Le mouvement associatif dans la capitale s’impliquent de plus en plus dans les efforts de sensibilisation contre les accidents de la circulation menés par les pouvoirs publics, à travers une démarche bénévole initiée par des jeunes qui se sont sentis interpellés par l’ampleur du phénomène durant le mois de Ramadhane.
«C’est une idée qui s’est spontanément imposée à nous en ce début du mois sacré, lorsque nous avons appris le décès brutal de la jeune épouse d’un acteur connu, survenu peu avant la rupture du jeûne dans un accident de la circulation. L’onde de compassion qu’il a suscitée auprès de la population nous a interpellés», a explique un des membres de l’association Dzair Bénévoles, Karim Benamer.
Cette association n’en est pas à sa seule action et même si, pour l’heure, elle n’est dotée que d’à peine 75 membres, elle a pu activer dans d’autres domaines, à l’instar de la protection de l’environnement, fait-il savoir, notant que «le plus important est de pouvoir traduire notre volonté en des actes, aussi limités soient-ils en envergure».
Et si Dzair Bénévoles a coutume, depuis quelques années, de s’investir durant le mois sacré dans la distribution des repas dédiés aux routiers peu avant l’heure du f’tour, pour cette année, elle a souhaité associer à ce geste la dispensation, au niveau de son site de Bordj-El-Kiffan (Est d’Alger), de «conseils et autres recommandations pour une conduite plus sécurisée», ajoute le même interlocuteur.
«Pour ce faire, nous avons opté pour l’implication d’enfants en tenues de policiers ou de gendarmes, histoire de mieux intéresser les automobilistes qui nous sollicitent pour les repas du f’tour», détaille M. Benamer, annonçant également le recours aux dépliants et autres panneaux rappelant les principes de base du Code de la route, avant de signaler qu’outre Alger, d’autres villes du pays bénéficient de la même initiative.
Et de se réjouir de «l’adhésion» des citoyens ayant positivement accueilli la démarche de Dzair Bénévoles, dont les jeunes s’activent à expliquer aux routiers de passage devant leur site les risques qu’ils font courir à leur propre sécurité et à celles d’autrui: «Au début, ils sont attentifs et patients, mais à mesure que l’heure du f’tour approche, ils s’impatientent et prennent congé», déplore le même intervenant.
- Les encouragements de la Délégation de la Sécurité routière
Le représentant de la dynamique association se félicite également de «l’écho positif» suscité par cette implication dans cette question d’intérêt général auprès de la Délégation nationale de la Sécurité routière, tel que confirmé par son premier responsable, Ahmed Nait El Hocine.
«C’est très touchant de voir ces jeunes animés par une si bonne volonté et sans aucune contrepartie», se réjouit-il.
Et de préciser: «Ce qui a suscité l’engagement de la Délégation à accompagner et à encadrer le mouvement associatif, qui est le relais entre les institutions et la population et sans lequel les efforts des pouvoirs publics ne pourraient aboutir», avant de soutenir que «véhiculé par les jeunes, le message de sensibilisation passe mieux auprès des citoyens que lorsqu’il émane des seuls officiels».
M. Nait El Hocine saisit cette opportunité pour appeler à une «plus large adhésion» du mouvement associatif aux côtés des autorités, face au défi de la sécurité routière pour réduire les accidents de la circulation qui fauchent au quotidien des vies, et plus particulièrement durant le mois sacré, considérant que «plus nous sommes nombreux à nous mobiliser pour le relever, mieux c’est !», avant de relever le partenariat qui lie déjà la Délégation à une autre association, Info trafic en l’occurrence.
Dans le cadre précisément de la campagne de sensibilisation lancée lundi dernier, le délégué à la Sécurité routière rappelle les principales actions programmées tout au long de ce mois, à l’instar de la manifestation prévue demain samedi au Complexe olympique du 5-Juillet et devant réunir des motocyclistes professionnels.
L’enjeu, explicite-t-il, étant de réduire le nombre d’accidents à motos, lesquels représentent une moyenne de 20 % de l’ensemble du bilan annuel, bien que le parc national des motos n’est qu’à 2 % de la totalité des véhicules.
Lors du lancement de la campagne de sensibilisation, le même responsable avait indiqué que par rapport à 2015 où 4.510 personnes ont péri dans des accidents de la circulation, l’année 2020 a connu une sensible baisse (-50%) en termes de nombre de morts, soit 2.800.
A. I.
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Posté Le : 26/04/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : A. I.
Source : elwatan.com du dimanche 25 avril 2021