- L’activité oléicole est-elle vraiment organisée au niveau local?
Cette activité ne dispose d’aucune organisation pour l’encadrer en vue d’améliorer sa productivité, ni pour la conformité des conditions de transformation des olives assurée par plus de 200 huileries tous types confondus. La mise en marché de l’excèdent de ces produits dont l’essentiel est autoconsommé n’a pas bénéficié pour sa part d’aucune normalisation.
Les services de l’agriculture ne sont pas chargés d’assurer cette mission en dehors du simple octroi du soutien de l’Etat par le biais du CTW (Comité technique de Wilaya) en faveur des opérateurs et agriculteurs. Aussi, le non emploi de produits chimiques ni en fertilisants ni en produits phytosanitaires, n’autorisent pas pour autant les huiles produites à disposer du critère «Bio» au regard du taux d’infection par la mouche de l’olive qui dépasse largement le seuil toléré par la règlementation internationale, qui a arrêté des normes de commercialisations incompatibles avec les huiles extraites ici pour plusieurs raisons.
- Des enveloppes faramineuses ont été injectées pour développer cette filière...
Certes, les interventions financières opérées par les pouvoirs publics pour le soutien du programme de développement de la filière oléicole seront soumises à rude épreuve sur un terrain miné par de très nombreuses difficultés, à savoir; un relief le plus souvent accidenté, occupé par des vergers en majorité extensifs (50 à 100 oliviers /ha), subissant de plus en plus une partition pour cause d’héritage.
Le manque de professionnalisme dans les conduites culturales se conjugue à l’absence de fertilisation, accentuant le phénomène d’alternance et la faiblesse des rendements. Les mauvaises conditions de transport et de stockage des olives s’ajoutent à une exploitation inappropriée des équipements d’huilerie, de grande technologie, acquises pour la plupart avec le soutien financier de l’Etat, mais qui génèrent des huiles de qualité inférieure au regard des exigences du Conseil oléicole international dont l’Algérie est membre. En l’absence de recyclage des résidus, ces derniers sont jetés dans la nature contribuant à l’insalubrité de l’environnement déjà gravement affecté.
- On constate un regain d’intérêt des populations pour l’oléiculture, mais le prix de l’huile ne cesse d’augmenter…
On relève des difficultés d’ordre socioprofessionnel comme le peu de dynamisme des agriculteurs, toujours dans l’attente des initiatives de l’administration. Cet état d’esprit de dépendance vis-à-vis du soutien de l’Etat s’est installé depuis l’avènement du programme national de développement de l’agriculture, en l’absence de mécanismes de construction d’une véritable filière. Il y a donc quasi absence d’esprit de filière et d’amélioration des conditions de fonctionnement de cette activité et de construction d’un marché rémunérateur.
Le prix de l’huile d’olives est passé de 300 DA/litre en décembre 2011 à 600 DA en décembre 2014, soit une augmentation du prix de 25 % par année par rapport à une qualité d’olive qui n’a pas évolué.
Le regain d’intérêt des populations rurales vis-à-vis de l’oléiculture, encouragé par le soutien de l’Etat n’a pas engendré pour autant une évolution dans les comportements vis à vis de l’exploitation de cette culture, prédominée par des habitudes anciennes incompatibles avec tout esprit de développement.
Amar Fedjkhi
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Posté Le : 29/03/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Amar Fedjkhi
Source : elwatan.com du jeudi 26 mars 2015