Le coût du traitement des déchets, estimé entre 1.500 et 2.000 DA la tonne, serait à l’origine de la négligence de ce créneau par les collectivités locales.
L a gestion des déchets ménagers solides est en train d’affecter sérieusement l’environnement de nos villes.
Le docteur Réda Djebbar, professeur à l’université des sciences et des technologies Houari Boumediène (USTHB), a signalé les points faibles de la gestion des déchets ménagers en Algérie, lors de son intervention à la conférence sur la biodiversité, organisée hier à Alger par l’association scientifique de jeunes Découverte de la nature.
Déchets solides et liquides
Selon les chiffres avancés par ce chercheur, 12 millions de tonnes de déchets ménagers sont produits annuellement. Le coût du traitement des déchets, estimé entre 1.500 et 2.000 DA/tonne, expliquerait en partie la négligence de ce créneau par les collectivités locales.
Ayant présenté une conférence sur les déchets solides et liquides et les espaces verts: Quel regard sur les villes algériennes?
Le chercheur rappelle que 85% des déchets sont issus des zones urbaines. L’absence d’une politique étudiée de recyclage et de traitement des déchets a pour effet direct que ces tas d’ordures sont déversés dans la nature. La surface totale des espaces occupés par les décharges a atteint 150.000 hectares.
«Les centres d’enfouissements techniques et les décharges réglementaires sont complètement débordés, d’où le développement de 3.000 décharges sauvages qui menacent sérieusement la santé publique», s’alarme le Dr Djebbar.
Selon le conférencier, le recyclage des déchets ménagers solides, pouvant être une source de revenus, est totalement négligé. Seuls 5 à 6% des déchets sont traités par des opérateurs exerçant totalement dans l’informel.
Interrogé en marge de cette conférence sur la campagne menée pour le nettoyage des villes, le Dr Djebbar dira que les pouvoirs publics «gagneraient à s’adresser plutôt aux jeunes».
Estimant que les campagnes de publicité menées à travers les médias lourds sont plutôt à caractère «moralisateur», le chercheur préférerait que les initiateurs de ces campagnes ciblent la jeunesse à travers leur vécu quotidien.
«Nous avons constaté sur le terrain l’implication des jeunes aux discours véhiculés à travers les réseaux sociaux. Nous avons vu leur élan de solidarité à chaque appel lancé sur facebook. Il faut profiter de cette ouverture pour les impliquer davantage dans l’entretien de l’environnement», explique le Dr Djebbar qui estime que l’Etat devrait aussi mettre les moyens nécessaires pour réussir cette campagne.
Un appel est lancé à l’adresse des autorités compétentes pour que le rôle de la police de l’environnement soit visible. Bien que cette structure existe depuis des années, des scènes d’agression de l’environnement menaçant sérieusement la biodiversité sont visibles quotidiennement sans que leurs auteurs ne soient inquiétés.
Ferhat Bouzenoun, président de l’association précitée, explique le rôle de sa structure pour inciter les jeunes à la culture de l’environnement.
L’association qui est représentée à l’échelle nationale offre, entre autres, des possibilités de formations et de stages dans la protection de l’environnement.
Des campagnes de sensibilisation sont menées régulièrement par les cadres de cette association au profit des enfants et des étudiants pour la connaissance du cadre naturel algérien et des menaces auxquelles il est exposé.
Fatima Arab
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Posté Le : 29/12/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © Photo : m. salim ; texte: Fatima Arab
Source : El Watan.com du dimanche 29 décembre 2013