A force de venir, l'assureur français Axa va finir par arriver… avant
janvier 2011 en compagnie de la BEA et du Fonds national d'investissements
(FNI). Sur un marché algérien encore balbutiant mais disposant d'un grand
potentiel de croissance, le groupe français engage un investissement
"gagnant-gagnant" sur le long terme.
Après avoir tenté, en avançant ses arguments, de s'installer à son
propre compte en Algérie depuis fin 2008, AXA s'est résolu à s'associer avec
des partenaires algériens selon la formule 49-51% instaurée par la loi de
finances complémentaire 2009. Sauf coup théâtre, le groupe français peaufine
avec le FNI et la BEA, la construction juridique qui doit assurer, d'ici la fin
de cette année, un partenariat " gagnant-gagnant ". Anne-Marie Idrac,
la secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur, en visite à Alger
durant la dernière semaine de septembre a été très explicite au sujet des
nouvelles dispositions économiques de l'Algérie. " "Pas de
récriminations, ni de doléances et encore moins de jugements, le message est
celui du pragmatisme et il est tourné vers les projets", a-t-elle martelé
lors de sa conférence de presse dans les locaux de la mission économique
française en Algérie. Il en va des nombreux projets que soutient le gouvernement
Fillon, dont celui d'Axa.
Le dossier de l'assureur
français devrait avoir suffisamment mûri pour entrer dans une phase
opérationnelle. Mme Idrac n'en n'a pas dit un mot. Mais, elle a
particulièrement insisté sur un " partenariat "gagnant-gagnant",
un partenariat de long terme avec la formation et la création d'emplois et le
transfert de technologies ".
Le groupe français Axa est
dans cet esprit " long terme " même s'il est quelque peu dépité de
n'avoir pu s'installer d'emblée à son propre compte. Cela fait bien deux ans
qu'il a monté un bureau d'études chargé de la préparation et du développement
de ses activités en Algérie.
Le leader mondial de
l'assurance n'a pu obtenir l'agrément pour les activités d'assurances des
personnes et d'assurances des personnes à cause du nouveau dispositif qui
oblige, depuis juillet 2009, l'investisseur étranger à prendre des partenaires
algériens à hauteur de 51%. Axa a essayé de faire valoir que le dépôt de son
dossier était antérieur à ce changement de législation, mais sans résultat. Au
final, l'assureur français s'est résolu à chercher des partenaires. La Banque
Extérieure d'Algérie (BEA), avec laquelle des discussions pour un projet de
bancassurance étaient très avancées, était tout indiquée.
Axa - Algérie est construit
avec la BEA, indiquent des sources au fait du dossier. Mais pas seulement la
BEA. La presse locale a avancé l'existence d'un montage dans lequel serait
impliqué le groupe Cevital de l'industriel Issad Rebrab. En fait, indique-t-on
de sources informées, cette hypothèse a été effectivement explorée mais elle
n'a pas dépassé le stade des projections préliminaires. Rien n'a filtré sur les
raisons de l'abandon de cette option. Ce serait la partie "secteur
public" qui n'aurait pas été emballée par cette idée, redoutant peut-être
une coalition privé local-privé étranger. Par contre, le Fond National
d'Investissement (FNI) est bel et bien impliqué. Il aurait entre 36 et 39% du
capital, entre 12 et 15% pour la BEA et 49% pour Axa-Algérie, indiquent nos
sources. Les négociations durent depuis des mois. Une durée excessive pour
certains, nécessaire pour d'autres, dont la partie française qui estime que les
pouvoirs et les responsabilités des uns et des autres doivent être définis
"au millimètre". S'il y a des filiales, il faut prévoir la
répartition du capital et fixer tous les mécanismes de fonctionnement.
Préparer l'avenir
En vertu des nouvelles dispositions économiques, Axa-Algérie aura
le management et donc logiquement une grande marge de manœuvre pour atteindre
les objectifs fixés. En substance, la construction juridique qui permettra la
naissance de ce partenariat devra intégrer toutes les dimensions des activités
d'assurances, les apports de chacun, et entre autres le système de répartition des
dividendes. Il s'agit de concrétiser clairement une approche foncièrement
"gagnant-gagnant", indiquent des sources informées.
Les trois partenaires "Axa-Fni-Bea" préparent surtout
l'avenir. Le marché algérien est considéré comme difficile et pas aussi rentable
qu'il n'y paraît. Par contre, son potentiel de croissance à l'avenir est
important. C'est sur potentiel que table le leader mondial Axa qui perçoit son
engagement en Algérie comme "un investissement sur le long terme". Si
le marché algérien reste embryonnaire comparativement à la Tunisie et le Maroc,
à Paris on perçoit comme une "anomalie" qu'un groupe comme Axa soit
absent "du principal marché du marché". Selon nos sources, cette
"anomalie" pourrait disparaître avant… janvier 2011.
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Posté Le : 05/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Bouazid
Source : www.lequotidien-oran.com