L?émeute populaire comme moyen de dépassement et de règlement des crises politiques
La loi sera appliquée dans toute sa rigueur », continue inlassablement d?affirmer, Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement algérien en faisant allusion aux multiples et violentes émeutes qui secouent sans interruption depuis quelques années des régions entières du pays. Et effectivement, la justice a pris systématiquement de lourdes sanctions envers les émeutiers qui ont eu la malchance de tomber entre ses mains. Cela après une intervention toujours très musclée des forces de l?ordre, nombreuses et suréquipées. Cette politique de la « main de fer » est une réponse à une inquiétude réelle du pouvoir qui essaye de remettre en place une autorité de l?Etat depuis longtemps perdue, en réinstaurant « la peur du gendarme », autrefois paralysante, mais aujourd?hui dépassée. En réalité, les pouvoirs publics ne savent plus comment agir avec une population (des jeunes particulièrement) qui a découvert l?émeute en tant qu?unique moyen de se faire entendre. Les raisons d?un ras-le-bol généralisé L?expression politique traditionnelle, par l?intermédiaire des partis qui devraient être les caisses de résonance naturelles des revendications et des aspirations populaires, n?a plus de place en Algérie, tant les partis politiques ont déçu et ne sont plus perçus que comme des coquilles vides, au service de leurs seuls dirigeants. La société civile (associations diverses, organisations syndicales ...) n?a pas su remplir le vide laissé par les partis, tant elle a été elle-même incapable de répondre aux immenses espoirs mis en elle par la population. Parallèlement, la situation matérielle et morale de la majorité écrasante de la population a continué de se détériorer ; son pouvoir d?achat a complètement fondu et elle se trouve aujourd?hui jetée dans une pauvreté de plus en plus insupportable, le chômage n?arrête pas d?augmenter ; la crise du logement ne fait qu?empirer, malgré des moyens financiers colossaux que l?Etat ne fait que thésauriser. La malvie et les maux sociaux, qui l?accompagnent, sont le lot commun de toute une jeunesse en mal de projets d?avenir ; l?espoir en des lendemains meilleurs a totalement disparu et a été remplacé par le désir de fuir le pays, quel qu?en soit le prix à payer. D?où la disparition presque totale de la peur paralysante des forces de l?ordre qui était le lot des Algériens dans les années de plomb. S?il fallait chercher une raison à ce comportement quelque peu suicidaire de toute une génération, on peut la trouver dans cette affirmation d?un jeune émeutier du printemps noir berbère « on ne peut plus me tuer, je suis déjà mort ». Aujourd?hui, même la répression la plus brutale et les condamnations les plus lourdes par des tribunaux aux ordres n?arrivent plus à faire reculer une jeunesse qui ne rêve que d?en découdre avec l?Etat et ses représentants. Tous les prétextes sont bons pour laisser éclater un ras-le-bol que rien ne peut plus juguler de la liste de bénéficiaires de logements sociaux qui n?agrée personne (tant les besoins sont immenses en comparaison d?un nombre ridicule de logements disponibles) aux différentes pénuries, aux augmentations irresponsables des prix de produits de première nécessité, en passant par la « hogra »(1) des autorités, petites et grandes, qui dans leur comportement, ont remplacé, en pire, le colon d?antan. On assiste aujourd?hui à une véritable course entre un Etat qui essaye par tous les moyens (surtout son immense arsenal répressif) de se faire respecter en réimplantant la crainte paralysante de l?autorité et une jeunesse qui a perdu tout espoir de voir les choses s?améliorer, et qui donc n?a plus peur de rien, plutôt que la misère morale et matérielle dans laquelle elle se trouve. A un moment une partie de cette même jeunesse a, pour les mêmes raisons de perte de confiance en l?Etat, servi de troupes de choc à un islamisme politique triomphant ; beaucoup d?entre ces jeunes ont rejoint les maquis islamistes et sont devenus des mutants sans foi ni loi, et surtout sans âme. Rappelons que l?irruption du peuple algérien dans le jeu politique s?est de tout temps faite de manière violente et incontrôlée ; le plus souvent sous la forme d?émeutes destructrices. Les manifestations populaires apparaissent toujours à des moments où la scène politique traditionnelle est bloquée. En ces moments-là, seul un événement majeur, qui emprunte d?autres sentiers que ceux, inefficaces, du jeu politique normal, est en mesure de changer la donne et pousser les acteurs du champ politique à dépasser leurs contradictions et trouver des solutions acceptables aux problèmes posés. Le dépassement des blocages politiques par l?émeute populaire L?histoire de l?Algérie fourmille d?exemples où des populations ont investi, de manière spontanée ou pas, la scène politique pour imposer des solutions à des problèmes essentiels pour leur survie. Sans remonter trop loin dans l?histoire, citons les manifestations massives de la population algéroise le 11 décembre 1960 qui ont été le véritable tournant politique de la guerre de Libération nationale, en ce sens qu?elles ont montré au monde entier la volonté d?indépendance du peuple algérien, ainsi que son soutien inconditionnel au FLN et au GPRA qui le représentaient. Tout indique (même si après coup des voix ont affirmé le contraire) que le mouvement était à l?origine spontané et qu?il était l?expression d?un ras-le-bol d?une population mise sous pression par les années de brimades quotidiennes des services de répression coloniaux et par les fanfaronnades d?une population européenne qui manifestait bruyamment et violemment son choix pour le maintien d?une Algérie française, qui refusait toute concession qui remettrait en cause ses privilèges et qui s?adonnait régulièrement à des ratonnades meurtrières. Il est vrai que le mouvement avait été immédiatement et magistralement récupéré et encadré par les militants infiltrés du FLN/ALN qui l?ont canalisé et ont su le transformer en une arme politique redoutable devant les caméras de journalistes étrangers présents en force pour couvrir la tournée des popotes du général de Gaulle. Le peuple a une fois encore fait la démonstration de sa détermination, de son courage et de son abnégation, il en a payé le prix fort en morts, en blessés et en séjours dramatiques dans les geôles de l?occupant. Tout cela pour affirmer sa détermination à reprendre sa liberté et à vivre dans une société respectueuse de ses droits humains fondamentaux. Le résultat de cette irruption directe du peuple de la capitale dans la guerre de Libération nationale a été de pousser la communauté internationale (grâce au retournement des opinions publiques des plus grands pays démocratiques, la France y compris) à avoir un regard plus réaliste sur « les événements d?Algérie » et à soutenir de plus en plus massivement les résolutions de l?Assemblée générale des Nations unies en faveur de l?autodétermination du peuple algérien. Ce n?est pas l?unique exemple d?une irruption inattendue et soudaine sur la scène politique du peuple algérien qui a participé au règlement d?un problème politique devenu insoluble à cause de positions antinomiques et bloquées des belligérants. C?était le cas de ces populations, qui au cours du tragique été 1962, se sont spontanément interposées entre l?armée des frontières et ses alliés de l?intérieur et les Wilayas III et IV, en inventant ce merveilleux slogan de « sbâa s?nin barakat »(2). Ce sont elles qui ont poussé les belligérants à trouver rapidement une solution au conflit et à mettre fin à la folie meurtrière d?une guerre civile. Il s?agit, pour ce qui concerne l?Algérie, du seul cas connu d?une intervention populaire massive totalement pacifique et qui n?a pas eu le caractère d?émeute (c?est-à-dire toute en violences et en destructions). Les cas d?irruption les plus significatifs des populations dans le jeu politique sont sans conteste les événements du printemps berbère 1980, du 5 Octobre 1988 et du printemps noir 2001. Chacun de ces événements a contribué de manière sensible à faire quelque peu dévier l?histoire algérienne immédiate du cours que lui avaient tracé ceux qui avaient pris le pays en otage et l?ont mis en coupe réglée. Les événements du printemps berbère d?avril 1980 ont été la première irruption (depuis l?été 1962) de toute une région (ici celle de Kabylie) dont la population, par l?intermédiaire de sa jeunesse, a exigé la prise en compte de ses particularités identitaires et de ses aspirations profondes à l?avènement d?un système politique national réellement démocratique. La cause identitaire berbère a trouvé là sa première véritable caisse de résonance (malgré le black-out total mis alors sur l?information) qui a été à l?origine de l?évolution de bien des mentalités, jusque-là formatées à l?aune d?un nationalisme ennemi de toute expression particulariste, déclarée mortelle pour l?unité nationale. Les émeutes de Kabylie ont été, comme bien entendu, mâtées par une répression brutale, mais elles n?en ont pas moins constitué un précédent, en ce sens que les émeutiers ont fait la preuve qu?il était possible de faire vaciller un régime jusque-là considéré comme indéboulonnable. Elles auront leurs remakes en 1985 et 1986 à Sétif et à Constantine et surtout le 5 octobre 1988 qui verra la jeunesse algérienne toute entière investir la rue et détruire tout ce qui pour elle symbolisait l?Etat FLN qui a mis le pays en coupe réglée au seul profit d?une nomenklatura prédatrice. Il n?y a pas lieu ici de philosopher sur les tenants et les aboutissants du mouvement et de se questionner sur son caractère spontané ou manipulé. Ce qui est important de connaître ce sont ses résultats. Cette irruption populaire, massive et violente, dans la vie politique a, un temps, complètement désarçonné les tenants du système en place. Le cas du 5 octobre 1988 Le 5 Octobre 1988 est une date de rupture ; il y a un avant et un après-octobre 1988, toutes les avancées démocratiques réalisées, même si elles sont aujourd?hui encore éphémères et fragiles, l?ont été grâce à ce « chahut d?écoliers » (selon la fameuse formule du responsable de l?époque de l?Amicale des Algériens en Europe). Le multipartisme, le pluralisme syndical, la presse indépendante et la liberté d?expression qu?elle incarne, la fin des monopoles économiques, l?introduction de l?économie libérale... sont les conséquences directes des événements du 5 Octobre 1988. Le régime a vacillé sur ses bases et a bien failli être emporté. Il a su depuis se ressaisir, se remettre debout et se refaire une nouvelle virginité. Il s?est totalement renouvelé tout en gardant ce qui fait son essence : un système fait par des prédateurs pour des prédateurs, et qui n?a qu?un seul objectif : garder coûte que coûte le pouvoir pour profiter de la rente qu?il prodigue. Le reste importe peu. Le système a su manoeuvrer de manière à récupérer à son profit toutes les réformes que lui ont imposées les jeunes émeutiers du 5 Octobre 1988 : le multipartisme instauré s?est avéré n?être qu?un multipartisme de façade ; la liberté d?expression, si chèrement acquise, est peu à peu muselée ; le libéralisme économique institué s?est immédiatement transformé en économie « d?import/import » au profit des barons du système qui se sont reconvertis en « hommes d?affaires ». Toutes les grandes réformes annoncées sont restées lettre morte ; au mieux elles se sont transformées en petites réformettes qui sauvegardent l?essentiel des positions acquises par les tenants du système. La conclusion est donc vite tirée : les émeutes populaires ne peuvent rien contre un système capable de toutes les ruses et les compromissions pour se maintenir ; l?idée est très répandue chez les analystes et les observateurs politiques que les émeutes, y compris celles du 5 Octobre 1988, ne sont que le fruit de manipulations de clans antagonistes qui se font la guerre par jacqueries populaires interposées. C?est faire trop d?honneur à ces barons du système pour les croire capables de tant de machiavélisme et de sang-froid. Ce qui était sûr et immédiatement perceptible, c?est que le mouvement a créé une véritable panique chez les décideurs de l?époque qui voyaient s?envoler tous les avantages acquis au cours des années de plomb. Ceux qui ont su garder leur sang-froid ont temporisé, en cédant sur des points qui à l?époque paraissaient essentiels, mais qu?avec le temps ils ont su récupérer à leur avantage l?expression politique plurielle et l?introduction de l?économie de marché. Les diverses tendances qui ont investi la scène politique étaient trop nombreuses et trop dispersées pour constituer un véritable danger pour les tenants du système. Seule la tendance islamiste a pu, un moment constituer une alternative sérieuse au système, mais son intransigeance (tout, et tout de suite !) et son extrémisme affiché ont fait peur aussi bien aux tenants du système qui voyaient le gâteau leur échapper, qu?aux membres du camp des démocrates qui craignaient, à juste titre, pour leur vie. La suite est connue avec l?arrêt du processus électoral, dix années de guerre civile, des dizaines de milliers de morts, la mise du pays au ban de la société, et en fin de compte, le retour gagnant du système prédateur mis en place après l?indépendance du pays. Le résultat de l?irruption violente des masses populaires dans le jeu politique peut donc paraître négatif. C?est aller trop vite en besogne. Les acquis existent et il est difficile de les remettre en cause : l?expression politique plurielle existe toujours, même si, par le jeu des dispositions d?un état d?urgence maintenu contre vents et marées, elle est aujourd?hui encore cantonnée dans des limites très étroites. Le pluralisme syndical a fait une percée significative, même si le régime continue de favoriser l?UGTA qui n?est en réalité qu?un appendice du pouvoir, l?entreprise privée a fait une entrée en force dans le champ économique qui lui était jusque-là fermé : elle a très largement supplanté l?entreprise publique, présentée maintenant comme la cause profonde de la crise économique que traverse le pays. L?intervention directe des populations restent donc, aujourd?hui encore, un moyen privilégié, en l?absence d?autres plus traditionnels, de faire évoluer les choses. Les résultats politiques des émeutes Le printemps noir de Kabylie (avril 2001) en a fait, une fois de plus, la démonstration. La révolte de la jeunesse kabyle, à la suite de l?assassinat, à l?intérieur d?une brigade de la Gendarmerie nationale, du jeune Guermah Massinissa, a encore démontré l?inefficacité des partis politiques à prendre en charge les revendications populaires. La révolte s?est donc, une fois de plus, déroulée en dehors des voies partisanes. La naissance, suite à ces émeutes, du mouvement citoyen (les archs) qui s?est donné pour mission de faire aboutir la totalité des revendications de la jeunesse révoltée, a créé une fois de plus la panique aussi bien au sein du pouvoir que chez les partis politiques qui voyaient s?envoler leur fonds de commerce (les revendications démocratiques et identitaires) et étaient obligés de céder toute la place à un mouvement « archaïque ». La réaction de l?Etat ne s?est pas fait attendre avec la répression meurtrière des émeutes qui ont immédiatement suivi l?assassinat du jeune Massinissa (plus de 120 morts) et de la marche pacifique du 14 juin organisée à Alger par le mouvement citoyen, l?interdiction des manifestations en dehors de la Kabylie et la mise en quarantaine de toute la région. Il est vrai que la Kabylie a payé un lourd tribu aux positions tranchées de ses représentants, mais même si on ne peut pas encore parler de victoire du mouvement, nul ne peut nier les avancées obtenues : reconnaissance de tamazight comme langue nationale (avant qu?elle ne devienne langue officielle), déclaration officielle du bien-fondé de la plate-forme d?EI Kseur et l?acceptation de son application, après dialogue avec les membres du mouvement citoyen considérés comme les représentants uniques des populations kabyles. Ceux-ci avaient reçu pour mission d?éteindre coûte que coûte les foyers d?incendie qui se sont déclarés par la prise en charge des problèmes qui en étaient à l?origine. Il faut souligner que ces prises en charge n?étaient en fait que verbales et relevaient plus du populisme et de la démagogie que de la volonté réelle de régler la multitude de problèmes posés. Cela a pu fonctionner un temps, mais rapidement les pouvoirs publics se sont rendus compte que la situation morale et matériel des populations algériennes était tellement délabrée que les promesses démagogiques faites systématiquement n?avaient plus d?effet. Les émeutes ne se sont plus arrêtées, et aucune région, y compris celles du Grand Sud qui n?avaient pourtant pas la réputation d?être contestataires, n?a été épargnée par le mouvement. L?exemple kabyle a même fait des émules dans les Aurès (Tkout) et au Sud avec la création de mouvements citoyens très actifs. Le chef du gouvernement semble avoir adopté la fermeté comme réponse aux innombrables émeutes, en ayant recours aux forces de sécurité qui les répriment durement et à la justice qui sanctionne très lourdement les émeutiers. Par ailleurs, sachant que toute répression ne peut pas constituer à elle seule une politique à même de ramener la sérénité, le chef du gouvernement a décidé de lâcher du lest en Kabylie et de reprendre langue avec les archs pour bien montrer que les pouvoirs publics cherchent très sérieusement à sortir de la logique émeute/répression qui a prévalu jusque-là. Si le dialogue en cours aboutit à des résultats concrets, il pourra redonner confiance à tous ceux qui ont des revendications de toutes sortes à faire valoir. Ils pourront à ce moment-là le faire autrement que par l?émeute et la violence. C?est peut-être le début d?une nouvelle étape dans le développement des mouvements revendicatifs locaux et régionaux qui finiront par s?organiser et se structurer (pas nécessairement à la manière du mouvement citoyen kabyle). Ils transcenderont la situation actuelle, caractérisée par les émeutes du désespoir et passeront au combat politique plus serein et plus efficace, car mieux organisé. La politique de « containment » Ce que les pouvoirs publics craignaient, c?était l?effet boule de neige du mouvement et la contamination d?autres régions du pays. D?où la politique de « containment » adoptée dès le début des événements ; il fallait empêcher à tout prix que la contagion se fasse. Les quelques émeutes qui ont eu lieu ça et là au lendemain du printemps noir ont vu une mobilisation sans précédent des membres du gouvernement. Ceux-ci avaient reçu pour mission d?éteindre coûte que coûte les foyers d?incendie qui se sont déclarés par la prise en charge des problèmes qui en étaient à l?origine. Il faut souligner que ces prises en charge n?étaient en fait que verbales et relevaient plus du populisme et de la démagogie que de la volonté réelle de régler la multitude de problèmes posés. Cela a pu fonctionner un temps, mais rapidement les pouvoirs publics se sont rendus compte que la situation morale et matériel des populations algériennes était tellement délabrée que les promesses démagogiques faites systématiquement n?avaient plus d?effet. Les émeutes ne se sont plus arrêtées, et aucune région, y compris celles du Grand Sud qui n?avaient pourtant pas la réputation d?être contestataires, n?a été épargnée par le mouvement. L?exemple kabyle a même fait des émules dans les Aurès (Tkout) et au Sud avec la création de mouvements citoyens très actifs. Le chef du gouvernement semble avoir adopté la fermeté comme réponse aux innombrables émeutes, en ayant recours aux forces de sécurité qui les répriment durement et à la justice qui sanctionne très lourdement les émeutiers. Par ailleurs, sachant que toute répression ne peut pas constituer à elle seule une politique à même de ramener la sérénité, le chef du gouvernement a décidé de lâcher du lest en Kabylie et de reprendre langue avec les archs pour bien montrer que les pouvoirs publics cherchent très sérieusement à sortir de la logique émeute/répression qui a prévalu jusque-là. Si le dialogue en cours aboutit à des résultats concrets, il pourra redonner confiance à tous ceux qui ont des revendications de toutes sortes à faire valoir. Ils pourront à ce moment-là le faire autrement que par l?émeute et la violence. C?est peut-être le début d?une nouvelle étape dans le développement des mouvements revendicatifs locaux et régionaux qui finiront par s?organiser et se structurer (pas nécessairement à la manière du mouvement citoyen kabyle). Ils transcenderont la situation actuelle, caractérisée par les émeutes du désespoir et passeront au combat politique plus serein et plus efficace, car mieux organisé. La politique de « containment » Ce que les pouvoirs publics craignaient, c?était l?effet boule de neige du mouvement et la contamination d?autres régions du pays. D?où la politique de « containment » adoptée dès le début des événements ; il fallait empêcher à tout prix que la contagion se fasse. Les quelques émeutes qui ont eu lieu ça et là au lendemain du printemps noir ont vu une mobilisation sans précédent des membres du gouvernement. Alger le 18 juin 2005 Notes 1) Hogra : formule populaire algérienne exprimant le mépris et l?injustice des grands, vis-à-vis des petits 2) « Sbâa s?nin barakat » : sept ans, ça suffit (allusion aux sept années de guerre atroce que le peuple venait de vivre.
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Posté Le : 14/11/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Grim
Source : www.elwatan.com