Algérie - Urbanisme

Algérie - Des EPIC pour la gestion des nouvelles villes



Algérie - Des EPIC pour la gestion des nouvelles villes




Le gouvernement a décidé de faire gérer la réalisation des villes nouvelles par des établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) «pour ne plus refaire l'erreur de Ali Mendjeli de Constantine.»

C'est ce que Abdelmalek Sellal a annoncé lors d'un point de presse éclair à partir de Annaba. Il avait constaté que les journalistes ne pouvaient travailler convenablement dans des conditions climatiques aussi dures. Il improvisera alors une brève rencontre avec les envoyés spéciaux et les correspondants locaux au niveau du salon de l'aéroport pour leur faire «un résumé rapide» de sa visite à Annaba. Il précisera que le programme du gouvernement qu'il coordonne accorde «une priorité absolue au logement.» Il préviendra cependant, qu'il faudra «éviter les erreurs du passé» et faire en sorte de construire vite et bien. C'est ce qui justifie le recours aux entreprises étrangères pour réaliser les nombreux projets de l'habitat. Réalisation qui ne doit désormais se faire, selon lui, que sur la base «d'une vision intégrée.» Des décisions devront donc être prises au cours d'un Conseil interministériel (CIM) que Sellal prévoit pour jeudi prochain. D'ores et déjà, il fait part de la création d'un EPIC pour la gestion de la ville de Draa Errich à Berrahal dans la wilaya de Annaba. Un établissement public qui, dit-il, «va être chargé de la gestion déléguée de la ville nouvelle comme nous l'avons fait pour Sidi Abdellah à Alger.» Il reconnaît que «les DUCH ne peuvent pas le faire.» Il explique alors que les EPIC permettent de «coordonner entre l'ensemble des intervenants dans la réalisation de ces nouveaux pôles urbains dont les études nous prennent 4 ou 5 ans.» Des villes qui doivent être construites avec, souligne Sellal, «de grands boulevards et tous les équipements nécessaires.» La même vision intégrée devra ainsi être élargie à l'ensemble du territoire national. «Nous sommes en train de réfléchir aux grands projets à Oran dont 27.000 logements dans le cadre de programmes sociaux, promotionnels et locatifs, qui devront être réalisés», dit-il. «Nous ne devons plus refaire l'erreur de la nouvelle ville de Ali Mendjeli à Constantine, il faut que les projets des pôles urbains qui vont être lancés doivent avoir toutes leurs infrastructures économiques, sociales et culturelles, administratives, même les cimetières, il faut qu'ils ressemblent à de véritables villes, et non pas à des cités-dortoirs, ils doivent être aérés par d'autres formes de construction que les immeubles», a-t-il affirmé.

«PLUS JAMAIS ALI MENDJELI !»

Il en sera de même pour ce qui des projets de construction de logements devant être lancés incessamment à Tamanrasset, Tindouf et Illizi. Sellal dira que ces entreprises feront appel à des bureaux d'études et consultants étrangers de haut niveau «pour ne pas tomber dans le problème de Ali Mendjeli, plus de cités dortoirs, plus de constructions illicites.» Le gouvernement est à la recherche d'autres assiettes foncières pour réaliser ses projets d'habitat. «On ne peut plus construire dans nos villes, il faut trouver des contreforts, pour ne pas toucher aux terres agricoles», note-t-il.

Le gouvernement reconnaît ainsi, après un énorme retard, que les cités-dortoirs ont été érigées vite et mal dans toutes les régions du pays. De nombreux écrits avaient pourtant dénoncé ces constructions hideuses avant même qu'elles ne soient achevées ni aussi répandues sur le territoire national mais les pouvoirs publics avaient préféré faire la sourde oreille. Aujourd'hui, le 1er ministre avoue publiquement que les cités-dortoirs couvent de nombreux fléaux sociaux, en l'absence de commodités nécessaires pour l'épanouissement de leurs habitants, notamment les jeunes. S'il a expliqué que les projets urbains doivent être réalisés désormais «convenablement», il ne dira pas comment le gouvernement va faire pour empêcher les cités-dortoirs de sombrer dans la délinquance. Il est dommage que les politiques ne puissent avoir de vision claire sur les dangers qu'après qu'ils pointent devant les portes des populations.

En attendant, il évoquera les problèmes susceptibles d'entraver la réalisation des projets de logements. Le 1er ministre avouera qu'il y a un manque de moyens matériels qui retardent cette réalisation sur tout le territoire national. «Le privé ne peut pas et ne veut pas mettre les moyens, il ne veut pas grandir», a-t-il affirmé. Autre inconvénient lié au premier, le coût de l'acquisition du logement social qui est de «350.000 DA maximum». Sellal évoque aussi le problème du manque de maîtrise de l'urbanisme et le commerce informel. «C'est aussi des problèmes qui s'inscrivent dans le cadre de la réhabilitation du service public», affirme-t-il. Il avoue que le retard accusé par le secteur de l'habitat est évalué à 1,5 million de logements, tous modes confondus (social, rural, LPA…). «On est en train de lancer des projets un peu partout pour que d'ici à la fin de l'année, on aura fait le maximum pour atteindre nos objectifs», indique-t-il. Autre fait, 45.000 logements ont été construits mais non encore distribués. «Il faut le faire sur les trois mois à venir», recommande-t-il.

L'éradication des marchés informels sera, selon lui, ainsi achevée d'ici à Ramadhan prochain dans tout le pays. Et c'est «Batimetal qui a été chargé de construire des marchés en préfabriqué pour un montant de 7 milliards DA, au profit des jeunes sur tout le territoire national», rappelle Sellal.





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