Algérie

Algérie, années 1930



Folies coloniales / Algérie, années 30, c'est un spectacle de la compagnie Passeurs de mémoires à la Grande Halle de la Villette depuis le 4 mars jusqu'au 28 du même mois. Ce spectacle conçu et réalisé par Dominique Lurcel fait entendre « ce qu'a été le discours dominant, le politiquement correct de l'époque (coloniale), tel qu'il a été diffusé à partir des années 1860 et jusqu'à 1962, par les moyens les plus divers (chansons, cartes postales, brochures, revues, romans, cinéma, expositions') et, singulièrement, par l'école, tant publique que privée », indique Dominique Lurcel. « Sans ''esprit de repentance'' ni désir d'en découdre. Seulement parce qu'il est des trous de mémoire qui bloquent, parfois, l'élaboration d'un avenir commun, et réconcilié », ajoute Dominique Curcel. Dans ce spectacle d'une durée de 1 h45 (qu'on ne sent passer, pas de temps mort, ni de longueur), rythmé par des saynètes et des chansons, Dominique Lurcel fait un état des lieux du langage colonial, tel qu'il s'est exprimé lors des cérémonies de la célébration, à Paris et à Alger, du centenaire de l'Algérie française, en 1930. « Tout ce que vous allez entendre est véridique », est-il annoncé aux spectateurs d'entrée de jeu. Et le florilège est édifiant.Ainsi, la prise de la ville d'Alger est « une 'uvre de civilisation, une 'uvre généreuse » ; « l'Arabe est chapardeur », « qui dit arabe dit voleur » (Guy de Maupassant), « les races supérieures ont le droit de coloniser les races inférieures » (Jules Ferry). Pour clore cet état des lieux du discours d'une puissance coloniale triomphante, arrogante, méprisante et aveugle, Dominique Curcel en appelle à un autre discours, celui des « colonisés, qui sont chez eux », avec Ferhat Abbas et Mouloud Feraoun, à travers un extrait du Fils du Pauvre, Mouloud Feraoun qui a été assassiné par l'OAS, quinze jours avant l'indépendance de l'Algérie, est-il rappelé.


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