Le secteur agricole doit dégager quelque 200.000 hectares de terres irrigables et non exploitées à la pluviale au profit des éleveurs pour une alimentation correcte d’un million de vaches laitières afin de pouvoir couvrir les besoins totaux de la population en lait.
La filière lait souffre d’un manque flagrant de fourrages pour alimenter le cheptel bovin laitier. Le secteur agricole doit dégager quelque 200.000 hectares de terres irrigables et non exploitées à la pluviale au profit des éleveurs pour une alimentation correcte d’un million de vaches laitières afin de pouvoir couvrir les besoins totaux de la population en lait. C’est ce que demande Mahmoud Benchakour, président du Comité interprofessionnel du lait (Cil), qui estime que ces superficies peuvent être trouvées à travers le territoire national.
Pour l’irrigation, il suggère l’utilisation des eaux souterraines, notamment dans le Grand-Sud, ainsi que l’eau des stations d’épuration. Si cette condition n’est pas satisfaite, les éleveurs vont certainement abandonner cette activité car elle ne leur sera plus rentable. En revanche, si la culture fourragère est développée, ajoutée à l’encadrement technique et le financement et les diverses aides, l’autosuffisance sera atteinte, souligne M. Benchakour, dans les cinq prochaines années.
“C’est une filière très complexe parce qu’il y a plusieurs intervenants et qu’elle demande beaucoup d’organisation”, admet-il, précisant qu’un début d’organisation est ressenti sur le terrain, surtout avec l’installation de l’Office du lait (Onil), du Cil et des 9 Cril (comités régionaux).
Il met également l’accent sur la nécessité de mettre en synergie les efforts des éleveurs, collecteurs et transformateurs de lait pour un meilleur fonctionnement de la filière.
La création d’un réseau (de collecte) a, en outre, permis de tripler la production et de collecter plus de 700 millions de litres. Cela étant, l’Algérie continue d’importer des quantités importantes de poudre pour un montant annuel de 800 millions de dollars.
Par ailleurs, M. Benchakour plaide pour la révision de la prime d’irrigation, évaluée actuellement à 6.000 DA par hectare irrigué.
“Les éleveurs dans la situation actuelle sont dépourvus financièrement. L’activité n’est pas assez rentable pour leur permettre d’investir avec leurs propres moyens”, avoue-t-il lors de son passage hier sur les ondes de la radio Chaîne III.
Le cheptel dont dispose notre pays est estimé à 250.000 têtes de bovins laitiers modernes qui produisent environ 5.500 litres/an et à 600.000 têtes de bovins croisés dont la production avoisine les 4.500 litres/an.
Avec un tel nombre, l’Algérie ne pourra pas réaliser, du moins, à court terme, son autosuffisance en matière de production laitière.
À propos de la subvention du prix du lait fixé à 25 DA pour lequel certains éleveurs souhaitent une révision à la hausse, le président du Cil reconnaît que “le prix bas du sachet de lait tire vers le bas la production laitière nationale”.
Pour lui, il faudrait donc “trouver comment développer la production laitière locale sans pénaliser les consommateurs aux petites bourses”, suggère-t-il.
Badredine Khris
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Posté Le : 18/12/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: Liberté ; texte: Badredine Khris
Source : liberte-algerie.com du mardi 18 décembre 2012