Déclaration politique
Par Dr Ahmed BENBITOUR
Alger, le 03 mars 2014
Dès Mars 2001, j’avais averti que l’Algérie se dirigeait vers l’autocratie, le blocage généralisé et une quasi-paralysie, au moment où le pays disposait de tous les atouts pour un décollage économique et une stabilité politique.
En Juin 2001, j’avais proposé un programme politique de sortie de crise par « l’unité dans la diversité » qui devait s’appuyer sur des élections présidentielles anticipées au mois de Juin 2002.
A l’approche de l’échéance normale du premier mandat du Président de la République, j’avais annoncé une vision qui aurait permis , à toute la société, de prendre son destin en mains et de faire des élections présidentielles de 2004, le début de solutions durables et d’un système nouveau fondé sur la rationalité, l’efficacité, la clairvoyance et la bonne gouvernance.
Dans «le Manifeste pour l’Algérie» de Décembre 2003, j’avais appelé à la constitution d’un front patriotique unifié pour une véritable transition démocratique.
En Mai 2011, j’avais dans une «lettre programme à tous ceux qui ont à cœur de sauver l’Algérie», proposé l’organisation d’une période de transition démocratique sur quinze mois pour se terminer par des élections présidentielles anticipées.
En Décembre 2012, j’avais annoncé ma candidature pour les élections présidentielles d’Avril 2014 avec un programme pour une Algérie de paix de justice et de prospérité.
Aujourd’hui, un diagnostic scientifique et rigoureux de la situation du pays et de l’avenir de la Nation Algérienne confirme la nécessité du changement de tout le système de gouvernance et non se contenter du changement des personnes.
Mais le changement n’est dirigé, ni contre une personne, ni un groupe de personnes, ni une institution quelconque.
Le changement c’est l’endiguement de la crise, la construction d’institutions solides, la promotion de la citoyenneté, la consolidation de la démocratie et sa protection contre le statut quo ou la régression, la protection du territoire national et la sauvegarde de l’unité nationale, le développement économique et social digne des ressources humaines et naturelles dont jouit le pays.
Nous avons travaillé pour que ces élections soient l’opportunité pour un changement pacifique.
Cependant, force est de constater la persistance de la fermeture des canaux les plus efficaces pour la mobilisation du peuple autour des idées et des actions de la sauvegarde de la Nation Algérienne.
L’usage inconsidéré des deniers publics, le maintien d’un gouvernement dont les membres sont notoirement connus pour leur allégeance au candidat Président, la défaillance des mécanismes de régulation de la société par l’instrumentalisation de la justice, la vassalisation de l’administration, la confiscation des médias audio-visuels publics, font que les élections d’avril 2014, se présentent, une fois de plus, comme une rupture du pouvoir avec le peuple.
En réalité, les urnes ne seront qu’un leurre et une piraterie légalement soutenue.
Une fois de plus, en Algérie, les forces de la fraude auront pris le dessus sur l’argumentation convaincante.
La constitutionnalité et la légalité étant bafouées, que restera-t-il au peuple, autre que le parallèle à l’Etat et la disqualification de tout ce qui émane du pouvoir.
D’où mon retrait de ces élections et ma solidarité active avec mes partenaires politiques qui ont lancé un appel au boycott.
A ceux qui se sont mobilisés pour relever le défi de la collecte des signatures pour mon dossier de candidature, malgré la lourdeur administrative et face à une société civile écrasée par plus de dix années de violence et une autre décennie d’autoritarisme ainsi que « le fait du prince ».
Aux femmes et hommes de sagesse et de lumière qui m’ont apporté un soutien réconfortant.
A la jeunesse, aux marginalisés et aux compétences nationales qui se sont engagés avec moi parce qu’ils ont compris qu’il s’agit d’une affaire de conviction, celle de la démocratie, de la bonne gouvernance et du bien-être des populations et non une affaire de personne.
A la seule voix qui reste, celle de notre presse et des professionnels engagés,
Je dis, merci pour votre soutien. Le combat continue ! Nous travaillerons, ensemble, à la mise en place des instruments adéquats pour la poursuite de notre engagement politique pour une Algérie de paix de justice et de prospérité
Aux forces du changement, je dis la nécessité d’actions politiques d’envergure avec la forte mobilisation du peuple.
Nous proposons les missions suivantes :
- Préparer une feuille de route qui définit le projet de changement du système de gouvernance et les étapes de sa mise en œuvre.
- Définir les principes qui guideront les parties prenantes à ce projet.
- Préparer un pacte social comme base de la Nouvelle Constitution où seront bannis le monopole du pouvoir par des groupes immoraux et/ou incompétents, ainsi que le détournement de l’Etat au profit d’intérêts privés.
- Communiquer et débattre le contenu du pacte social pour l’adopter.
- Mettre en place un comité provisoire pour la conduite du projet à l’échelle nationale.
Pour conclure, j’insisterai sur notre responsabilité à tous devant notre peuple et le monde.
Il ne suffit pas de s’opposer fermement à l’échec et ses symboles, mais il faut mobiliser les conditions du succès et les défendre.
Notre pays ne peut plus continuer à vivre d’espoirs sans cesse reportés. La reprise en mains de notre destin ne peut plus être différée!
C’est l’heure de la mobilisation du peuple pour la sauvegarde de la Nation Algérienne.
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Posté Le : 03/03/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: algerie360.com ; texte: Ahmed Benbitour du lundi 3 mars 2014
Source : https://www.facebook.com/groups/Benbitour2014