Algérie

Algérie - Amara Benyounès à propos de la gestion des déchets ménagers: “Donner d’abord les conditions aux citoyens puis sévir”



Algérie - Amara Benyounès à propos de la gestion des déchets ménagers:  “Donner d’abord les conditions aux citoyens puis sévir”




Première du genre dans le secteur, la rencontre nationale des cadres du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville s’est tenue hier à l’hôtel Hilton d’Alger en présence du ministre Amara Benyounès (photo).

Rencontre sur le thème : “État de mise en œuvre du programme d’action 2012/2014” qu’il souhaite d’emblée dans son discours d’ouverture voir se renouveler régulièrement.

Brièvement un état des lieux et des projets des trois secteurs de son département ministériel sont passés en revue. De l’aménagement du territoire, il remet sur le tapis la volonté du gouvernement de donner un bon coup à la politique de création de nouvelles villes, de nouveaux centres de vie visant à désengorger les grandes villes.

“On ne peut se contenter de vivre sur 4% du territoire et abandonner le reste”, appuie-t-il.

Et d’expliquer que cela ne saurait être possible sans convaincre les autres secteurs.

“L’aménagement c’est d’abord une question d’activité. Si on ne fait rien pour la rendre active et attirante, personne n’irait à Boughezoul. Nous devons en conséquence intéresser les autres secteurs pour qu’ils nous accompagnent dans cette mission”, dira-t-il.

Mais il ne manquera pas de constater que la quasi-totalité des autres secteurs se comporte aujourd’hui en porte-à-faux avec les lois y afférentes. Aussi, insiste-t-il sur le fait de sensibiliser notamment les investisseurs à aller là où il faut.

Le programme gouvernemental à mener vise l’horizon 2030. Soit un peu plus d’une quinzaine d’années pour le réussir.

Autrement dit, 2015 constitue une halte importante d’évaluation. Pour voir où on va.

Au chapitre environnement, le ministre met le doigt sur le point faible à savoir la gestion des déchets ménagers dont il dira qu’il reste beaucoup à faire. Un secteur stratégique au point que la première réunion de l’actuel gouvernement a fixé ce point à l’ordre du jour.

“Depuis octobre 2012, nous avons ramassé environ 4 millions de tonnes de déchets ménagers et beaucoup reste à faire”, souligne-t-il, avant de rappeler que “le problème fondamental, ce n’est pas les campagnes d’assainissement mais il s’agit d’une affaire de gestion, et la propreté c’est du quotidien”.

C’est là où le bat blesse, justement et le ministre avoue qu’il n’y a pas assez d’entreprises spécialisées dans le transport et le traitement des déchets.

“Pour cela, il est question d’aller vers un partenariat public-privé afin de professionnaliser la gestion des déchets qui empoisonnent la vie des citoyens”.

Et d’ajouter: “Il ne faut pas responsabiliser les citoyens à tout bout de champ dans la situation que nous connaissons, nous devons d’abord donner les conditions aux citoyens et cela sera fait prochainement puis viendra le moment où il faut sévir”.

Du sachet en plastique, on notera la rengaine de la volonté d’éradiquer ce compagnon malgré lui du consommateur. Selon le ministre, nous consommons 15 millions de sacs en plastique par jour, soit plus de 5 milliards par an. Parallèlement et économiquement parlant, plus de 95% de ce produit sont importés. Aussi parler, selon notre interlocuteur, d’emplois n’est pas approprié quand on sait que seulement 2% de cette industrie est locale dont 90% sont dans l’informel.

“L’État ne va pas abandonner ces emplois mais il y aura une réflexion sur le sujet”, rassure le ministre.

Cependant, ce qui reste une énigme, c’est cette histoire du million de couffins que le secrétariat à l’Environnement a médiatisé mais dont Amara Benyounès dit ignorer tout de cette question. En avril dernier, Mme Dalila Boudjemaâ avait, en effet, confirmé, lors de la rencontre organisée à El-Oued sur la protection du consommateur, que ces couffins seront confectionnés dans cette région par une main-d’œuvre locale dont un bon nombre seront distribués aux ménages, ce qui contribuera à la création d’emplois pour les jeunes.

L’étonnement du ministre répondant par “je n’ai pas pris connaissance d’une quelconque facture dans ce sens”, serait-il synonyme d’une discordance dans le discours politique de ce secteur?

Des éclaircissements s’imposent.

Ali Farès



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