L’initiative, qui n’est pas en lien avec l’élection présidentielle, se décline en un espace de réflexion et non d’action.
L’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, a, dans une déclaration à Liberté, esquissé les contours du Front unifié pour la sauvegarde de la patrie qu’il se prépare à lancer.
“Ce Front n’est ni une structure ni une organisation. C’est plus un espace de réflexion que d’action pour le moment”, précise-t-il.
L’objectif, dit-il, est d’arriver à ce que “tout le monde travaille dans l’esprit de la sauvegarde de la patrie qui est en danger en diversifiant les moyens de mobilisation. Chacun peut agir selon ses compétences et ses capacités”.
Sa démarche, qui ne s’inscrit pas dans la perspective du prochain scrutin présidentiel, découle d’une volonté de constitution de cercles d’initiatives et de débat citoyen sur les réseaux sociaux.
“C’est un travail à long terme qui demande beaucoup de réflexion et de définition de stratégies. Lorsque la mobilisation sera suffisamment grande pour créer le rapport de force nécessaire, à ce moment-là, il y aura une réflexion déjà menée pour la meilleure façon de sauvegarder le pays”, explique Benbitour.
L’un des axes de travail de ce Front est d’engager une réflexion sur ce que Benbitour appelle les cinq maux dont souffre la société, à savoir la perte de la morale collective, la violence qui devient, estime-t-il, l’instrument privilégié de règlement de conflits entre les individus, entre les groupes d’individus et même entre les groupes d’individus et l’État, la corruption généralisée et l’individualisme.
“Le premier pas vers la sauvegarde de la patrie commence par l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme pour remédier à ces cinq maux et pour intérioriser la citoyenneté ‘mouwatana’ chez chaque citoyenne et chaque citoyen”, détaille-t-il.
Et de plaider en faveur du changement de tout le système et pas seulement pour le départ de certains individus.
“Nous sommes bien face à un État déliquescent se distinguant par l’autoritarisme, le patrimonialisme et le paternalisme qui affaiblissent les institutions. Nous sommes aussi face à la généralisation de la corruption, à l’institution du culte de la personnalité, à l’ignorance, à l’inertie, à la centralisation du pouvoir de décision entre un nombre réduit d’individus au lieu et place des institutions habilitées et à l’émiettement du pouvoir entre les différents clans à l’intérieur du système”, assène Ahmed Benbitour en guise de diagnostic.
Sur le plan économique, Benbitour soutient que le pays va droit vers “des pénuries généralisées. Il faut faire en sorte de diversifier l’activité économique pour ne pas se retrouver totalement dépendant de la production et des prix des hydrocarbures”.
Il pense enfin que le changement ne peut venir de scrutins verrouillés. Pour cette raison, il refuse de se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2019 en dépit des sollicitations de ceux qui adhèrent à son programme.
Photo: Ahmed Benbitour, ancien Chef de gouvernement
Nissa Hammadi
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Posté Le : 17/02/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Nissa Hammadi
Source : liberte-algerie.com du dimanche 17 février 2019