Algérie

Algérie : Bientôt des moules et de la daurade dans nos assiettes


Algérie : Bientôt des moules et de la daurade dans nos assiettes
Pour l'instant, c'est la pénurie. Je suis en train d'ensemencer mais il faut encore attendre quelques mois' » A la ferme aquacole Orca Marine, à Aïn Taya, bonne adresse des amateurs de moules et des restaurateurs en quête d'huîtres, Boualem Khodja se prépare à sortir en mer pour relever ses pochons (sorte de filets) pour surveiller la croissance de ses coquillages. « Je me suis lancé en 1987 sur les conseils d'un ami français, raconte-t-il. Je suis parti apprendre le métier à l'étang de Thau (près de Montpellier) et j'ai ouvert la première ferme en Algérie. » Pour lui, les affaires marchent bien, mais avec 7 t de moules et 1 t d'huîtres en 2008, sa production reste très modeste et insuffisante pour le marché. Comme le relève l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'aquaculture en Algérie s'est nettement développée depuis le plan national de développement de l'aquaculture. En 1999, le pays ne produisait que 250 t ; en 2008, plus de 2700 t. Mais la part de l'aquaculture ne représente encore que 6% de nos ressources halieutiques totales, ce qui ne permet pas d'atteindre le ratio alimentaire préconisé par l'OMS et encore moins d'exporter. Mais les mesures du Plan national de développement agricole (PNDA) de 2001 commencent à donner des résultats.Pour Hichem Kara, directeur du laboratoire des bioressources marines à l'université Badji Mokhtar de Annaba, le boom de la production piscicole s'explique en partie par le vaste programme de repeuplement des eaux continentales entrepris par le ministère de la Pêche. « Avant 2001, la production était initialement due à l'exploitation des lacs Oubeira et Mellah (El Kala). Le programme de repeuplement de ces eaux continentales a permis d'introduire entre 2001 et 2006 plus de 55 millions d'alevins (différentes espèces de carpes originaires de Hongrie et une espèce de tilapia provenant d'Egypte) dans plus de 240 sites (lacs, retenues collinaires et barrages, bassins d'irrigation) répartis sur l'ensemble du territoire. » En parallèle, l'Etat a accordé à tous ceux qui souhaitaient se lancer dans l'aquaculture des subventions pour lancer leur projet. « Ce qui est mon cas, témoigne Boualem Khodja. En 2001, dans le cadre de l'aide à la relance, j'ai bénéficié d'une aide de 40%. »Le secteur devrait continuer à se développer puisque chaque wilaya porte au moins deux projets d'aquaculture. De nouvelles fermes parmi les huit en activité aujourd'hui devraient démarrer dans les semaines à venir, dont une à Rechgoun (Aïn Témouchent) spécialisée dans le loup et la daurade et une d'élevage de crevettes à Oued Zhor (Skikda) en coopération avec les Coréens. Quatre fermes d'élevage de tilapia financées dans le cadre du Fonds Sud et du Fonds des Hauts-Plateaux vont aussi être construites dans les chefs-lieux des wilayas de Béchar, Adrar, Tindouf et El Bayadh. Un centre de pêche continentale au barrage de Djorf Torba, avec pisciculture et élevage en étang des crustacés à Oued Guir, algoculture et écloserie d'eau douce ont également été annoncés pour la wilaya de Bechar. En Kabylie, six sites ont été identifiés pour accueillir des projets en aquaculture, ils sont localisés notamment sur la côte ouest, à la plage de Beni Ksila, à l'embouchure de Tighremt et à Oued Dass. Pour Rabéa Zerrouki, directrice de la pêche et des ressources halieutiques à la wilaya d'Alger, le pays a tout intérêt à développer l'aquaculture, en particulier en mer ouverte. « En plus de nos 1200 km de côtes, le littoral algérien bénéficie de l'influence du courant atlantique concentré en pigments chlorophylliens et en phytoplancton, de la nourriture variée donc, pour les coquillages filtreurs. Par ailleurs, l'aquaculture représente aussi une solution pour protéger nos ressources marines, ajoute-t-elle. Face aux pressions constatées, exercées par l'homme sur le littoral et aux dégradations de l'environnement marin, la conchyliculture littorale constitue un des outils de gestion intégrée de la bande côtière et des ressources littorales les plus performantes. »
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