Algérie - Handball

Algérie - Alain Portes, ancien entraîneur national de handball, revient sur sa situation avec la FAHB: "J'ai évité le TAS par respect aux Algériens"



Algérie - Alain Portes, ancien entraîneur national de handball, revient sur sa situation avec la FAHB:


Alain Portes, l’ancien entraîneur national de handball, qui avait décidé de se retirer de son poste, début 2022, faute de la régularisation de sa situation financière, nous a adressés une lettre dans laquelle il explique les raisons de son départ de la barre technique des Verts.

«Mon contrat devait se terminer après les Jeux méditerranéens d’Oran. Après le TQO de Berlin en mars 2021, je n’ai pas eu l’autorisation de venir à Alger (c’était la période du Covid), malgré mes nombreuses demandes auprès du président de la FAHB, Habib Labane, qui me disait que ce n’était pas possible d’avoir les autorisations. J’ai réussi à venir en demandant l’intervention de l’ambassade d’Algérie en France pour rencontrer le président de la FAHB et le ministre.

Quand je suis arrivé à Alger, le président Labane a tout de suite été arrêté. Je ne l’ai pas vu! J’ai expliqué au ministre, Abderrazak Sebgag, que les derniers mois de salaires de mon contrat n’avaient pas été versés et que j’étais prêt à prendre l’équipe pour faire une médaille aux Jeux méditerranéens d’Oran.

Il m’a fait la promesse de régler mes salaires et de prolonger mon contrat, je n’ai toujours pas été payé et c’est Monsieur Rabah Gherbi qui a encadré l’équipe aux JM d’Oran…

L’Algérie me doit de nombreux mois de salaires: mon dernier salaire versé est celui de novembre 2020.

Ce qui veut dire que j’ai fait le Mondial 2021 en Egypte sans être payé (rappelez-vous la «remontada» de 7 buts contre le Maroc pour accéder au second tour!).

J’ai ensuite accompagné l’équipe nationale à Berlin pour le TQO (j’avais qualifié l’équipe en prenant la médaille de bronze lors de la CAN 2019 en Tunisie).

Je précise que mon contrat avait des objectifs qui m’étaient fixés: j’ai fait mieux!

La qualification au TQO n’était pas demandée! On me demandait seulement une place dans les 5 premiers de la CAN…

A mon arrivée à Alger en été 2019, la première personne que j’ai rencontrée, c’est le ministre Raouf Salim Bernaoui. Il m’a expliqué ce qu’on attendait de moi. Pour préparer ce Mondial, j’ai travaillé quasiment 4 mois sans coupure avec mes joueurs: nous étions isolés à cause du Covid.

Nous étions donc coupés de nos familles. Mais je ne me plains pas car j’ai pris un plaisir énorme à travailler avec ces joueurs qui ont progressé et dont beaucoup ont pu trouver des contrats professionnels à l’étranger par la suite.

La veille de notre départ pour Le Caire, le ministre Sid-Ali Khaldi m’a remercié devant mes joueurs et la presse sportive algérienne pour la qualité de mon travail et pour mon investissement.

Donc nous étions en stage permanent! Aucun entraîneur national n’a fait ce genre de choses dans le handball: Aucun!!!

J’ai été très fier lorsque l’Algérie m’a appelé pour prendre en main son équipe nationale. Je considère votre pays comme une grande nation et surtout comme un grand pays de handball. J’ai voulu, pendant 2 ans, être digne de la confiance qui m’a été faite en me confiant ce poste d’entraîneur national.

J’ai tout donné pour mes joueurs! Tout! Avec mon adjoint Tahar Labane, nous avons beaucoup travaillé dans le sérieux et le plaisir avec des joueurs qui adhéraient à 200% à ce que nous proposions. Hichem Boudrali nous a rejoints pour le Mondial en Egypte. Il était aussi sérieux que Tahar.

Mon souhait était qu’après mon départ, Hichem et Tahar prennent ma succession: ils en avaient la compétence. Ils étaient prêts! Après un mois passé à Alger pour rencontrer les gens qui pouvaient débloquer ma situation (j’ai notamment vu le président du Comité olympique, aujourd’hui ministre des Sports, Abderrahmane Hamad, qui s’est engagé à m’aider), je suis rentré en France… à mes frais (comme pour me rendre à Alger d’ailleurs)…

En conclusion, des professionnels de la justice m’ont incité à faire appel au Tribunal arbitral du sport (TAS). J’ai stoppé la procédure car je ne souhaite pas rentrer en conflit avec les Algériens. J’ai rencontré des personnes formidables durant mes 2 ans chez vous.

Les joueurs, le staff, mais aussi le personnel des hôtels où j’ai résidé (Zéralda, Annaba, Alger…) et j’ai fait beaucoup de belles rencontres. Je ne veux pas gâcher l’aspect humain de mon passage en Algérie par une procédure en justice (qui, si je gagnais, pourrait poser des problèmes sportifs à l’équipe nationale).

Je considère qu’on ne me respecte pas en ne me versant pas mon dû. J’ai pourtant toujours honoré ma fonction d’entraîneur national en donnant le meilleur. Je souhaite à l’Algérie d’avoir des entraîneurs nationaux algériens ou étrangers, qui s’investissent autant que moi dans leur travail. J’ai rencontré les 4 derniers ministres des sports de votre pays, ce qui démontre l’implication de l’Etat algérien dans le suivi du handball!

Pour conclure, j’espère encore que la raison va l’emporter et que mes salaires me seront versés. Un grand pays comme l’Algérie ne peut pas traiter ainsi quelqu’un qui a travaillé pour le pays, qui plus est avec succès!».






Photo: Alain Portes, l’ancien entraîneur national de handball

Ahmed Ammour




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