Algérie - Arret sur image: Un terrain à défricher

Qui fera découvrir l’Algérie aux Algériens ?

Sa faune, sa flore, sa diversité géologique et sa richesse paléontologique et archéologique sont des trésors que peu d’Algériens connaissent.

Comment peuvent-ils les connaître s’il n’y aucun volontarisme de la part des secteurs concernés que sont le tourisme, la culture et la communication. Combien de documentaires sur ces richesses ont été produits par la télévision nationale?

Et quand on parle de documentaires, on vise des produits télévisuels de qualité, réalisés par des spécialistes et non des publireportages ou des spots exotiques destinés à une promotion sommaire d’une région.

En tout cas, rares sont les reportages scientifiques qui ont été réalisés sur ces thèmes importants, devant permettre aux Algériens de découvrir leur patrimoine varié de nature à les pousser à aller à sa découverte à travers un tourisme culturel et scientifique organisé et encadré par des spécialistes.

Jusque-là, le bricolage l’emporte sur un travail sérieux qui joindrait l’utile à l’agréable. Si des travaux de recherches sont faits par les universités et autres amateurs, aucun travail de vulgarisation et de socialisation n’a suivi. La promotion du tourisme scientifique et culturel ne doit pas être destinée uniquement aux étrangers, d’autant plus que les Algériens sont également des inconditionnels du tourisme national et international.

Les Algériens commencent en effet à diversifier leurs destinations en ne se limitant pas à la côte et à la montagne qu’ils affectionnent pour la détente, le repos et le plaisir. Le Sud, devient de plus prisé par les touristes locaux qui veulent découvrir les immensités et la beauté du désert.

Mais leur soif d’apprendre des choses sur leur pays, notamment à travers les gravures rupestres qui représentent, pour eux, non seulement des chefs- d’œuvre artistiques qui ont traversé des millénaires et ont résisté au temps, mais un ressourcement et une quête identitaire. La prise de conscience identitaire explique l’afflux des touristes sur les sites archéologiques célèbres à travers toutes les régions du pays, mais beaucoup d’autres sites importants restent à vulgariser et d’autres à déterrer.

Cependant, s’agissant des sites connus et visités, les touristes se retrouvent souvent face à des guides qui n’en maîtrisent pas l’histoire même s’ils font l’effort d’aider les visiteurs à en comprendre certains aspects.

Abdelkrim Ghezali