Tractations en coulisses, contacts informels et forcing diplomatique. Alger pousse à «un sursaut salutaire» des pays du continent pour éviter une grave fracture à l'Union africaine menacée par l'entité sioniste. Le sort de l'UA se jouera, en effet, lors du 35e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation continentale, prévu les 5 et 6 février à Addis-Abeba. En plus de nombreux autres dossiers épineux qui impactent actuellement le continent noir, les dirigeants africains auront sur les bras une brûlante question: celle qui concerne l'octroi, le 22 juillet 2021, par le président de la Commission de l'UA à Israël du statut d'observateur. Une décision unilatérale, rejetée par 21 Etats de l'UA. C'est au quart de tour que Ramtane Lamamra avait réagi, en dénonçant la démarche de la Commission africaine. Ainsi, fin août, sept pays africains dont l'Algérie ont protesté, jugeant la décision en porte-à-faux avec les résolutions de l'UA soutenant la cause palestinienne. Dans une brillante plaidoirie, le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que «cette décision a été prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres».Lamamra a ajouté que cette même décision « n'a ni la vocation ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur». C'est ainsi qu'il a pu sensibiliser L'Afrique du Sud, le Nigeria et l'Egypte, les poids lourds de l'UA, contre le danger de l'entité sioniste si elle venait à être accélérée en tant que membre observateur au sein de l'organisation. L'UA a appelé à «mettre fin à l'occupation israélienne qui a débuté en 1967 et à l'indépendance de l'Etat de Palestine sur les frontières du 4 juin 1967, avec El-Qods comme capitale». Qu' y a-t-il de changé depuis' Rien. La Palestine reste spoliée de ses territoires et le peuple palestinien subit toujours l'apartheid des colons sionistes. Et tant que la question palestinienne n'a pas connu de changement, le statut d'Israël ne devrait pas changer lui aussi. C'est dire que la démarche d'octroyer le statut d'observateur à Israël va à l'encontre des principes fondateurs et de la vision de l'UA. Faut-il rappeler, à ce propos, qu'Israël a été le principal promoteur de l'apartheid en Afrique du Sud' L'entité sioniste excelle toujours dans cette pratique qui est totalement incompatible avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l'Acte constitutif de l'Union africaine. Le travail diplomatique de l'Algérie a payé. Si la 39e session du Conseil exécutif de l'UA, du 14 et 15 octobre dernier à Addis-Abeba, n'a pas tranché cette question controversée, elle a décidé de la soumettre au sommet des chefs d'Etat. Pour de nombreux experts, l'octroi du statut d'observateur à cette entité est un sérieux danger pour tous les peuples africains. Le but, expliquent ces mêmes observateurs, est de provoquer une fracture dans la société africaine, afin d'atteindre ses objectifs et réaliser ses agendas contre l'humanité. Depuis ces dix dernières années, l'entité sioniste activait en Afrique avec des missions d'ONG israéliennes dirigées par des agents du Mossad. Elle travaille au corps des sociétés africaines pour s'infiltrer dans les milieux politiques et de l'économie.
Depuis hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra se trouve à Addis-Abeba pour prendre part aux travaux de la 40e session du Conseil exécutif de l'UA. La session qui se déroule à Addis-Abeba précède le sommet des chefs d'Etat. Il doit trancher la question controversée de l'admission d'Israël comme membre observateur au sein de l'UA. Il faut donc espérer que ce sommet marquera un sursaut salutaire d'une Afrique digne de son histoire et ne cautionnera pas une cassure irrattrapable.
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Posté Le : 03/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Brahim TAKHEROUBT
Source : www.lexpressiondz.com