Algérie - Elections présidentielles

Algérie - Des marches ce vendredi pour réclamer le départ du système : La mobilisation ne connaît pas de répit



Algérie - Des marches ce vendredi pour réclamer le départ du système : La mobilisation ne connaît pas de répit


Tout a commencé le 22 février 2019. Les Algériens sont sortis par milliers manifester pacifiquement leur rejet d’un 5e mandat pour le président Bouteflika et leur ras-le-bol d’un système injuste. Demain, sera une autre date.

Un autre 22 mars. Un mois déjà et la contestation ne connaît pas de répit. N’ayant pas apprécié la dernière sortie du président de la République à l’occasion de la journée de la Victoire, où il a parlé de la gestion de la période de transition, les contestataires ont accentué les appels sur les réseaux sociaux afin d’inciter à une marche grandiose demain 22 mars contre le prolongement du 4e mandat et le départ de tous les «ripoux».

La mobilisation ne s’estompe pas. Bien au contraire, les Algériens manifestent de plus en plus leur colère et leur impatience devant le mépris affiché par le clan Bouteflika et leurs soutiens. Ils refusent de lâcher prise tant que «ce camp» continue de diriger le pays comme une propriété privée! Les manifestants sont décidés d’aller de l’avant jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications très précises.

Les Algériens rejettent unanimement la feuille de route du Président. D’ailleurs, la principale revendication du rejet du 5e mandat, qui a rythmé le mouvement populaire depuis la journée du 22 février, a aujourd’hui disparu pour laisser place à une autre préoccupation, qui est le refus catégorique d’un prolongement du 4e mandat et de la violation de la Constitution.

«Dégagez, dégagez» est le mot d’ordre qui est souvent revenu lors des trois vendredis qui ont suivi le 22 février.

Au cours de cette semaine et dans plusieurs villes du pays, les manifestations ont déjà donné le ton de ce que vont être les marches de demain. Des magistrats, des greffiers, des avocats ont observé des sit-in de protestation pour demander le respect de la Constitution et ont dénoncé «la dérive constitutionnelle».

Des magistrats ont demandé le départ de Djamel Laïdouni de la présidence du Syndicat national des magistrats algériens, et la démission des membres élus du Conseil supérieur de la magistrature.

Après les robes noires, c’était au tour des blouses blanches d’occuper la rue. Des médecins, pharmaciens, chirurgiens dentistes et paramédicaux ont réclamé le changement et le départ de ceux qui sont à l’origine des maux qui rongent la société.

«Ni détartrage ni plombage, système dégage !» scandaient les travailleurs des établissements de santé d’Alger.

Le Syndicat des praticiens libéraux (SPL) et le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) ont appuyé cette manifestation pour dire: «Non aux faux certificats médicaux» et «Non au prolongement du 4e mandat.»

Mardi 19 mars, les étudiants ont également répondu à l’appel à la mobilisation pour se réapproprier cette date, qui correspond à celle du cessez-le-feu. Une date qui symbolise la victoire des Algériens et la défaite du colonialisme français. Ainsi, plusieurs débats ont été organisés en plein air dans des campus universitaires du centre et du sud du pays.

Les travailleurs de la formation professionnelle ont également investi la rue pour exprimer leur colère face à l’autisme du pouvoir en place quant aux revendications du peuple, et ont par la même apporté leur entière adhésion au mouvement populaire réclamant le départ du système.

La contestation s’est élargie aux éléments de la Protection civile qui ont défilé dans plusieurs régions du pays. Ces pompiers ont brisé les interdits pour marcher afin de réclamer un changement et l’amélioration de la situation des Algériens.

Nabila Amir


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