliers qui encombrent le secteur de la gare à Constantine ainsi que l'encombrement des routes vers ces deux destinations et dans les deux sens par des véhicules de particuliers. Aussi, une réhabilitation du rail est une nécessité pour limiter l'utilisation du véhicule personnel dans leur déplacement quotidien.
Karaali Abdelouahab - La sentinelle de l'environnement - Constantine, Algérie

26/03/2013 - 84913

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