Alger - UNE CÉRÉMONIE À LA MÉMOIRE DU DÉFUNT MOUDJAHID A ÉTÉ ORGANISÉE HIER: La Fondation Lakhdar-Bouregâa est née

La mémoire, le combat et l’engagement du défunt moudjahid et vétéran au long cours de la guerre d'Indépendance, Lakhdar Bouregâa, seront sauvegardés et perpétués à la faveur de la création d’une fondation qui porte son nom. Lakhdar Bouregâa, une des figures de proue du Hirak, a été emporté par l’épidémie de coronavirus, le 4 novembre 2020.

Cette fondation aura pour mission de “sauvegarder et de perpétuer les idéaux et l’engagement de Lakhdar Bouregâa qui s’est sacrifié pour son pays”, a indiqué, hier, Nabila Bouregâa, fille aînée de Lakhdar Bouregâa, rencontrée à l’École supérieure du tourisme, à Aïn Benian, Alger, enceinte qui a abrité la cérémonie de création de cette fondation.

“Cette fondation sera tournée essentiellement vers l’action humanitaire et associative loin des méandres de la politique”, a assuré encore sa fille, avant d’ajouter: “La mémoire de mon père sera préservée et ses principes humanitaires perpétués au sein de son peuple pour lequel il s’est toujours battu avec abnégation.”

Dans un discours prononcé à l’ouverture de la cérémonie, le directeur de la Fondation Lakhdar-Bouregâa, Saïd Iziri, ancien ami du défunt, a, lui aussi, insisté sur le caractère humanitaire de cette fondation.

“La création de cette fondation est la moindre des choses qu’on peut faire pour honorer la mémoire de cet immense homme, symbole de tous les Algériens, qui a sacrifié sa jeunesse et sa vie pour que vive l’Algérie. C’est une fondation à caractère humanitaire, social, scientifique, culturel et historique”, a-t-il précisé, devant une assistance nombreuse, composée des membres de la famille Bouregâa, de ses anciens amis et de plusieurs personnalités, à l’instar de la moudjahida Louisette Ighilahriz, Nazim Benremdane, Abdelhafidh Allahoum, conseillers de Tebboune, et Abdelkader Bengrina, présent uniquement peu avant le début de la cérémonie.

“Outre la valorisation de la personnalité de Lakhdar Bouregâa, cette fondation s’impliquera aussi dans les actions humanitaires envers les nécessiteux. Elle s’impliquera également dans la promotion de l’esprit révolutionnaire du 1er Novembre 1954 chez les générations montantes et mènera un travail pédagogique sur l’histoire”, a expliqué Saïd Iziri, en précisant, par ailleurs, que cette fondation défendra “la propriété intellectuelle de cette figure historique” et se “dressera contre tous ceux qui tenteront d’utiliser le nom de Lakhdar Bouregâa comme fonds de commerce”.

Intimiste, la cérémonie qui s’est déroulée dans un des amphithéâtres de la prestigieuse École supérieure du tourisme d’Aïn Benian a suscité beaucoup d’émotion. La moudjahida Louisette Ighilahriz s’est souvenue d’un homme affable, engagé corps et âme pour son pays depuis sa jeunesse jusqu’à l’âge de 87 ans.

“Tout récemment encore, il a continué son militantisme en manifestant et en marchant auprès des siens dans le mouvement populaire du Hirak”, a-t-elle affirmé. La moudjahida refuse d’oublier l’injustice dont a été victime Si Lakhdar. Elle rappelle, presque en pleurs, que ce qu’on lui a fait subir, en le jetant en prison, en juin 2019, est “honteux”.

Allusion à l’arrestation, de Bouregâa pour avoir critiqué l’ancien chef d’état-major, Gaïd Salah, décédé en décembre 2020.

Si Lakhdar passera plusieurs mois à la prison d’El-Harrach et ne sera remis en liberté que le 2 janvier 2019.

“Le nom de Lakhdar Bouregâa doit être connu dans toutes les écoles algériennes. Son parcours et son combat devront être enseignés. C’est un historique et une icône de la Révolution qui mérite tous les honneurs”, a affirmé la moudjahida, Louisette Ighilahriz.



Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration de l'article: Le Moudjahid Lakhdar Bouregâa

Karim Benamar