Algérie

Algérie -– Allemagne : Prosélytisme, sécuritaire et énergie bien sûr



La chancelière allemande compte parler prosélytisme avec le Président Bouteflika parce que, nous dit une source de son gouvernement, « ses services ont été saisis par les églises, pour attirer leur attention sur une loi algérienne, dont les dispositions inquiètent ».

Les propos sont d'une source gouvernementale allemande qui a tenu, à l'instar de tous les responsables allemands, à garder l'anonymat parce que, nous a-t-elle dit, « je suis un fonctionnaire et les politiques n'aiment pas quand on parle à leur place».

« Quand elle sera à Alger, la chancelière visitera en principe une mosquée parce que nous estimons que c'est important », nous a déclaré cette source jeudi dernier à Berlin. En fait, ce qui est important pour les Allemands, c'est qu'Angela Merkel « mette l'accent sur les questions religieuses », ajoute notre source. Et ce qui l'est plus, c'est de lier cette discussion au prosélytisme mais dont les effets inquiètent les autorités algériennes.

« Sans créer l'impression que nous voulons nous immiscer dans les affaires internes de l'Algérie, nous avons constaté avec un certain étonnement, qu'il y a une nouvelle loi sur la pratique des cultes en Algérie, dont certaines dispositions ne correspondent pas à notre vision de la liberté religieuse », explique le haut responsable allemand. Mais, lui avons-nous dit, la loi n'interdit la pratique d'aucune religion mais elle réglemente sa pratique, il faut en premier que ça se fasse dans un lieu légal, autorisé... « Qu'appelez-vous lieu légal, autorisé ? », nous a-t-il demandé pour souligner que « chez nous, la pratique de la religion c'est tout à fait libre, même si ça se fait dans des maisons et le prosélytisme n'est pas interdit chez nous ». Pour notre interlocuteur, « le prosélytisme n'a rien à voir avec les traditions des pays, mais c'est un droit de l'homme qui est universel, on ne peut se taire sur ça ». Et si Merkel a décidé d'en parler à Bouteflika - « elle trouvera la manière pour le lui dire » - « c'est parce qu'après ce qui s'est passé en Algérie, les églises ont réagi et nous ont écrit, il est clair que c'est un problème pour nous », affirme la source du gouvernement allemand.

Pour la coopération en matière de sécurité, « nous serons intéressés d'entendre les autorités algériennes pour savoir comment elles conçoivent la sécurité », nous dit ce haut responsable. Il estime que « malheureusement, nous constatons l'aggravation de la situation sécuritaire en Algérie avec la reconstitution d'El Qaïda dans le Maghreb, nous avons appris la prise d'otages autrichiens, enfin pas en Algérie mais dans la région, nous aimerions savoir comment le gouvernement algérien a réagi à cette prise d'otages ». Notre source berlinoise affirme que « nous essayons de coopérer le plus possible dans le domaine sécuritaire, c'est un sujet très important pour nous et pour les autorités algériennes, le sécuritaire c'est délicat ». Aux yeux des responsables allemands, « la nouvelle restructuration d'Al Qaïda fait que le terrorisme connaît une nouvelle évolution, El Qaïda de 2001, c'était une structure opérationnelle, aujourd'hui, ça a changé. Mais le terrorisme, c'est d'abord un problème algérien et du Maghreb, nous n'avons pas de liens directs mais l'avoir devant sa porte... ».

Lors de sa visite à Alger les 16 et 17 juillet prochain, la chancelière allemande prévoit aussi de rencontrer la société civile. « C'est pour s'enquérir des droits de l'Homme, de l'état de la gouvernance, de la démocratie », est-il dit. Ce genre de rencontre « hors champ politique » est présenté par les responsables allemands comme étant un moyen pour se rapprocher davantage du pays qui est visité.

« La chancelière s'intéresse beaucoup à l'évolution de la société civile, elle veut ainsi sentir le pays», nous dit la source gouvernementale.



«L'Algérie est le 6e fournisseur
de l'Allemagne en hydrocarbures»



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