Algérie

Algérie-Allemagne : Des accords et des promesses


Des accords ont été signés entre Algériens et Allemands, le reste ayant été discours de circonstance empreints de grands principes politiques et de promesses.

C?est la chambre algéro-allemande de commerce et d?industrie qui a regroupé mercredi à l?hôtel Sheraton une poignée d?hommes d?affaires algériens et allemands sous l?oeil des ministres comme Hamid Temmar, Chérif Rahmani ou El Hadi Khaldi. Ce sont près de 13 PDG de grandes sociétés allemandes qui ont accompagné la chancelière dans son voyage en Algérie mercredi et jeudi derniers. L?on a dénombré quelques PDG d?entreprises algériennes au niveau de la salle où se tenait le forum économique dont le plus en vue a été incontestablement le PDG de Sonatrach.

Ce qui a mal caché une certaine tiédeur algérienne à cette manifestation. «Nous avons avec les Allemands un problème de langue, c?est très difficile de communiquer avec eux, c?est donc un handicap, en plus ce sont les grandes entreprises qui sont venues, à chaque fois, le forum algéro-allemand fait la même chose, les nôtres, mis à part le groupe Sonatrach, n?ont pas le même gabarit, nous aurions voulu qu?ils ramènent leurs PME, c?est ce qui nous intéresse le plus», nous a dit un responsable d?une institution algérienne de commerce et d?industrie.

A la fin de la rencontre, une joint-venture a été signée entre une filiale algérienne de Rabrab et une entreprise allemande pour un capital détenu à hauteur de 50% par chaque partie. L?on prévoit par cette alliance la production de piliers en béton et leur exportation vers le sud de l?Europe. Le 2e accord a été signé par El Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, et le PDG de Knauf Afrique du Nord. Il prévoit l?ouverture au niveau du centre de formation Fleurus Algérie d?une nouvelle filière de production de plâtre. Pour plus de précisions, le responsable allemand nous dira en aparté non sans un sourire que «introduire cette filière dans ce centre permettra aux jeunes de créer des micro-entreprises aux mains d?or». La création du centre de formation Fleurus Algérie a coûté selon lui 800.000 euros. Il a formé en 2007, 300 personnes dans des activités diverses de plâtre et dérivés. «Nous envisageons d?en former 500 d?ici à la fin 2008», nous a-t-il précisé.

Avant, le ministre de l?Industrie et de la Promotion de l?investissement a présenté à l?assistance la stratégie industrielle. Abdelhamid Temmar a proposé d?emblée aux hommes d?affaires de l?Etat fédéral d?investir dans les entreprises publiques que «des Allemands ont équipées durant les années 70 et qui devraient revenir pour leur redonner vie».

Il estime que «l?Allemagne n?est pas aussi présente et aussi dans ce qu?il faudrait qu?elle soit». Son rappel de la ratification par les deux pays d?un traité de non double imposition lui fera dire «pour nous, l?ordre est pratiquement établi en matière de textes et de lois, cela ne signifie pas qu?il est total, cela demande du temps». Il prévient que «organiser l?économie pour redémarrer l?instrument de production, en Algérie ça ne se passe pas comme ça parce qu?on a un problème avec les IDE».

Pour y remédier, «nous avons lancé une nouvelle politique économique: la stratégie industrielle qui est une série de politique». Temmar en cite 4 à savoir le dispositif d?encouragement de l?investissement pour lequel «nous avons décidé une baisse du taux d?imposition de 45 à 19%, nous sommes ainsi le pays le moins protégé et le plus moderne de la région»; la privatisation «par laquelle le transfert de propriété n?est pas vraiment visé mais la relance de la production, les entreprises équipées par les Allemands dans les années 70 sont à votre disposition pour le faire». En soulignant: «On fait exprès lentement la privatisation parce que nous n?avons pas besoin d?argent mais de technologie». La politique de mise à niveau qui concerne selon lui 2.500 à 3.000 entreprises «que nous pourrions remettre à flot». Et enfin le redéploiement du secteur public qui concerne les secteurs de l?acier, du ciment, «des activités de très grande noblesse sur le plan industriel». Il est question dans ce cadre, dit-il, de «reconstituer les entreprises publiques viables et de les ouvrir aux partenaires étrangers comme ce sera le cas pour celles de la pétrochimie, l?agroalimentaire, les chantiers navals, l?automobile, le tourisme, les services d?appui à l?entreprise». Il indique que «l?Algérie vise le contexte euromed parce que l?Europe a faim de toutes ces activités». L?UPM est, ajoute-t-il, en outre «extrêmement important pour nous, il faut que nous y soyons».

Quelles sont vos priorités pour faire avancer votre pays ? lui a demandé un PDG d?une entreprise allemande.

«Terminer la stratégie, l?ouverture de marchés de capitaux, les investissements, réaliser le transfert de technologie et de l?innovation, et former les ressources humaines, le problème des infrastructures étant réglé», lui a-t-il répondu.

Le ministre délégué allemand de l?Economie et des Technologies a, lui, fait part de sa volonté de créer «des situations gagnant gagnant». En précisant que «il ne s?agit pas pour nous de brader l?économie algérienne mais d?instaurer une véritable relation de coopération et de partenariat pour sa modernisation». Pour lui, «la signature des deux accords entre des PME, c?est le type de coopération dont je rêve pour nos deux pays». L?intégration régionale représente par ailleurs, aux yeux de Bernd Pfaffenbach, «une clef pour plus de croissance dans la région, un critère décisif pour plus d?investissement» tout autant que «l?adhésion de l?Algérie à l?OMC». Le tout, il le soutient par «un objectif commun, associer plus de partenaires dans les accords de libre-échange entre l?UE et le pourtour méditerranéen». Il veut aussi «renforcer l?engagement de nos entreprises déjà présentes dans le gaz algérien».

Le directeur de la chambre algéro-allemande a souligné avant eux que «créée en 2005 avec 45 membres, la chambre en compte aujourd?hui 520». Le directeur de la CACI interviendra, lui, en tant que président du Conseil d?hommes d?affaires algéro- allemand créé en 1997. «Le volume d?investissements allemands directs et indirects en Algérie est de 400 millions d?euros, faible certes, mais a toujours été accompagné d?un transfert de technologie et de formation», dira Mohamed Chami. Il relèvera «un fait relativement rare, la visite de deux chanceliers allemands dans un intervalle relativement court, nous avons développé nos relations de coopération industrielles plutôt que commerciales, l?Allemagne constitue pour nous un partenaire de choix».




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