Algérie - A Boumerdès, les élections locales intéressent surtout les régions marginalisées

A Boumerdès, les bureaux de vote n'ont pas attiré grand monde. A 18 heures, le taux de participation était de 34,54% pour les Assemblées populaires communales (APC) et de 33,01% pour les Assemblées populaires wilayales (APW). Les élections ont moins intéressé les électeurs des centres urbains que ceux des régions déshéritées qui nourrissent toujours l'espoir qu'un maire intègre et charitable les « sorte de la boue ».
Les électeurs de Boumerdès n'étaient pas très motivés en ce jeudi, jour de vote pour élire les assemblées communales et de wilayas. Il fait un froid de canard dans cette localité côtière mi-kabyle mi-algéroise, ce qui n'est pas pour arranger les choses pour les 26 partis en lice pour avoir les faveurs des 458.943 électeurs que compte la wilaya.
Le taux de participation au niveau de la wilaya de Boumerdès n'est guère réjouissant pour les partis. A 18 heures, il était de 34,54% pour les Assemblées populaires communales (APC) et de 33,01% pour les Assemblées populaires wilayales (APW). Une maigre moisson. Et une déception pour le secrétaire général du FLN, Abdeaziz Belkhadem, qui tablait lors de la campagne électorale sur un taux de 55%. Pour autant, on ne perd pas espoir. « Les élections locales suscitent plus d'intérêt que les législatives », dit le responsable de la communication d'un candidat aux APW.
Au centre de vote Ali Hamdane au centre-ville de Boumerdès, les citoyens ne se bousculaient pas au portillon. Seuls quelques jeunes et moins jeunes ont bravé le froid le vent glacial qui soufflait sur la région, pas du tout habituée à cette rigueur de la saison hivernale, pour venir voter. Le taux de participation a atteint les 17,5% pour les APC et 17% pour les APW. « Tout se passe pour le mieux », nous dit-on en ch'ur. Tout est bien organisé, de l'orientation jusqu'au déroulement du scrutin à l'intérieur des bureaux de vote. Les représentants des partis politiques et les scrutateurs n'ont pas relevé d'anomalies. « Les électeurs de ce centre, le plus important de wilaya, sont réputés pour être éduqués. Ceux qui habitent là sont les enfants des professeurs et des hauts cadres », nous confie un riverain. En effet, les salles de classes sont très « clean » pour ainsi dire, avec un intérieur chaleureux, l'immobilier est parfait.
Changement de décor. Boukerroucha, une localité distante de moins de deux kilomètres du chef-lieu de wilaya. Une bourgade déshéritée qui nous rappelle que la misère n'est pas loin. Routes boueuses et accidentées. Bordée des Peugeot 404 bâchée, celle qui mène vers l'unique centre de vote de cet assemblage de briques et de parpaings est trop étroite.
Autre décor, autre m'urs. Ici, les gens votent en masse. Les deux bureaux de vote - l'un pour les hommes et l'autre pour les femmes -grouillent de monde. A 14 heures, le taux de participation a déjà atteint les 30% ! « Ici, voter pour élire un maire est très important. Vous voyez l'état dans lequel est notre hameau. Si on veut changer pour le mieux notre région, nous devons être des acteurs de ce changement et décider de celui qui pourra nous sortir au mieux de la boue », nous dit un quadragénaire.
L'anarchie caractérise néanmoins le vote. La cour de l'école est pleine de gens ayant voté, des jeunes gens lancent à l'adresse des vielles dames les numéros de listes en guise de consignes à l'entrée et à l'intérieur de la cour. Mais cela n'inquiète pas outre mesure les forces de l'ordre, postées aux portes du centre et pour qui leur « mission s'arrête là ». Pas plus que les représentants des partis politiques qui considèrent que le scrutin se déroule « dans de bonnes conditions ». Le chef du centre, quant à lui, avoue son impuissance. « Revenez ce soir pour le dépouillement et vous allez assister à un film western », lance-t-il.
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