Discrètement placées sous terre à un kilomètre de la plage de Chatt el Hillal, les 11 pompes de la station de dessalement de Beni Saf absorbent tous les jours assez d'eau de mer pour produire 200. 000 m3 d'eau potable par jour, dont 70% est distribuée à Oran et le reste à la wilaya de Aïn Témouchent. Près de 400.000 personnes sont ainsi desservies quotidiennement en eau potable.C'est une transformation significative pour la région qui, il y a quelques années, peinait à alimenter sa population en eau potable. Avant la mise en service de la station en 2009, près de 30% des habitants de Aïn-Témouchent ne recevaient de l'eau qu'un jour sur deux, voir un jour sur trois ou sur quatre. Aujourd'hui, 90% d'entre eux sont approvisionnés 24h/24.
Largement subventionnée par l'Etat, l'eau traitée est vendue 54 dinars le m3 à l'Algérienne des Eaux (ADE) par la Beni Saf Water Company, une joint-venture entre l'espagnol Geida et l'entreprise publique Algerian Energy Company. « Avant l'exploitation, les pénuries en eau forçaient la population locale a payer parfois 700 dinars le m3 d'eau apportées dans des citernes», souligne Mohamed Chaffi, directeur général adjoint de la station de Beni Saf. En outre, la mise en activité de la station de dessalement a permis de libérer l'eau des deux barrages avoisinants à des fins agricoles.
L'osmose inverse
Comme 95% des autres usines de dessalement en Algérie, l'eau de mer pompée à Beni Saf est transformée en eau potable grâce à la technique de l'osmose inverse. Friande d'énergie, cette technique consomme 22 millions de kW par mois. « La consommation d'énergie est relativement basse en comparaison avec les autres techniques de dessalement, » tempère Mohamed Chaffi, ce qui explique sa popularité auprès des exploitants.
Pompée entre 8 et 18 mètres de profondeur, l'eau de mer traverse des membranes, composées essentiellement de polyester, sous une forte pression de 65 bar. Celles-ci, au nombre de 18 000 à la station de Beni Saf, séparent le sel de l'eau de mer. L'eau distillée est ensuite nettoyée par un passage dans des citernes de sable et de charbon, avant d'être reminéralisée grâce à du calcite, afin de la rendre propre à la consommation humaine.
La saumure, c'est-à-dire l'eau salée non utilisée, est rejetée dans la mer, à 500m des côtes. Bien qu'elle soit deux fois plus salée que l'eau de mer, son rejet n'a pas d'impact négatif pour l'environnement, explique M. Chaffi. « Dès 50 m du point de rejet, l'eau de mer a une salinité normale. La saumure créé même un environnement poissonneux ». Une aubaine donc, selon lui, pour les pêcheurs de la région de Beni-Saf, dont le port est l'un des plus importants d'Algérie.
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Posté Le : 03/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sunniva Rose
Source : www.maghrebemergent.info