Algérie - Des intrants de Chine dans nos produits alimentaires: Danger dans nos assiettes…

La Chine est devenue le premier fournisseur de l’Algérie durant les neuf premiers mois de l’année 2013 avec, au compteur, 4,95 milliards de dollars d’exportations à destination de l’Algérie, selon les derniers chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes algériennes.

Durant les neuf premiers mois de 2013, l’empire du Milieu a réalisé 4,95 milliards de dollars d’exportations vers l’Algérie, soit 11,98% des importations globales du pays.

Par groupes de produits, l’Algérie a importé de ce pays asiatique 110 millions de dollars de produits alimentaires lors des neufs premiers mois de 2013, contre 91 millions dollars durant la même période de référence, soit une hausse de 21,62%.

Le triple concentré de tomates, utilisé dans l’industrie agroalimentaire, représente 0,48% du total des importations. Les achats de l’Algérie de ce produit s’élevaient à 24,6 tonnes durant les neufs premiers mois de l’année 2013 pour une valeur de plus de 23,5 millions de dollars.

Ce pays asiatique reste également le 12e client avec 2,53% des importations globales (1,25 milliard).

Etant donné que la Chine est le premier pays exportateur mondial de produits contrefaits, l’Algérie n’échappe pas à ce fléau planétaire.

Le directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, confiait récemment que 70% des produits contrefaits saisis provenaient de la Chine.

Pour les seuls dix premiers mois de l’année 2013, les services des Douanes ont saisi environ 376.642 produits contrefaits contre 781.000 produits en 2012.

Pas moins de 7 millions d’articles ont été saisis au cours des sept dernières années. Ceci pour la partie visible de l’iceberg. Tous les produits sont touchés: pièces détachées, appareils électroménagers, cosmétiques, robinetterie à gaz, cigarettes. Et même dans l’alimentaire.

Des associations des consommateurs rapportent que des intrants importés de Chine de qualité douteuse seraient utilisés dans l’industrie agroalimentaire, particulièrement dans les fabrications de jus.

Au ministère du Commerce, on balaie tout d’un revers de la main.

«Je peux vous rassurer, il n’y a aucun problème! Nous avons une parfaite maîtrise du contrôle des produits alimentaires. Tous les produits sont contrôlés au niveau des frontières si ce sont des produits finis, manufacturés ou préemballés ou ils sont contrôlés au niveau des usines avant d’être mis sur le marché», souligne Abdelhamid Boukahnoune, directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce.

La «preuve», selon lui, est que son département «n’a pas constaté d’intoxication alimentaire pour des produits alimentaires préemballés».

«Généralement, c’est au niveau des fast-foods que ça peut arriver», indique ce responsable.

Comme pour rassurer davantage, notre interlocuteur avoue que «le seul souci auquel nous faisons face concerne les produits industriels en raison du manque de qualification des agents, des outils d’analyses et des normes».

Pour couvrir les besoins des services de contrôle, le ministère du Commerce a recruté 8.500 agents depuis 2008, renforcé le réseau des laboratoires de répression des fraudes et créé un laboratoire national d’analyses pour élargir le champ de contrôle aux produits industriels.

Une tâche qui reste loin d’être une sinécure, particulièrement dans un marché national, devenu un dépotoir géant.

Hocine Lamriben