Algérie (Aïn Témouchent) - ELLE SUSCITE L’INTÉRÊT DES AGRICULTEURS: Cap sur le développement de la culture du colza

La wilaya d’Aïn Témouchent, qui a été retenue parmi les wilayas pilotes pour le développement du colza, destiné à la production d’huile alimentaire et d’agrocarburant, prévoit pour cette saison agricole 2021-22 la plantation de semis sur une superficie de plus de 200 ha.

La culture du colza suscite déjà un engouement de la part de nombreux agriculteurs qui ont émis le vœu de se lancer dans cette nouvelle culture. Actuellement, ils sont pas moins de 87 fellahs qui sont inscrits sur la liste d’adhésion à ce programme de plantation du colza pour une superficie estimée à 285 ha.

C’est ce que nous a appris Bellemou Ahmed, président de la Chambre d’agriculture de la wilaya d’Aïn Témouchent, lors de la journée d’information et d’étude organisée dimanche dernier au niveau de la maison de l’environnement sur l’expérience tunisienne dans le domaine de la culture du colza, animée par le Tunisien Abouda Chtoudou, ingénieur en agriculture.

La rencontre à laquelle ont participé les représentants de la direction des services agricoles, de la Chambre d’agriculture, de l’UNPA, des deux CCLS de Hammam Bou-Hadjar et d’Aïn Témouchent, ainsi que d’une centaine de fellahs concernés par ce projet, en particulier les céréaliculteurs, a été une occasion pour s’informer sur l’organisation logistique sur les techniques utilisées dans la culture dans l’expérience tunisienne.

À ce titre, l’animateur tunisien a révélé que cette culture a été lancée en Tunisie depuis déjà sept ou huit années à travers le pays.

“Nous avons tenté de faire connaître l’expérience tunisienne dans ce domaine, d’autant plus qu’il s’agit du même climat et d’une pluviométrie qui se ressemblent dans nos deux pays”, a-t-il indiqué.

Selon lui, la culture du colza présente plusieurs avantages.En plus du fait qu’elle soit largement cultivée pour la production d’huile alimentaire et d’agrocarburant, cet oléagineux est une plante riche en huile, mais aussi en protéines végétales, aux débouchés divers, dont l’alimentation humaine et animale, la chimie végétale et la source d’énergie renouvelable.

Le colza est utilisé dans des terres de céréaliculture en jachère, notamment de blé dur et de blé tendre, afin d’améliorer leur rendement, dans la mesure où celui-ci passera de 5 q/ha à 20 q/ha, selon Bellemou Ahmed. Aussi, celui-ci est riche en azote qui pourrait attaquer les maladies, les mauvaises herbes et tous les problèmes qui pourraient surgir au niveau des champs, en plus qu’il présente les mêmes besoins en termes de pluviométrie que ceux des céréales.

En effet, pour la réussite de cet ambitieux programme, “les responsables comptent sur l’apport des deux CCLS qui devront se préparer pour mettre à la disposition des fellahs tous les équipements et matériels nécessaires au même titre que les semences”, nous apprendra Bellemou, qui espère qu’il y aura un bon rendement.

Rappelons qu’à la fin de l’année 2020 deux fermes pilotes ont été choisies au niveau de la wilaya pour lancer les premiers semis de colza sur une superficie globale de 20 ha qui ont été accordés à la wilaya et répartis équitablement à travers ces deux fermes pilotes implantées l’une à Aïn Kihal et l’autre à Aïn Tolba.

Cette opération entre dans le cadre du développement des cultures alimentaires stratégiques pour l’extraction des huiles afin de réduire la facture d’importation de l’huile de table. Elle a donné lieu à un rendement de 7 q/ha, sachant que les conditions climatiques de la saison agricole écoulée étaient défavorables avec une pluviométrie insuffisante.

Lors de cette rencontre, les fellahs ne se sont pas empêchés d’exprimer leur souhait de voir leurs demandes de culture du colza aboutir et qu’elles soient accordées par le ministère de l’Agriculture en augmentant la superficie de plus de 200 ha fixée actuellement.



Photo: Le colza est une plante riche en huile, mais aussi en protéines végétales, aux débouchés divers. © D. R.

M. LARADJ