Le changement ne peut faire l’impasse sur la dimension patrimoniale de l’héritage onomastique (ou des noms propres) dans le pays le plus vaste d’Afrique, du Monde arabe ? Et du bassin méditerranéen, et d’une société dont « la filiation est établie depuis la plus haute antiquité » (Lacheraf). Le domaine des noms propres et sa gestion n’a pas un intérêt uniquement scientifique ou culturel, il relève de la plus haute importance pour le fonctionnement d’une société. Il relève, à la fois, d’enjeux « quantitatifs » et « qualitatifs » qu’il s’agisse de patronymes, de prénoms, de télécommunications, de sécurité, d’état civil, de banques, de cartographie, de transport international, que d’œuvres de fiction, de noms de compte ou de mots de passe. Les univers toponymiques et anthroponymiques, fruit d’un long processus de sédimentation historique et linguistique, plurilingue et multilingue, ont subi tellement de traumatismes et de dérèglements durant la période coloniale et post-coloniale qu’il est important de rappeler les ressorts anthropologiques des traditions dé/nominatives locales, l’ampleur actuelle du déficit en la matière et la pertinence d’une grille de lecture de la dualité : « modernité civile / refoulé historique », à partir des données onomastiques.
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Posté Le : 19/05/2021
Posté par : einstein
Ecrit par : - Benramdane Farid
Source : Insaniyat Volume 16, Numéro 5758, Pages 143-159