Le monoxyde de carbone tue encore en Algérie. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation menées par les services concernés, notamment la Protection civile, les bilans restent lourds.
La négligence et l’inconscience des citoyens et la défectuosité de certains appareils de chauffage ne répondant pas aux normes figurent parmi les causes premières de ces drames.
Le bilan de ce début d’année, communiqué par la Protection civile, donne froid dans le dos. Pas moins de 17 personnes ont trouvé la mort par asphyxie, causée par l’inhalation de monoxyde de carbone, au cours des dernières 48 heures. Ce bilan concerne plusieurs wilayas du pays.
Selon le capitaine Nassim Bernaoui, chargé de communication à la direction générale de la Protection civile (DGPC), la journée du 6 janvier a été la plus dramatique. Onze personnes sont mortes dans la wilaya de Batna, dont 5 membres d’une même famille, 4 autres dans la wilaya de Tlemcen, alors que 2 autres ont perdu la vie, dans les mêmes circonstances, dans la wilaya d’Alger.
Le bilan de cette première semaine de l’année est alarmant, avec 19 décès et 72 personnes incommodées sauvées. Selon notre interlocuteur, il est décevant de constater que le monoxyde de carbone tue encore des personnes dans notre pays.
«Nous faisons le maximum par le biais de campagnes de sensibilisation et d’informations dispensées à travers tous les supports médiatiques disponibles. Nous avons même investi les réseaux sociaux et fait du porte-à-porte. Malgré cela, nous constatons une grande défaillance dans la prévention», se désole le capitaine, qui donne plusieurs exemples.
Il cite le drame de la wilaya de Batna, localité connue pour son froid sec, où le moyen de chauffage était la tabbouna, un appareil traditionnel destiné uniquement à la cuisson. Selon ses déclarations, dans plusieurs endroits du pays, il a été constaté la défaillance d’appareils de chauffage ne répondant pas aux normes.
«En plus des appareils vétustes, il nous arrivait de constater sur les lieux des chauffages de réalisation artisanale et de montage de fortune. Par manque d’argent ou voulant peut-être faire des économies, des citoyens achètent des appareils sur les marchés informels sans exiger des certificats de conformité. D’autres manifestent une inconscience quant à l’importance de l’installation des appareils de chauffage ou chauffe-eau par des professionnels.Les fuites émanant des tuyauteries sont également très dangereuses», explique-t-il.
Concernant le réseau d’évacuation des gaz dans les immeubles, M. Bernaoui remet en cause les travaux d’aménagement opérés par les bénéficiaires de logement. Certains, ne connaissant pas leur importance, vont, selon ses propos, jusqu’à l’obstruction totale de ces gaines de sécurité. Il a même été constaté la présence de gravats dans ces conduites d’évacuation, rendant la circulation du gaz brûlé impossible et son retour vers les logements se trouvant sur son trajet.
«Avec le début de l’hiver et cette vague de froid, nous relançons notre message de sensibilisation et appelons les citoyens à suivre les consignes de sécurité afin de protéger leur vie et celles de leurs familles», ajoute notre interlocuteur qui cite, entre autres, le recours obligatoire à des professionnels pour l’installation et la maintenance des appareils de chauffage et chauffe-eau.
Les prises d’air ne doivent en aucun cas être obstruées et l’appartement doit être ventilé de manière régulière.
La Protection civile recommande aussi d’aérer la pièce, lieu d’utilisation de l’appareil en question, durant la période d’usage. Exiger un certificat de conformité de l’appareil acheté chez un vendeur agréé est une condition de sécurité pour les usagers de ce chauffage.
Asma Bersali
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Posté Le : 10/01/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Asma Bersali
Source : elwatan.com du mercredi 9 janvier 2019