Algérie

Les gares de la banlieue algéroise étaient désertes ce dimanche, qui coïncide avec la rentrée scolaire. Des milliers de voyageurs n'ont pu prendre le train, la grève des conducteurs de trains entrant dans son 5eme jour consécutif.A la gare d'Alger, un grand silence. Les portes d'accès sont fermées, des gardiens informent les voyageurs, désabusés et en colère, qu'il n'y aura pas de train. ''Trop, c'est trop'', clame un étudiant, alors que des travailleurs dans les zones industrielles de Réghaia et Rouiba ruminaient tout haut leur colère. ''Tous les trains de banlieue sont à l'arrêt'', confirme un agent de la SNTF à la gare d'Alger. La grève des conducteurs de trains a été entamée mercredi dernier, pour notamment protester contre la mort dans un accident à un passage à niveau non gardé, et revendiquer leur fermeture. Mais, le mouvement de grève a débordé pour se transformer en mouvement social avec une nouvelle plateforme de revendications. Elle a été soumise par les grévistes à la direction générale de la SNTF avec 15 points dont les primes de risque, de pénibilité et au départ à la retraite après 25 ans de travail, outre '' la suppression des passages à niveau non gardés.'' Les discussions menées par la fédération des cheminots et la DG de la SNTF n'ont rien donné. Les conducteurs de train ont même durci leur mouvement en refusant la médiation de leur fédération, et ont soumis leurs revendications au ministère des transports. Désabusé, le Directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah, a expliqué à Maghrebemergent que ''nous avons tout fait pour normaliser la situation. Mais, apparemment, les grévistes ne se sont pas entendus avec leur syndicat pour la reprise du travail. De notre côté, en tant que direction générale, nous sommes prêts à discuter avec les grévistes.'' La grève avait été déclenchée mercredi par les conducteurs de trains, qui protestaient contre l'absence de passages à niveau gardés après le décès la veille d'un de leurs collègues près d'Akbou, dans la wilaya de Bejaïa, dans un accident. Cette grève a été décidée, selon un syndicaliste, pour dénoncer le manque de sécurité des trains aux passages à niveau non gardés.