Le constat d’échec est des plus cinglants pour les agriculteurs, eux qui ont fait de cette culture un moyen pour rentabiliser leur activité agricole.
Après avoir misé sur la culture de la fraise, les agriculteurs se résignent à constater que cette filière ne peut plus aller au-delà des limites qu’elle a déjà atteintes. Le constat d’échec est pourtant des plus cinglants quand on sait que les agriculteurs ayant fait de la fraise la nouvelle vocation des plaines agricoles à Jijel sont dans le désarroi. Ils crient à l’échec et à la désillusion. Eux qui ont fait de cette culture un moyen pour rentabiliser leur activité agricole qui ne rapporte presque plus rien, selon leurs propres aveux.
Il y a tout juste quelques années, à la faveur des expositions organisées pour faire la promotion de la culture de la fraise, de nombreux agriculteurs ont avoué avoir fait le choix de ce fruit pour une raison de rentabilité.
“On s’en sort mieux, beaucoup mieux, que pour les autres produits”, ont-ils confessé.
Les surfaces réservées à la culture de la fraise ont augmenté d’année en année, même si elles sont restées faibles par rapport à la surface agricole utile (SAU).
Or, depuis un certain temps, c’est la désillusion. Des sources initiées font part que depuis les toutes dernières années, cette culture n’est plus ce qu’elle était. Certains parlent de grandes pertes subies, d’autres renoncent carrément à cette activité. Après s’être frotté les mains suite aux gains réalisés, l’heure est aux pertes.
De 18 millions de plants importés il n’y a pas si longtemps pour être cultivés à Jijel, les quantités importées sont passées cette année à 5 millions, voire moins, selon les déclarations du directeur de la Chambre d’agriculture. Plus que ça, certains parlent d’un prix de revient du kilo produit localement qui est largement plus cher que ce que coûte ce produit dans les marchés de gros de l’Est algérien.
C’est ce qui fait dire à certains que la fraise n’est plus à la fête à Jijel. Dans cette wilaya, à la faveur de l’engouement constaté pour cette culture, les autorités de wilaya et les services agricoles, avec le concours de la Chambre d’agriculture, ont instauré une fête de la fraise. Cette fête semble ne plus être à l’ordre du jour, suite au recul constaté dans la culture de ce produit.
Il faut dire que le développement de cette filière a été perçu comme un mauvais concurrent pour des cultures dites stratégiques, telle la tomate industrielle qui n’a quasiment plus aucune trace à Jijel.
“La fraise a aussi été une saignée pour les devises, puisqu’on importe les plants en monnaie forte pour une culture qui n’est nullement stratégique”, a déploré un ex-cadre du secteur agricole.
Photo: Un agriculteur procédant à la cueillette des fraises. © D. R.
Amor Zouikri
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Posté Le : 30/03/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Amor Zouikri
Source : liberte-algerie.com du lundi 30 mars 2020