Algérie

Algérie - CHAQUE JOUR, DES CENTAINES D’HECTARES PARTENT EN FUMÉE: UN ÉTÉ embrasé



Algérie - CHAQUE JOUR, DES CENTAINES D’HECTARES PARTENT EN FUMÉE: UN ÉTÉ embrasé


C’est un été des plus brûlants. D’origine volontaire ou accidentelle, les feux de forêt continuent de ravager le couvert végétal du pays. Il ne se passe pas une journée sans que l’on signale des départs de feu à travers les wilayas. D’Est en Ouest, des milliers d’hectares partent en fumée. Des centaines de milliers d’arbres réduits en cendres. C’est un désastre écologique auquel il sera difficile de remédier. Tout comme il est laborieux de lutter contre les feux qui ravagent les massifs forestiers chaque été. Cependant, il est urgent de mettre en place une stratégie de gestion de risques d’incendie.

Il y a lieu de revoir l’aménagement du territoire, de développer des techniques d’anticipation et de doter les services concernés de moyens modernes. Les forêts, qui sont un bien commun et précieux, nécessitent une mobilisation générale pour les préserver, car il y va de la survie de notre écosystème.

PLUS DE 100 DÉPARTS DE FEU ONT ÉTÉ ENREGISTRÉS

- Le couvert végétal ravagé à Tizi Ouzou

Après l’accalmie enregistrée durant l’été 2018, voilà que la région brûle à nouveau, quotidiennement, de toute part, perdant ainsi chaque jour un peu plus de ce qui reste de son couvert végétal déjà mis à rude épreuve.

Si durant la période allant du 1er juin au 25 juillet, la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré, selon la conservation des forêts, 108 incendies ayant ravagé une superficie totale de 1.483 hectares de végétation toutes catégories confondues, durant cette dernière semaine de juillet, elle a relevé, selon les bilans quotidiens de la direction de la Protection civile locale, plus de 100 départs de feu. Soit presque le même nombre mentionné durant le mois et demi précédent. Si durant les deux journées d’avant-hier vendredi et hier samedi, une relative accalmie a été enregistrée, la journée de jeudi a été infernale avec 16 départs de feu dont 6 qualifiés d’importants et qui ont nécessité la mobilisation de gros moyens parfois même aériens.

Ce fut le cas de celui enregistré, jeudi à la mi-journée, entre les deux villages de Tala Amara, dans la commune de Tizi Rached, et d’Ighil Guefri, relevant de Larbâa Nath Irathen, où, outre sa colonne mobile, la Protection civile a été contrainte de mobiliser deux hélicoptères pour maîtriser l’incendie avant qu’il n’atteigne les habitations qui étaient sérieusement menacées.

N’était la proximité du barrage de Taksebt qui a permis aux hélicoptères de se recharger rapidement en eau et d’agir à temps, tout un village aurait pu être dévoré par les flammes. Cinq autres incendies, non moins importants, ont été également enregistrés durant la même journée à Bouzeguène, aux Ouadhias, à Aït Yahia et à Aïn Zaouïa. En nombre, le plus important pic quotidien enregistré depuis le 26 juillet a été atteint le 28 juillet avec 39 incendies dont 11 qualifiés d’importants.

La veille, soit le 27 juillet, 20 incendies ont été enregistrés contre 23 le 26 juillet. Certains ont été des plus menaçants pour les habitants, c’est le cas, entre autres, mardi dernier, à Mokéna, dans la commune d’Ifigha, où l’incendie qui cernait le village n’a été maîtrisé qu’après une grande mobilisation des habitants qui sont venus prêter main-forte aux sapeurs-pompiers et aux forestiers qui avaient déjà déployé d’importants moyens.

Bien que le nombre d’hectares ravagés par ces incendies cette semaine n’ait pas encore été établi avec précision par la conservation des forêts, les vastes étendues noircies par les flammes laissent déjà deviner le lourd bilan qui sera dressé. Cela d’autant que ces incendies sont enregistrés cette fois dans des zones fortement boisées comme Yakourène, le Parc national du Djurdjura, Zekri et Aït Chafaâ.

À souligner que contrairement à l’été 2017 où les incendies avaient causé des victimes — des morts et des blessés — parmi la population locale ainsi que des pertes considérables de bétail et de récolte, cette année, du moins jusque-là, c’est surtout le couvert végétal de la région qui a pris un sérieux coup.



Photo: © Archives Liberté

Samir LESLOUS


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